La dernière fois que Dieu perdit foi en l’Humanité, il provoqua un déluge. Cette fois, il envoie des anges.. Le seul espoir de la race humaine réside en l’Archange Michael, dont le devoir est de protéger l’enfant que porte Charlie, susceptible de sauver l’ Humanité. Un petit groupe de résistants se constitue dans un fast-food perdu au milieu du désert, tentant de survivre à la légion d’Anges dévastateurs.
Co-fondateur de la société d’effets spéciaux The Orphanage, qui avait déjà participé aux films tels que Iron Man ou Sin City, Scott Charles Thomas s’attaque pour sa première réalisation à l’apocalypse et plus particulièrement à la descente des anges exterminateurs, venus punir les hommes de leur manque de respect envers le créateur. Basé sur un scénario qu’il a lui-même ecrit (On n’est jamais mieux servit que par soi-même), « Légion » se voulait un film fantastique révolutionnaire où les anges ne sont plus les gentils, bien loin de là, mais le bras armée du Dieu créateur. A l’arrivée, le film ressemble plus à une série B mal ficelée et oscillant entre film d’action et film d’horreur. Car le scénario de Scott Charles Thomas a bien du mal a choisir son camp, la trame hésitant de manière constante entre fable biblique et film destiné à en mettre plein les yeux. Les effets spéciaux d’ailleurs sont là pour renforcer cette thèse. Visuellement très réussis, ils portent le film de manière constante, mais ne suffisent pas à combler les trous d’un scénario vide de toute cohérence. En effet, l’histoire se base sur les grandes peurs apocalyptiques de la colère de Dieu, mais ne parvient jamais à trouver les bonnes idées. Véhiculant un discours chaque fois plus banal sur les valeurs humaines, le respect de l’autre et autres banalités d’usage, le film ne peut s’empêcher les habituelles vanités américaines. Ainsi le salut de l’Humanité viendra des Etats-Unis, les humains sont toujours aussi unis et courageux et ainsi de suite… jusqu’à ce que le spectateurs se mette à crier « Au secours !».
Et le réalisateur ne cesse de multiplier les plans prétentieux, avec ce qu’il faut de ralentis, de musique envahissante et de scènes gores à outrances. Le rythme ne cesse de jouer avec nos nerfs entre longueurs de principes et hystérie narrative peu interressante. Très loin de l’éfficacité et l’intelligence de « Dogma » de Kevin Smith, dont l’inspiration semble évidente, « Legion » est un ratage complet dont on ne parvient pas à sauver grand-chose. Car de la réalisation à la distribution, le film ne parvient jamais à convaincre et laisse au contraire le spectateur sur le bord de la route, à des années lumières de toutes les espérances qu’il avait pu mettre dans ce projet.
Et la distribution d’ailleurs ne semble pas bien savoir dans quelle galère elle s’est embarquée, à commencer par Paul Bettany (Da Vinci code), qui a resigner pour un film avec le réalisateur. Le comédien signe là sa pire prestation. Dénué de toute nuance, particulièrement dans les scènes antre les archanges, l’acteur semble au bord du malaise continuellement et nous ennuie terriblement. Malheureusement le reste du casting ne parvient pas à sauver l’embarquation et même Denis Quaid (Loin du Paradis) et Lucas Black (Jarehead), malgré des efforts évidents se perdent dans une histoire inconsistante.
En conclusion, « Légion » était annoncé comme l’évènement fantastique du début d’année 2010, mais le résultat ressemble plus à une recette prétentieuse ratée et confuse. Le film fait dans les effets visuels à outrance, mais oublie de se reposer sur un scénario solide et intelligent. Ajoutez à cela une distribution complètement à côté de la plaque et vous aurez une idée du plus beau rattage de l’année.