Wilbur est un petit cochon qui vient de naître, mais qui a peu de chance de passer l’hiver. Bien qu’il soit destiné à devenir « le jambon de Noël », son attitude positive envers la vie ne passe pas inaperçue et l’état d’esprit de tous les animaux de la ferme Zuckerman s’en trouve modifié pour le meilleur. L’heure du sacrifice suprême approche à grand pas. C’est alors que Charlotte l’araignée se prend d’amitié pour le petit cochon et tente de le sauver en tissant la plus belle de des toiles.
Handicapé d’un titre français plan-plan et d’une affiche tout aussi naïve, « Le petit monde de Charlotte » (Charlotte’s web (la toile de charlotte) en VO) fait partie de ces films qui gagnent à être vu en VO. D’abord pour le casting impressionnant : Julia Roberts, Robert Redford, Steve Buscemi, John Cleese, Kathy Bates… une distribution, à faire frémir de plaisir. Seulement voilà, en passant l’Atlantique, le casting devient beaucoup moins alléchant et surtout particulièrement moins inspiré : Laetitia Casta qui offre une voix sensuelle mais plutôt fade par rapport au personnage, et un Elie Seimoun en manque d’inspiration qui nous ressert les voix de ses personnages de petites annonces. Une sale habitude que les filiales françaises semblent avoir prise, car on se souvient de "Zig-Zag" (http://www.dvdcritiques.com/critiques/dvd_visu.aspx?dvd=4205) qui nous offrait un casting de folie et qui se voyait affublé des candidats de la Star Academy comme doublage. Une honte face à la perte de crédibilité et surtout à la perte de talent et de plaisir que peut provoquer un tel manque de sens artistique. Espérons que les studios, un jour se disent que le talent n’a pas de prix et qu’une oeuvre mérite toutes ses chances quelqu’en soit la cible. Les enfants ne sont pas des bêtes de ferme à qui l’on donne n’importe quoi, n’importe comment.
Pour revenir au film et à son histoire, malgré un simplisme évident, l’ensemble reste agréable à regarder. On regrettera seulement un manque d’imagination évident, concernant les aventures de ces animaux. Le petit cochon est rose, mignon, les moutons sont bêtes, les vaches pétomanes, le rat sale et égoïste, le cheval noble et fort, enfin tous les stéréotypes des films d’animaux parlant. Même l’histoire de ce petit cochon qui ne veut pas finir en charcuterie pour les fêtes de Noël sent le réchauffé. Particulièrement si on le compare à « Babe, le cochon qui voulait être berger », qui fourmillait de bonnes idées, d’imagination débordante, et qui ravivait le film d’animaux. Un exemple que les auteurs ne semblent pas avoir suivit.
Gary Winick, à qui l’on devait notamment « 30 ans Sinon rien », signe pourtant là une réalisation très pro et particulièrement renversante quand il s’agit des animaux. Les plans sont très soignés, les scènes avec les animaux sont rarement fausses, au point que l’on a du mal à différencier le vrai de l’image d’animation. Seule les comédiens humains font pâle figure face à des animaux particulièrement justes. Dakota Fanning (La guerre des Mondes) semble mal à l’aise dans ce rôle de petite fille gentille et normale à qui, finalement il n’arrive rien de terrible, juste une belle histoire avec un cochon bien mignon.
En conclusion, un film à voir en VO, en famille et sans chercher à philosopher sur la vie et la mort, ni même la famille et l’amitié, car le scénario manque cruellement de profondeur et la fin particulièrement pataude, enlève tout envie de débat. En revanche, un film où les enfants prennent un vrai plaisir. Ce n’est déjà pas si mal !