South Park - Saison 6

Dans cette saison, sachez qu’à South Park :   

- rien, ni Russel Crowe, n’empêcheront les enfants de voir la bande annonce du nouveau Terrance et Philippe
- les veaux n’iront peut-être pas à l’abattoir
- le Professeur Chaos est tellement mystérieux que (presque) tout le monde s’en moque  
- on sait bien que les Simpsons ont (déjà) tout fait
- il faut faire gaffe quand on propose aux gens des bérets gratos
- une muraille a été érigée pour protéger les enfants du kidnapping et la ville d’invasion de terribles guerriers mongols
- le paradis est un enjeu économique et militaire
 - Le Précieux est toujours associé à quelque chose de rond qui brille   

CE N’EST VRAIMENT PAS POUR LES ENFANTS !  

Matt Stone et Trey Parker malmènent toujours autant les travers de la société américaine dans cette 6e année pleine de subversion !  

La recette de cette satire ne change pas ... On retrouve toujours :
- ce graphisme particulier (si vous n’avez pas adhéré c’est pas maintenant que ça va changer)
- cette mise en scène mettant à l’honneur le gras, le cradoque, voire même le carrément scato (comme le précise le carton préfigurant chaque épisode auquel on fait plus ou moins attention : «… Les dialogues de ce programme sont d'une parfaite vulgarité, et pour cette raison, il devrait être interdit à tout public.». Ca annonce la couleur.).
- cette inspiration puisant dans les faits (divers) d’actualité, les références à la culture pop à l’occasion étrangère mais souvent US (stars, personnalités ou événements … reprise de séquences ou répliques de films avec un savoureux décalage) … Même si au final ce n’est pas rédhibitoire à 100%, une bonne connaissance de l’environnement ricain est un gros plus.
- ce ton critique où la bonne morale tire plus ou moins parti de la situation.
- les personnages du show qui ouvriront les portes de leurs vies, même intimes !  

Un gros changement, indirectement amorcé à la fin de la saison 5, est une orientation basée sur le fil conducteur scénaristique.

Ils ont tué Kenny, les enfoirés … mais encore plus que d’habitude puisqu’il n’a miraculeusement pas ressuscité cette fois-ci (cf S.05, ep.13 : Kenny se meurt) … Tout le long des épisodes à venir, les garçons vont d’abord chercher un nouveau 4e copain (donnant du coup une certaine importance à des seconds rôles, notamment Butters ou le propriétaire du restaurant City Wok Tuong Lu Kim) mais plus tard, tenteront de rentrer en contact avec lui (ce qui entraînera d’incroyables remous à l’échelle (…) mondiale) !  

Cette trame de fond n’empêchera pas de poursuivre le principe d’exploration du thème du jour ... mais les scénaristes réévaluent les rapports parents-enfants.  

Au-delà des comportements d’adultes peu glorieux (avarice, avidité, …), la charge porte sur ces parents dont la volonté de surprotection/surcontrôle de la vie des rejetons (eps.11, 13, 16) les amènera à souvent avoir un mauvais discernement des choses et du coup mal juger/(tout) prendre n’importe comment … qui peut déteindre sur les gamins (ep.14).  

Le comportement des enfants est un peu recadré : on sent plus que c’est moins des petits juges objectifs mais des petits caractères globalement «innocents», aux réactions de gamins (faire faire n’importe quoi à Butters pour qu’il ait sa place, prétextant que «Kenny, lui, l’aurait fait»), qui découvent le monde qui les enroute à travers l’influence des médias, les ragots et parfois l’(a mauvaise) éducation. Leur vision sociétale est souvent déformée par cet amas d’infos confuses, ce qui ne les rend pas toujours conscients de leurs agissements (ep.10) et de l’ampleur de l’impact qu’ils peuvent indirectement provoquer (eps.05, 09,12).  

La seule personne pouvant préter une oreille attentive et à peu près compréhensive à leurs doutes, questions, bétises et ignorance : le Chef.  

