Camille Claudel

Paris, 1885. Camille Claudel (Isabelle Adjani), voue ses jours et ses nuits à sa passion artistique, la sculpture. Avec son amie Jessie (Katrine Boorman), elle rêve de devenir l'élève d'Auguste Rodin (Gérard Depardieu), le plus grand sculpteur de l'époque. Chez elle, Camille se heurte à l'incompréhension totale de sa mère (Madeleine Robinson), mais trouve auprès de son père (Alain Cuny) les encouragements dont elle a besoin, tout comme auprès de son frère Paul (Laurent Grevill) qui, lui, veut être poète. Entrée dans l'atelier du maître, Camille en tombe rapidement éperdument amoureuse. Elle devient alors son égérie et son "esclave" créateur. Poussée à bout par cet être peu respectueux de son amour, elle va progressivement glisser vers la folie et la déchéance. En 1913, Paul Claudel, devenu célèbre, la fait interner dans un asile où elle restera jusqu'à sa mort en 1943.


Une oeuvre romanesque classique éclatante à l'écran grâce à la beauté et à la détermination d'Isabelle Adjani (César de la Meilleure actrice) qui affirme incarner "l'énigme d'un talent brisé"et aux bons débuts à la réalisation du talentueux chef opérateur Bruno Nuytten. Il s'agit donc là d'un  film émouvant tant l'intensité dramatique y est poignante. Ainsi, l'effroi dans lequel sombre Camille Claudel est interprété de manière magistrale par une actrice déchirante de beauté et de pathétique. Cette vie, brutalisée par la douleur de la passion humaine et artistique, crève l'écran. Bref, un bel hommage qui montre une fois encore, si besoin est, que la reconnaissance vient malheureusement aux génies après leur disparition, après qu'ils ont essuyé tous les tourments de leur marginalité.


Le jeu de Gérard Depardieu dans le rôle de Rodin n'est pas en reste. A la puissance de l'homme s'ajoutent une tendresse, une vérité et une perversité qui font de lui une figure marquante de cette biographie. Mais ces talentueuses interprétations seraient amoindries si notre attention ne  se trouvait pas captivée par un jeu de caméra, un enchaînement de plans vertigineux qui rendent à la perfection  le réalisme de l'époque. Les décors, les costumes, une musique enveloppante renforcent avec fidélité la toile de fond historique. Dès lors, plus qu'un simple portrait, c'est l'actualité de l'époque qui défile sous nos yeux avec, notamment, la mort de Victor Hugo, grande figure de ce  XIXème siècle finissant ou encore la présence dans le cercle des artistes de Debussy. Néanmoins, alors que les émotions fortes entre les personnages sont magnifiquement transmises et que le tableau se veut des plus fidèles, il faut reconnaître que le film manque un peu de dynamique.

Elle se caractérise par une définition très poussée qui permet de restituer une multitude de détails. Le rendu des couleurs est proche de la réalité. Sur quelques plans quelques défauts de compression sont décelables mais l'ensemble reste d'un bon niveau.

Le Dolby Digital 2.0 se comporte relativement bien. Les dialogues sont toujours compréhensibles dans les nombreuses scènes intimistes. L'absence d'un format 5.1 n'est pas réellement un handicap mais il aurait pu, par moments, donner davantage de force aux images. Sans être l'atout majeur de cette production, la section audio ne la pénalise pas pour autant. 

Le DVD s'ouvre sur quelques images de présentation des différents titres parus dans la collection "DVD Studio".
Le menu général, fixe et muet, au graphisme "austère" de Canal +, propose :
- Film
- Chapitrage : aussi peu pratique qu'inesthétique.
- Suppléments :
- Interview de Christian Fechner : (24min12: DD2.0). Le producteur revient là sur l'origine du projet qui s'attaquait à une oeuvre colossale. Des informations intéressantes mais une interview quelque peu guindée, presque froide. 
- Portrait de Bruno Nuytten : Malheureusement, il s'agit là de 4 pages écran, sans la moindre animation. Bref, 0 pointé.
- Bande-annonce : 2min01 - DD 1.0
- Filmographies : elles concernent Bruno Nuytten, Isabelle Adjani et Gérard Depardieu. Encore une fois, la présentation laisse à désirer, des panneaux fixes avec, excusez du peu, les portraits des concernés!
- Collection : Bandes annonces de films de la même collection, à savoir :  Ran (2min01 - DD1.0), Belle de jour (2min38 - DD1.0), M. Klein (2min59- DD1.0), Un héros très discret (1min31 - DD1.0), Elephant man (3min03 - DD1.0), Camille Claudel (2min46 - DD 2.0).
Une interactivité des plus pauvres, c'est bien dommage étant donné l'ampleur historique de l'oeuvre et le sujet artistique qui domine.