Un jour mon père viendra

Bernard est un riche industrielle vivant depuis plus de trente ans en Angletterre. A la mort de son épouse, il découvre l’existence d’une fille. Il décide de partir à sa rencontre en France, mais fait la connaissance de celui qui se croit le père biologique de la jeune fille. Ensemble, ils doivent renouer des liens, bien trop longtemps rompus.

L’affiche est alléchante, réunir à nouveau Gérard Jugnot et François Berléand dans une comédie fraîche, où les quiproquos s’annoncent évident semble toujours une bonne idée. Faire, en plus démarrer Olivia Ruiz dans un rôle de jeune fille souçieuse de se marier avec le moins de faux-pas possible est un risque que l’on croit aisément calculé et pas forcément repoussant.

Et le résultat s’avère au final en demi teinte, car si Gérard Jugnot n’est jamais aussi bon que dans ces rôles de loosers tendres et maladroits, François Berléant ne parvient pas totalement à se lâcher. Et le duo se déséquilibre très rapidement dès lors qu’une scène demande un peu d’énergie commune. Ce désiquilibre se creuse encore plus avec la présence d’Olivia Ruiz. La jeune femme fait ses premiers pas en tant que comédienne, et l’on peut evidemment lui pardonner ses problèmes de justesse, de la même manière qu’on le pardonna à Bénabar dans « Incognito ». Olivia Ruiz manque de technique et les échanges avec les deux comédiens manquent terriblement de tempos. La chanteuse récite plus qu’elle ne se laisse porter par une composition simple et juste.

Côté réalisation, aussi on manque un peu de peps dans cette comédie. Le réalisateur Martin Valente à qui l’on doit notamment Fragile(s), semble patiner un peu et hésite parfois un peu trop dans la direction d’acteur. Si les plans restent soignés, la réalisation se perd dans un manque de témérité évident. Le réalisateur veut marquer le pas de la nostalgie, mais n’arrive jamais à prendre suffisamment de risque pour donner à son film une touche d’originalité qui aurait été bienvenue.

Pourtant, le scénario n’en manque pas lui d’originalité, faisant de ses personnages des naufragés des sentiments aqui la vie donne une nouvelle chance de survie. Une ultime possibilité de retrouver ce qui leur aurait manqué depuis tant d’année. De ce point de vue là, le scénariste signe une histoire cohérente, raffraichissante qui aurait pris en volume avec un plus de dynamisme dans sa réalisation.

En conclusion « Un jour mon père viendra » est une comédie qui apparaissait comme une bonne nouvelle, mais qui se prend un peu les pieds dans le tapis, par une absence évidente de prise de risque et des comédiens, certes talentueux, mais qui qui manquent de repère pour pouvoir se lâcher réellement.

Une image soignée avec des couleurs particulièrement bien tenues. Les contrastes donnent une véritable profondeur à l’ensemble Le support est d’une grande efficacité pour donner une véritable brillance aux couleurs du film. Tout cela ne manque finalement de rien, et le travail fourni sur l'image est visible à l'écran.

Une piste 5.1 qui se veut dès le départ efficace avec des ambiances posées rigoureusement. La dynamique fait dans le subtile pour mieux coller à l’esprit du film et ne se laisse pas déborder par la bande son qui aurait pu être facilement envahissante. La spatialisation est minutieuse et les effets sonores ne viennent pas empiéter sur les dialogues.

Juste la bande annonce ! Désastreux !