Rogue river

L’histoire :

Une jeune femme est recueillie par un couple de quinquagénaires dont l’apparente bonhommie dissimule la nature perverse.

Critique subjective :

Nous parvenant directement en vidéo, Rogue river est le premier long-métrage de Jourdan McClure, un réalisateur venu du clip.

Pendant les cinq premières minutes, on y croit. Les décors naturels nimbés de brume et l’ambiance mélancolique font leur petit effet. On entrevoit la possibilité d’un film d’horreur différent, à la tonalité triste. Las, l’illusion ne dure guère. Rogue river a tôt fait de dévoiler sa nature véritable : une bande horrifique en mal d’inspiration. Le métrage va lors se contenter de dérouler une formule éculée. Le type de procédé qui porte préjudice à un genre déjà bien assez déconsidéré.

Rien de nouveau sous le soleil. Rogue river est un énième survival, en mode séquestration et assaisonné d’un zeste de torture porn (la scène du thé bien chaud). Sous influences, les scénaristes nous font notamment le coup de l’inversion des valeurs (un couple sympa cache deux tarés finis), du protagoniste tuant par erreur une personne qui lui est chère et de la victime entrant dans une rage frénétique en fin de métrage. Mais les éléments les plus impardonnables sont à chercher du côté d’un personnage principal catastrophique (transparent, neuneu, mal joué) et d’un final nauséabond (attention : discours « pro-life » carrément douteux). Visuellement, Jourdan McClure ne relève jamais le niveau avec des visuels DV hideux et tremblants. Si l’on devait sauver une seule chose de ce naufrage, ce serait sans hésiter la prestation inquiétante de Bill « The devil’s rejects » Moseley. L’acteur est bien le seul à s’en sortir la tête haute.

Verdict :

Survival vite fait mal fait, Rogue river est donc un ratage dans les grandes largeurs. Pour le « film d’angoisse qui vous glacera le sang ! », on repassera.

Des visuels médiocres. Loin d’être optimale, l’image manque de piqué, affiche des couleurs ternes et entachée de parasites compressifs plutôt gênants (les arrière-plans des scènes les plus sombres fourmillent systématiquement). Des défauts dus à la fois à un piteux matériau de base mais aussi à un pressage peu soigné (à la hauteur du film dirons-nous …).

Si l’image laisse à désirer, le son s’en sort beaucoup mieux. Le Dolby Digital 5.1 affiche ainsi une clarté appréciable, un beau dynamisme et, surtout, une ampleur assez inespérée (surrounds très bien sollicités). Voir (ou plutôt « écouter »), pour s’en convaincre, les scènes se déroulant à proximité de la rivière (bruit de l’eau bien présent sur les canaux arrière). VF à éviter. Les doublages français tirent le film vers le bas, autant dire qu’il n’en a pas besoin.

- Zoom sur la folie du film. Partie 1 – Ça va suinter ! (45 minutes) : Un abominable making of promo dégoulinant de louanges éhontés. Phrase type : sujet, verbe, compliment. Grace à ses créateurs géniaux, Rogue river est un très grand film. Mais oui …

- Zoom sur la folie du film. Partie 2 – C’est quoi ce film ? (10 minutes) : Dix minutes pour définir le genre dans lequel s’inscrit le métrage et nous balancer des moments pseudo-humoristiques à se pendre. C’est quoi ce bonus ?

- Plus de bonus (5 minutes) : Petit module pas franchement intéressant sur les difficultés rencontrées lors du tournage.