Liv et Emma sont les deux meilleures amies du monde. Depuis leur plus tendre enfance elles rêvent des mêmes choses, et surtout d’un mariage de princesse au Plaza. Seulement, lorsqu’à la suite d’une regrettable erreur, l’une des deux, doit renoncer à son rêve, les deux amies se transforment en furies incontrôlables.
Il y a toujours un petit charme candide dans ces comédies américaines, où les gentilles héroïnes deviennent de véritables furies incontrôlables. Et dans « Meilleures Ennemies », on peut dire que c’est le cas, même si l’extrême de l’incontrôlable n’est pas atteint comme dans « La guerre des roses » où Kathleen Turner et Michael Douglas s’entredéchirent dans une multitude de coups, plus abjectes les uns que les autres.
Ici donc, point de chien en pâté, point de voiture écrasée ou de lustre descellé, non ! Mais plutôt quelques situations plutôt cocasses sans être totalement hilarantes. Et c’est peut-être là que le bas blesse dès le départ, car effectivement, on sourit aux situations et aux coups bas de l’une envers l’autre et vice et versa, mais jamais l’action ne parvient totalement au fond de son sujet. Une méchanceté beaucoup trop contenue, un peu trop au service du politiquement correct, qui ne parvient jamais à vraiment convaincre le spectateur. Le coup des cheveux bleus est drôle mais ressemble plus à une blague de potache qu’à une véritable vengeance à mort d’une ex-meilleure amie. Le concours de danse ne parvient qu’à extirper un petit sourire sans réellement faire s’esclaffer le spectateur.
Et le scénario y est pour beaucoup, puisqu’il est aseptisé à l’extrême, à l’image de ces jeunes femmes superficielles pour qui l’idéal ne reste qu’un mariage, dans laquelle la mariée ressemble à une meringue et où le kitsch rivalise avec le bon goût. Les scénaristes ne parviennent jamais à s’affranchir de rendre les deux mariées aussi mauvaises que les « Desperate Housewives », par exemple. Comme si une barrière invisible, les empêchait de franchir la ligne du correct pour enfin régaler le public d’une comédie irrévérencieuse. Même les romances et les déchirements ne parviennent pas à convaincre du tout et le final est encore plus grotesque, tant il est téléphoné et dénué d’’intérêt.
Côté distribution, Kate Hudson (La copine de mon meilleur ami) parvient à donner un semblant de mesquinerie dans son regard et dans sa prestation, mais n’arrive jamais à la hauteur de ses prédécesseurs, comme la grande Kathleen Turner qui reste LA référence dans cette façon de regarder froidement un personnage avec toute l’horreur que l’on peut lire dans son visage. Il suffit de voir « Serial Mother » pour en être assuré. Quand à Anne Hathaway (Le diable s’habille en Prada) sa prestation est si limpide qu’on y verrait n’importe quel décor à travers. L’actrice n’est pas du tout à la hauteur et le peu de scène hasardeuse de l’ensemble sont aussi flasque qu’une peau de banane errante sur un trottoir.
En conclusion, « Meilleures ennemies » rate totalement le coche et nous laisse complètement indifférent au sujet du film. Les actrices ne parviennent pas à insuffler un semblant d’énergie et le réalisateur Gary Winisk (Sweet Nothing) ne semble pas se sentir concerné par cette comédie ratée.