Zebraman

Genre
Pays
Japon (2004)
Date de sortie
lundi 16 janvier 2006
Durée
115 Min
Réalisateur
Producteurs
Mainichi Shinbunsha, Shogakukan, Sponichi, Toei, TBS, WoWow
Scénaristes
Kankurô Kudô
Compositeur
Kôji Endô
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
115 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Shinichi est un instituteur qui mène une vie minable : ses élèves le chahutent et sa famille n’a aucun respect pour lui. Pour s’évader de cette triste routine, il se fabrique le costume super héro de son enfance et s’invente des aventures. Alors que des extra-terrestres arrivent sur Terre, Shinichi découvre qu’il a réellement des super-pouvoirs… Il est devenu Zebraman !

Critique artistique :

Comme le disait Takashi Miike dans les bonus du coffret DVD de la trilogie Dead or Alive, « il faut garder ses distances avec le cinéma ». Il semble que le réalisateur japonais tonitruant qui a tourné plus de 60 films depuis 1991, dont plus de la moitié destinés au seul marché de la vidéo suive cet adage à la lettre si l’on en juge la distance qu’il faut adopter pour signer un film tel que Zebraman. Sa filmographie nous a pourtant habitué à son style déjanté mais avec Zebraman on touche à une forme mutante du film de super-héros croisé avec la mythologie des nombreuses séries télévisées nippones dans la filiation desquelles s’inscrivent entre autre la série des Bioman ou Flashman ( voir l'avatar chinois The super Inframan 1975). Dans la galaxie cinématographique de Takashi Miike, Zebraman se situe quelque part entre Plan 9 from outer space (1956) d’Ed Wood et Mars Attacks ! (1996) de Tim Burton (Ed Wood 1994). Ce qui est agaçant chez le réalisateur nippon est aussi ce qui le rend attachant car il ose faire les plus invraisemblables agencements de genres, styles, et thématiques à la fois sous la direction d’une authentique pensée cinématographique et en même temps avec une liberté que Takeshi Kitano avait lui-même qualifié de Guerilla Style en parlant de Dead Or Alive notamment.

Si on décortique le film, on retrouve de nombreux emprunts faits autant à des films de science fiction qu’à des séries télévisées d’invasion extra-terrestre ou de super-héros. D’une certaine manière on pourrait dire que Zebraman est un film typiquement japonais par la manière qu’à Takashi Miike de raconter l’histoire d’un super-héros très proche de tout ceux que les innombrables mangaka on pu faire naître et que le cinéma et la télévision n’ont eu de cesse de mettre en mouvement. On pense pêle-mêle à Bioman (les effets spéciaux et les combats contre les monstres comme l’homme-crabe), Godzilla (l’énorme gelé vivante verte que doit affronter Zebraman), les chevaliers du zodiac (Zebraman se transforme en Zebre volant tel pégase lors d’une attaque) pour la partie japonaise et Mars Attacks ! (les petits extra-terrestres verts et gélatineux), Le village des damnées (les enfants possédés), Zorro ( Zebraman signe d’un Z qui veut dire Zebraman sur le front de la grosse gélatine géante) ou encore les comics américains qui ont donné vie à des super-héros très humains qui se découvrent des talents particuliers à la faveur d’un hasard de la vie.

Takashi Miike s’amuse en mélangeant sans complexe tout ces ingrédients (on a même droit à une courte séquence animée où un personnage dessiné se redresse et bouge dans la scène)  mais il prend soin de construire un dispositif narratif sophistiqué. En effet, avant que Shinichi, modeste instituteur ne devienne Zebraman le super-héros, on découvre un personnage profondément humain, presqu’un looser qui rêve de devenir un être exceptionnel. Non seulement la révélation du super-héros se produit en conférant à Shinichi de vrais pouvoirs surnaturels mais en plus on découvre que la conjoncture des événements est soumise à des scénarii télévisées écris par le directeur de l’école où enseigne Shinichi et conçus à l’origine pour la série télévisée Zebraman, malheureusement interrompu après les premiers épisodes. A cela se rajoute une couche narrative qui en emprunte à l’archétype de l’invasion extra-terrestre accidentelle telle que l’on a pu le voir dans de nombreuses histoires inspirées de l’affaire de Roswell (voir la série télévisée Roswell par exemple).

