Après avoir divorcé de son mari violent, une jeune femme décide de refaire une nouvelle vie, mais est témoin d’un meurtre.
Voilà le type de film, où l’on se dit : « Mais qu’est ce qu’ils ont été changé le titre ? » pour le laisser en plus en anglais ! Car le titre original est effectivement légèrement plus évocateur de ce que l’on va trouver à l’intérieur de ce film, à la texture un peu étrange, presque maladroite !
Car effectivement, sur la base d’un suspens annoncé, on se retrouve, face à une histoire où les sentiments prédominent largement et où l’atmosphère sombre sert beaucoup plus d’emballage que de contenu.
En effet, Kate, est une jeune femme gentille, avec tout ce que cela transpire de naïveté, de douceur et parfois même d’insouciance face à la violence de ce qui l’entoure. Et le meurtre dont elle est témoin n’a pas la même signification dans son esprit, car elle pense avoir sauvé un homme du suicide. Et elle ne croit pas si bien dire : Frank Logan, tueur à gages de profession, veut en finir avec la vie, mais n’arrive finalement jamais à trouver la force de le faire et sa rencontre avec Kate sonne comme une rédemption, en ce soir de fête de Noël.
Et c’est tout l’intérêt de « The Merry Gentleman » (désolé, mais je préfère le titre original !), que de ne pas nous emmener sur les traces d’une enquête douloureuse, mais plutôt dans une histoire soignée, à l’atmosphère sombre comme la dérive de chacun des personnages. Le scénariste Ron Lazzeretti utilise le meurtre comme prétexte et nous entraîne dans une intrigue sentimentale surprenante, où chacun des protagonistes se cherchent tout en se cachant derrière une fausse excuse. Et l’intelligence de l’intrigue réside d’ailleurs dans cette première fausse piste, où le spectateur se prend d’affection pour les uns comme pour les autres faisant fis des aspects de chacun.
La réalisation de Michael Keaton, tient compte de la force de ce scénario surprenant, mais on sent le comédien, finalement un peu trop tâtonnant dans sa réalisation. Et même s’il utilise beaucoup d’effets de styles pour mieux donner une âme et une signature au film, certains plans sont assez maladroits, quand d’autres sont au contraire beaucoup trop académiques. Le réalisateur aime son histoire et ne veut pas se perdre dans une intrigue mal maîtrisée, mais il ne peut éviter quelques longueurs, qui finissent, au final, par desservir le film.
Côté distribution, rien à redire, bien au contraire, Kelly Mc Donald (Dans la brume électrique) est habité par son personnage et le ton qu’elle lui donne sonne juste. Le duo qu’elle forme avec Michael Keaton a le bon goût de jouer la carte de la sobriété et devient du même coup totalement cohérent, y compris dans la scène finale. L’acteur quand à lui ne donne pas le meilleur de lui-même et joue au contraire la carte de la composition discrète, ce qui laisse à penser que pour sa première réalisation, Michael Keaton aurait peut-être dû laisser la place à quelqu’un d’autre pour se concentrer uniquement sur sa mise en scène.
En conclusion, « Killing Gentlemant », est un film sentimental dont l’intrigue repose sur une fausse piste. Si le scénario est intelligent et bien pesée, la réalisation est maladroite et manque de brio. Dommage !