Après sa mission précédente, Darwyn Al-Sayeed, agent afro-américain du FBI travaillant sous couverture, est recruté pour réintegrer une cellule dormante. Faris Al-Farik, le leader de la précédente cellule terroriste islamiste est emprisonée à Guantanamo.
Comparé à « 24 Heures Chrono » pour son immersion totale dans l’univers du terrorisme, « Sleeper Cell » se démarque d’emblée par une volonté de ne pas diaboliser, mais au contraire d’aider à mieux comprendre comment une cellule terroriste procède pour monter une opération d’envergure. Dans une Amérique post 11 Septembre marquée par une volonté, peu disimulée, d’une administration présidentielle de semer le trouble dans les esprits et d’ainsi créer une nouvelle psychose, la série montre plusieurs facettes de l’Islam, la modéré, et l’intégriste pur. En ce sens, les scénaristes ont parfaitement réussit leur coup et l’on peut aisément parler d’intelligence scénaristique et humaine. Car « Sleeper Cell » évite le schéma profondément nationaliste qui ne cesse de discréditer bon nombre de tentatives de film traitant du terrorisme du style « Le royaume ».
Seulement voilà, succès oblige, la saison 2 tente de reprendre les ficelles de la première, et se prend un peu les pieds dans le tapis, car ce qui fonctionnait dans la première saison est un peu laissé de côté pour l’aspect plus sensationnel. Une nouvelle intrigue se met en place, les personnages, eux, évoluent très peu. Ainsi le personnage de Darwyn replonge pour une nouvelle immersion en cellule dormante, mais cette fois-ci les enjeux deviennent moins ambigüs. Et du coût l’intrigue sent beaucoup trop le réchauffé sans en avoir la finesse du premier. De la même manière que « Prison Break » en son temps, « Sleeper Cell » perd son effet de surprise et la replongée de son héros dans une mission similaire ne fait qu’accentuer le malaise. Avec, en plus un sentiment de stigmatisation qui ne fait que renforcer cette impression. Le héros replonge au cœur d’islamistes avide de sang et de pouvoir.
Côté Distribution, Michael Ealy ( 2 Fast 2 Furious, 7 vies) est particulièrement convaincant en agent du FBI, infiltré, un brin taciturne. Autant que Oded Fehr (Resident Evil : Extinction, La momie) qui, une nouvelle fois offre ses lettre de noblesse aux méchants de services, en étant aussi attirant que terrifiant. Manquant de ressource assurément, la production joue la carte de la crédibilité et la distribution y contribue aisément.
En conclusion, « Sleeper Cell saison 2 » était une série de qualité qui plongeait le spectateur, avec brio dans l’univers sordide des cellules dormantes terroristes. Du recrutement de ses membres à l’élaboration du plan. Evitant de justesse le côté patriotique autant que celui de la romance lourdingue, ici la deuxième saison reprend les ficelles de la première et l’effet de surprise passé manque finalement de renouvellement. L’ensemble laissant un goût un peu étrange sur un débat qui ne cesse de nous envahir actuellement.