CONCLUSION :  

Vous savez bien qu’il y a des manières plus douces pour expliquer les choses de la vie mais cela n’interpellerai pas pareil ! Il serait quand même dommage de limiter l’intérêt de South Park à ses kids qui énoncent tout du long des phrases pouvant être composées à 85% de pures insanités et autres étalage de déjections fécales à l’écran … la création du duo sachant se montrer à sa manière extrèmement remarquable !

Cette 6e saison, forte d’une orientation lui conférant un certain élan (il est alors préférable de regarder les épisodes dans l’ordre) et de cette toujours faculté de détourner, expliquer, mettre en images leurs outrages avec indélicatesse, confirme leur forme enragée.  
Ce cockail de pertinences cotôyant du licencieux ne doit pas s’attendre à beaucoup d’amitiés avec leurs cibles ou bien qu’un prochain môme ait dans la case «Prénom» de son acte de naissance l’intitulé «Cartman».  

NB - Le nombre d’épisodes présents (17) est quasi-identique à la majorité des 5 précédentes saisons (c’est la dernière qui en proposera autant). A partir de l’après-suivante, le format sera de 14.
Dans la liste ci-dessous, les mots peu convenables seront masqués … si vous avez un peu d’imagination, vous trouverez sans peine le mot magique : 

DVD 1
# 01 : Couillo-mentonite
# 02 : Jared a le SIDA
# 03 : Asspen
# 04 : La Bande-Annonce du nouveau Terrance et Philippe
# 05 : Le veau, c'est rigolo
# 06 : Professeur Chaos  

DVD 2
# 07 : Les Simpson l'ont déjà fait
# 08 : Les cathos, c'est chaud
# 09 : Bérets gratos
# 10 : Les seins de Bébé mettent en danger la société
# 11 : Les enlèvements d'enfants, c'est pas marrant
# 12 : Une échelle pour aller au ciel 

DVD 3
# 13 : Le Retour de la communauté de l'anneau des deux tours
# 14 : Le Camp de la mort de tolérance
# 15 : Le Plus Gros Co(xx)ard de l'univers
# 16 : Mon Futur Moi et moi
# 17 : La Chute du traîneau rouge

Le master de devait pas envoyer niveau couleurs et contrastes : ici le rendu général semble passé à la machine à laver à 120°, rendant des teines jamais baveuses mais ternes, le tout compressé bizarrement.
C’est de bien meilleure tenue que les premières saisons, mais ce n’est loin du niveau des suivantes … 

Les cris stridents de Cartman ne gêneront aucun des mixages sonores proposés : VO comme VF délivrent une qualité d’écoute stéréo sans caisson classique mais sure, claire et correcte pour ce que c’est.

La VO est sympa avec ses doublages où ils se sont lachés … mais si vous n’avez pas l’habitude de ce côté «on a fait presque toutes les voix seuls en studio» et que vous ne décollez pas d’une terrifiante VF à laquelle il y a de grandes chances que vous ayez connu le show, il ne faut pas avoir de vergogne à la lui préférer (d’autant plus qu’ils font des efforts de traduction parfois tirés par les cheveux pour coller aux expressions américaines).  

Un menu animé verra Butters et le trio de héros survivants chanter sur le rythme du célèbre opening français. On peut néanmoins choisir :   

- son Episode (6 pour les 2 premiers DVDs, 5 pour le 3e)

- sa piste son (VO/VOSTF Dolby Digital 2.0) ... mais vous pourrez également sélectionner les commentaires des réalisateurs Trey Parker & Matt Stone (VOSTF).
Sur chacunes des 17 x 20’ (mais hélas jamais sur toute la durée), les compères vont dans le vif du sujet et décrivent assez efficacement ce qui leur est passé par la tête au moment de pondre leurs sottises. Le tout parsemé de diverses réflexion et anecdotes.