Dead or alive explorait déjà les possibilités narratives offertes par une trilogie qui se termine dans un futur improbable mais ressemblait fortement à une sorte d’essais cinématographique ouvert à toutes les expérimentations. Zebraman bien que s’inscrivant dans un processus de mixage et de mutation d’une forme de représentation à une autre au gré des envies du réalisateur et de l’histoire semble déjà un peu plus cadré. La mixité cinématographique des images produitent par Takashi Miike s’expliquent aussi par son cursus qui l’a déjà amené à réaliser des pubs ou des vidéo clips mais également par la culture japonaise qui laisse une grand part à des formes de représentations très diverses en particulier dans le monde du manga et des animés. Diplômé de l'Academy of Broadcasting and Film de Yokohama, Takeshi Miike qui a débuté sa carrière comme assistant réalisateur entre autre pour Shohei Imamura, qui fut son professeur à Yokohama est un réalisateur qui devrait finir par produire des œuvres majeures et achevées à l’image des derniers films de Shohei Imamura. En attendant, il est indéniable que le réalisateur est un des cinéastes les plus audacieux actuels, peu enclin à se conformer aux standards des genres si ce n’est pour les détourner et leur faire subir les derniers outrages.

Verdict :

Avec Zebraman, Takashi Miike livre une vision kitsch et authentique du film de super-héros en réactualisant les codes d’un genre très à la mode c’est temps-ci avec les nombreuses adaptations cinématographiques de comics américains tels que Spiderman, Batman, Hulk, Les Xmen, Daredevil ou Superman. Un film qui peut laisser perplexe mais finit par s’apprécier en particulier grâce à une certaine dose d’humour que le réalisateur sait distiller dans ses réalisations.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Le master est très correct, on ne retrouve que quelques très petites et discrètes tâches blanches. La compression est réussie et on peut dire que le transfert a été plutôt maîtrisé. On retrouve quelque chose de la colorimétrie débridée des films et séries télévisées du type Bioman, Inframan qu’un contraste bien marqué vient compléter pour donner au film des ambiances baignant à la fois dans le kitsch et dans les films sombres. La définition est très correcte également et tient la route même que les arrières plans où l’on voit de la végétation. Une image tout à fait satisfaisante.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Français
5.1
Japonais
2.0

Cette édition DVD est proposée avec des pistes audio Dolby Digital 2.0 (192 Kbps) et 5.1 (384 Kbps)  en version française et Dolby Digital 2.0(192 Kbps) en version originale Japonais. On peut regarder le film avec la piste française qui passe finalement d’autant plus qu’il s’agit d’une histoire assez kitsch, recyclant des tas d’influences glanées un peu partout. Nous ne sommes pas à une extravagance près. La piste audio Dolby Digital 5.1 est assez dynamique et puissante bien qu’il faille la pousser un peu pour avoir un son vraiment fort. La piste se réveille surtout sur les moments de bagarre et en particulier sur la fin où Zebraman affronte l’énorme gelé verte. Les pistes Dolby Digital 2.0 sont cependant très pêchues également et on pourra se rabattre sur elles sans problème si le matériel fait défaut d’autant qu’il s’agit de piste Dolby surround permettant donc s’exploiter les enceintes surround.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
70 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Les bonus sont d’un intérêt relatif bien que le visionnage des différents documents permet d’avoir une vision globale du projet Zebraman dont on découvre la généalogie téélvisuelle.

