L’histoire :
Plusieurs décennies après sa création, le groupe Anvil n’a pas encore rencontré un succès à la hauteur de son talent.
Critique subjective :
Surtout connu comme étant le scénariste du Terminal de Steven Spielberg, Sacha Gervasi signe son premier long-métrage avec Anvil ! The story of Anvil, documentaire consacré au groupe Anvil, formation dont il fut proche durant son adolescence et qu’il perdit de vue au cours des années quatre-vingt.
Japon. 1984. Le super rock festival bat son plein et rassemble de grands groupes : Scorpions, Whitesnake, Bon Jovi, etc. Tous vendront ensuite des millions d’albums sauf un … Anvil. 2008, le groupe, considéré comme un pionnier et un inoxydable mètre étalon, est loué par ses pairs. Les membres de Motorhead, Slayer, Anthrax ou Twisted sister ne tarissent pas d’éloges à son endroit. Et pourtant, Anvil ne connaît pas franchement la gloire, loin de là. Au Canada, on retrouve ses deux inséparables fondateurs : Steve « Lips » Kudlow (guitare et chant) et Robb Reiner (batterie) en train de gagner leur croûte en faisant de petits boulots. Images troublantes. Un peu comme si l’on découvrait Angus Young en train de livrer des cantines ou Dee Snider maniant le marteau piqueur. Si le rock n’a jamais cessé d’habiter les deux compères (Anvil se produit régulièrement au bar du coin), il est malheureusement loin d’assurer leur subsistance.
Lips et Robb Reiner jouent ensemble depuis plus de trente ans. La passion est toujours là (les deux hommes ont cette même lueur dans le regard), le talent aussi. Le succès escompté, lui, se fait encore attendre. Sollicité par une fan s’improvisant manager du groupe, Anvil part cependant pour une tournée en Europe. Pour quelques festivals d’importance, beaucoup de gymnases dépeuplés et autres bars glauques. Cinq semaines, des problèmes logistiques à foison, pas un radis (ou si peu), pas un contact avec une maison de disques. Et pourtant, cette fois comme les autres, les membres d’Anvil ne vont certainement pas lâcher prise. Ils renouent avec un ancien producteur pour lancer l’album de la dernière chance (This is thirteen). En route vers la gloire ? Pas sûr.
Anvil ! The story of Anvil c’est un Spinal Tap pour de vrai avec un duo d’artistes salement touchant. Humain et attachant, le documentaire est une formidable leçon de vie sur la persévérance et l’amitié (Lips et Reiner ont scellé leur pacte musical à l’âge de quatorze ans !).Souvent ému, on suit le groupe en se disant que la réussite est une chose étrange qui se moque parfois du talent (car le groupe en a). Frustrant.
Verdict :
La chance d’Anvil, plus qu’un album, ne serait-elle pas justement le documentaire de Sacha Gervasi ? Peut-être. Depuis la sortie du film, ACDC a sollicité Anvil pour assurer certaines de ses premières parties et le treizième album du groupe a bénéficié d’une sortie sur le territoire américain. Le bout du tunnel ? On l’espère sincèrement, ce serait plus que mérité.
Une restitution fidèle. On retrouve un aspect résolument documentaire avec tout ce que cela peut impliquer visuellement (granularité prononcée, couleurs baveuses, etc.). Rien à redire à ce niveau là, ni d’ailleurs du côté de la compression, l’encodage se faisant discret pendant toute la durée du métrage.