L’histoire :
Un jeune professeur de biologie quitte Prague pour enseigner à la campagne.
Critique subjective :
Country teacher (Venkovský ucitel) est le dernier film en date de Bohdan Slama, réalisateur tchèque relativement peu connu dans notre contrée.
Le métrage, également écrit par Slama, nous invite à suivre Petr Odehnal, un professeur de biologie ayant quitté son lycée pragois pour enseigner dans une école primaire de campagne. Plus qu’une envie de changer d’air, une fuite. Nouvel environnement, anonymat garanti. Transplanté dans un nouveau cadre de vie, le jeune homme appréciera la proximité avec la nature mais devra composer avec une certaine rudesse dont il est peu coutumier. Constamment dépassé par les évènements, il le sera encore davantage au moment où son passé ressurgira.
Prenant ses nouvelles fonctions, Petr Odehnal débute son premier cours ainsi : « Nous faisons tous partie de la nature et c’est pourquoi nous devons apprendre à la comprendre. Parce que si nous ne comprenons pas la nature, nous ne pouvons nous comprendre nous-mêmes. » C’est là tout l’enjeu du métrage : un homme devra parvenir à trouver sa place en ce monde, s’ouvrir à son entourage et assumer sa différence (« La nature ne crée que des originaux »).
Bénéficiant d’une mise en scène très soignée (Bohdan Slama a l’art de magnifier la nature comme rarement), le film débute comme une comédie dramatique bien menée, avec un traitement juste et subtil des différentes thématiques explorées. Hélas, l’équilibre se rompt en cours de métrage. Maladresses scénaristiques (situations peu crédibles, voire douteuses), émotion très soulignée, symbolique empesée (la naissance du veau, symbole de renouveau …), Country teacher perd pied. Ce qui était jusqu’alors mélancolique devient profondément cafardeux et l’on finit par verser dans le cliché « film de l’Est ‘‘difficile’’ qu’il est bon d’apprécier si l’on veut conserver sa place au sein de l’intelligentsia bobo-isante » (Télérama a aimé …). Dommage.
Verdict :
On conseillera donc uniquement le film aux amateurs de drames, les autres sont priés de passer leur chemin ou d’avaler un Prozac avant visionnage.
Une image correcte mais non exempte de menus défauts. Si le rendu global est tout à fait acceptable, on signalera toutefois une colorimétrie parfois à la limite de la surexposition (élément déjà présent au niveau du matériau d’origine ? possible …) et une compression qui vient parasiter quelques scènes (le bal au village notamment).
Un son très direct et assez efficace. Cette unique piste (version originale tchèque sous-titrée en français), en stéréo, colle assez bien à l’univers du métrage avec un rendu frontal et un peu rugueux. Bon équilibre entre les voix, les effets et la musique.
- Bande annonce (2 minutes).
- Espace Montparnasse / Memento films (6 minutes) : Bandes annonces (Les grandes personnes, Wonderful town, Amerrika) et liens Internet vers les sites des Editions Montparnasse et de Memento films.