Un agent secret sur le retour infiltre un réseau chargé de vendre des armes chimiques à une dictature du Moyen-Orient.
Eran Riklis n’est pas un débutant. Et même si « Spider in the Web » semble être une incursion dans un style plus « Grand Public », comme le film d’espionnage, il n’en demeure pas moins une œuvre qui s’inscrit dans la continuité de son œuvre, qui compte des petits bijoux tels que « Les Citronniers » dans lequel une femme palestinienne, veuve, voyait sa citronnerai menacée par l’installation d’un ministre israélien, dans la propriété voisine. Ou encore « Zaytoun », dans lequel un soldat israélien se crache non loin de Beyrouth et rencontre un jeune garçon Palestinien, qui va l’aider à sortir d’une zone de danger pour le pilote. Et ce « Spider in the Web » qui s’inspire de faits réels, prend une nouvelle fois, pour base ces conflits larvés au Moyen Orient, particulièrement l’utilisation des armes chimiques par Bachar Al Assad.
Pourtant, très rapidement, le film se révèle décevant, notamment par son manque de rythme évident. Et même si l’on peut prendre en comparaison « La Taupe » de Tomas Alfredson (2012), inspiré d’un roman de John Le Carré, et, qui, justement se démarquait des films d’espionnage par un rythme résolument moins énervé que pour un James Bond, par exemple, ce film de Eran Riklis manque terriblement de dialogues passionnants et de tenue de réalisation pour pouvoir réellement nous embarquer. La faute à un scénario, signé Gidon Maron (Playoff) qui veut trop en dire tout en gardant maladroitement un secret dont on capte les premières 30 minutes, les grandes lignes.
Si l’on ajoute à cela une mise en scène assez faible en bonne idée qui soigne plus son esthétique que son originalité et sa dynamique, le film se révèle très vite plombant avec de véritables longueurs, qui empêchent de réellement plonger dans l’histoire et, voir même, laisse le spectateur sur le bord de la route dans les premières minutes du film. Le temps où Eran Rikilis savait parler avec finesse et subtilité d’une situation ubuesque persistante au Moyen Orient, ou alors lorsqu’il savait faire preuve d’humanité semble bien loin et en pause, en tout cas, pour le moment. Car le film se révèle très chaotique, un peu « foutraque », puisque chaque personnage est une caricature de lui-même et ne parvient jamais à totalement nous séduire ou à susciter la moindre émotion.
Ajoutez à cela un Ben Kingsley à des années lumières de ses compositions marquantes « Gandhi » pour Richard Attenborough (1982), Itzakh Stern pour Spielberg (La liste de Schindler (1993)) ou George Méliès pour Scorcese (Hugo Cabret (2001)). Ici l’acteur ne sembla pas particulièrement concerné par son personnage et se laisse partir à la simplicité. Face à lui Monica Bellucci (Asterix et Obélix Mission Cléopâtre) n’est plus que l’ombre d’elle-même. Même constat pour l’acteur Israélien Itay Tiran (Hostages), véritable star dans son pays, autant pour ses rôles que pour ses prises de positions politiques, qui ne parvient pas non plus à imposer une composition à la hauteur de l’enjeu.
En conclusion, « Spider in the web » est un film d’espionnage bien décevant qui ne parvient pas à captiver. Son scénario trop confus, sa mise en scène trop occupée à soigner son esthétique et des acteurs loin du meilleur de leur forme, font de ce film une déception à la hauteur de l’attente qu’il pouvait susciter.