Bonus :

Making of (images du tournage, scènes coupées, série TV …, 69mn 42 sec) :
- La veille du tournage (4mn 33) : choix des accessoires et essayage de costume pour Shinichi en présence de Takashi Miike qui fait une prière avec son équipe pour que le tournage se passe bien.
- Premier jour (7mn 07) : il fait beau mais Sho Aikawa a mal dormi. La première scène qui se passe dans la chambre de Shinichi est retournée de nombreuses fois car le premier jour est important pour déterminer la direction d’un film … L’acteur principal fait quelques confidences à porpos du personnage de Shinichi qu’il ne cerne pas encore complètement. Chacun prend ses marques et Takashi Miike en réalisateur expérimenté sait qu’en dépit d’un premier jour de tournage raté il faut savoir rester motivé et maintenir les troupes mobilisées. Et ça à l’air de marcher car Sho Aikawa aura perdu 2 kilos ce jour-là …
- Zebraman en action (13mn 52) : on suit l »’évolution du costume de Zebraman étape par étape tandis que les cascadeurs répète les mouvements à accomplir. Cette partie du tournage s’annonce éprouvante et étonnante en particulier avec l’arrivé de l’homme–carabe.
- Une épreuve de courage (7mn 48) : Naoto Nishiwaki, le designer du costume de Zebraman parle brièvement du costume et on suit le tournage laborieux de l’entrée de Zebraman car Sho Aikawaa du mal a s’habitué à son costume.
- Scène coupée (2m 55) : making of d’une scène coupée où Shinichi se passe de l’eau sur le visage après la bataille contre l’homme-crabe, alors qu’il va se transformer. On voit la préparation du maquillage et des effets spéciaux pour al transformation.
- La fête continue (5mn 36) : On vit les derniers moments du tournage et on tourne le dernier plan. On apprend que Sho Aikawa a interprété avec Zebraman, son 100ème rôle principal dans un film !! On assiste à une partie de l’enregistrement de la bande son chanté par Mizuki, le plus grand interprète de chanson de dessins animés nippons qu’admire beaucoup Takashi Miike.
- Zebraman ! la série Télé (2mn 46) : une interview exclusive avec Yuma Arakawa interprète de Zebraman dans la série Télévisée. Il parle de la série, de ce qui fait son succès, de Zebraman, «  un super-héros plus torride que l’Afrique » selon un slogan de la télévision.
- Zebraman ! la chanson (1mn 36) : une interview exclusive avec Ichiro Mizuki, interprète de la chanson de la série Zebraman.
- Zebraman ! le spectacle (2mn 57) : un spectacle autour de Zebraman où on voir notamment l’homme-crabe provoqué Zebraman. Une curiosité à peine comique.

Interview de l’acteur principal Shôw Aikawa
(11mn 29) : qui revient sur le fait que Zebraman a été son 100ème film mais qu’il ne s’agit là que d’un hasard. L’acteur a tourné dans 100 films en 13 ans !! Il avoue que la veille du tournage le chiffre symbolique du 100ème film l’a quelque peu perturbé puisqu’il a mal dormi. Il parle aussi de Takashi Miike et de son enthousiasme qui caractérise sa personnalité toujours dominée par une attitude positive ce que l’on veut bien croire vu le rythme absolument dingue suivit par le réalisateur. Il relate ensuite la genèse du projet, l’engagement physique du rôle avant de revenir sur sa manière d’aborder le travail d’acteur.

Interview du réalisateur Takashi Miike
(9mn 03) : qui revient sur la genèse du projet dont les bases ont été posée avec l’acteur Shôw Aikawa qui tournait son 3ème film avec Takashi Miike. Le réalisateur confirme son intention de faire un film sur un super-héros inédit dont s’est saisit Shôw Aikawa qui voulait devenir un super-héros comme Naoto Date (l’homme-tigre).

Menus
L’interface est propre bien que l’on aurait aimé qu’elle soit un peu plus élaborée.

Packaging
Le DVD est présenté dans un boîtier simple mais avec un beau fourreau cartonné assez bien fait.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage