Cube

Pays
Canada (1998)
Date de sortie
jeudi 5 juin 2003
Durée
87 Min
Réalisateur
Producteurs
Mehra Meh & Betty Orr
Scénaristes
Vincenzo Natali - Andre Bijelic - Graeme Manson
Compositeur
Mark Korven
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Film nominé et primé dans de nombreux festivals dont :
Fantastic'Arts (Gerardmer 99) - Genie awards (99) - Festival de Paris (99) - Festival de Berlin (98) - Japan film festival (98) ...
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Christophe Bonnet
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
87 min
Nb Dvd
2


L'histoire :
Six personnes se retouvent à leur réveil dans une étrange prison, formée de cubes métalliques assemblés entre eux et reliés par des passages. Les portes automatiques coulissent mais révèlent très souvent des pièces piégées. Néanmoins, les protagonistes découvrent la façon d'accéder à la sortie mais ils auront à lutter, pour y parvenir, contre les machines et, pire encore, contre eux-mêmes ...

La critique :

Vincenzo Natali baigne dans le cinéma depuis l'âge de 11 ans. Il connaissait déjà André Bijelic, co-scénariste de Cube, avec lequel il réalise des courts-métrages en super 8. Il débute professionnellement en tant que Story-boarder. Ensuite, il intègre le Canadian Film Center qui a vocation de développer le cinéma canadien. Cela lui permet de réaliser ELEVATED en 1996, un court-métrage qui lui confèrera une crédibilité suffisante pour se lancer dans l'aventure Cube. Depuis, il a concrétisé les espoirs avec le très surprenant Cypher (2202) dans lequel il traite de la manipulation mentale, de la conspiration dans un univers visuel très typé comme on peut en trouver dans Matrix ou Gattaca.

Les conditions de réalisation de Cube n'ont pas découragé Vincenzo Natali : un budget limité, 21 jours de tournage, aucun acteur de premier plan et quelques problèmes techniques. Au contraire, d'après ses propres aveux, tout cela a contribué à créer une tension psychologique qu'il estime bénéfique pour la création artistique. Il faut aussi prendre en considération les impératifs techniques et technologiques liés à un tel scénario : faire cohabiter six personnes dans un espace clos, gérer leurs mouvements, les caméras et en même temps y introduire une équipe de tournage. Le mérite est d'autant plus grand que le numérique n'intervient que très peu, uniquement lors de scènes en "bordure" du Cube, tout le reste n'est que décors et maquettes. Il faut bien reconnaître que le résultat est à la hauteur, la créativité ayant primé sur les moyens techniques (quelques astuces sont révélées dans les suppléments).

La grande force de cette oeuvre réside dans l'idée de départ : les réactions des hommes (et femmes) dans un univers clos et hostile avec en filigrane la question de la survie. Le thème de l'enfermement est cher à Vincenzo Natali, il le traitait déjà dans Elevated en filmant trois personnes, bloquées dans un ascenceur, en proie à des supposées forces obscures. Natali considère ce court-métrage comme un "concentré" de Cube et il n'imaginait pas pouvoir réaliser son premier long métrage. Le huis clos apparaît une nouvelle fois comme le moyen par excellence pour étudier la nature humaine, le film ne déroge pas à ce constat. Ainsi, l'entrée en matière se fait par une scène choc, la mort d'Alderson. Dès lors, l'implicite n'est pas de mise, l'hostilité de l'environnement ne quittera plus l'écran. Les personnages se rencontrent très rapidement et aussitôt naissent des relations d'alliance ou, au contraire, de rupture. Peu importe le passé, et le futur n'est envisagé que dans l'optique de la survie : l'instantané est maître, aussi bien dans les actes que dans les pensées. Le rythme du film, relativement soutenu, sans temps mort, offre une durée parfaitement adaptée à l'histoire.

Sur le plan humain on peut émettre quelques réserves. Non pas que les acteurs déméritent, au contraire, mais leur rôle (donc le jeu qui en résulte) est schématique voire simpliste. On trouve pêle-mêle Leaven (l'étudiante matheuse), Holloway (le médecin blanc), Worth (qui a participé à la conception du Cube), Kazan (le déficient mental qui aidera le groupe), Alderson (la proie du début), Rennes (le spécialiste de l'évasion pris à son propre jeu) et enfin Quentin (le policier noir, leader violent). Ces personnages ont des réactions impulsives, radicales, sans nuances, le moment présent ne leur laissant que peu de choix de faire autrement. Pas d'histoires imbriquées, de rebondissements dans le scénario mais des rapports "homme/machine" que l'on peut qualifier de simples et prévisibles mais également d'efficaces.

Pour sublimer le tout, la mise en image regorge d'idées. Ainsi, l'utilisation des couleurs pour différencier les salles, l'emploi opportun des plans en plongée et contre-plongée, l'aspect perfectible du décor et le rendu convaincant des effets spéciaux attestent d' un traitement technique très largement à la hauteur du "faible" budget du film. Passons sur les costumes "uniformes" et la musique qui n'a qu'un rôle mineur pour parler des effets sonores. Là encore, la recherche artistique a conduit l'équipe à imaginer une signature sonore caractéristique : les fréquentes ouvertures de portes, le grondement ambiant qui témoigne de la mobilité du lieu, les déplacements des salles dans un vacarme oppressant participent efficacement au spectacle. Inversement, la scène dans la salle truffée de détecteurs de sons révèle un silence assourdissant: un moment qui donne au son 5.1 une incroyable force... justement quand il s'arrête !

Donc un premier long métrage réussi au point que certains le considèrent comme un film culte peut-être un petit peu hâtivement compte tenu des faiblesses pré-citées. Alors que Cube2 Hypercube est actuellement sur nos écrans (avec un réalisateur différent, Andrej Sekula), il est intéressant de se pencher à nouveau sur le premier volet qui a justement marqué nos esprits lors de sa sortie. Le coffret Collector est ici entièrement justifié par l'abondance et la qualité des suppléments, ce n'est pas toujours le cas dans l'ensemble de la production, alors bravo !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Le travail de Derek Rogers, le directeur de la photo, est excellent car dans un unique lieu de tournage, le Cube, il a créé de nombreuses ambiances grâce aux couleurs vives, fortement dominantes et à une gestion lumière/ombre des plus peaufinées. Cette réussite sur le plan visuel est malheureusement altérée par une définition très moyenne, trop moyenne ... 

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
La VO et la VF disposent du Dolby Digital 5.1 alors que l'édition précédente n'offrait que le Dolby Surround 2.0. Sans aucune surprise, la piste son est correctement traitée, les voix sont toujours audibles et les bruitages riches en détails. Le positionnement des sons est excellent, on peut néanmoins regretter que les enceintes surround soient un peu sous exploitées, tout comme le canal LFE.
La VF restitue mieux l'ambiance avec des voix plus cristallines, moins ternes et surtout grâce à un mixage qui ne gomme pas les bruits de fond tels que le léger grondement permanent qui confère au film une touche sonore particulière. La VO reproduit les voix de façon moins flatteuse mais elle se voit surtout privée d'un grand nombre d'informations sonores ce qui amoindrit l'impact final de quelques scènes clés.


Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
125 min
Boitier
Amaray
Chaque disque dispose de menus sonores et animés dont l'habillage diffère légèrement. Le design 3D et la dominante bleue leur confèrent une grande homogénéité et lisibilité. Seuls les bruits mécaniques agacent quelque peu par leur côté répétitif, mais c'est un détail au vu du contenu ...


Disque 1 :


Le film
Les chapitres
: une grande vignette fixe au centre avec un titre et des n° de chapitres sur la droite qui obligent à pas mal de manipulations dans le cadre de recherches.
Les langues : choix de la version (sans rappel du format audio) et activation du sous-titrage.
Les suppléments :
* Commentaire audio du réalisateur, du co-scénariste Andre Bijelic et du comédien David Hewlett (VOST). Une excellente section avec d'innombrables informations techniques et artistiques. Les intervenants font preuve dans leurs propos d'une décontraction perceptible en même temps qu'ils dissèquent très minutieusement certains passages : enrichissant sans être rébarbatif.  
* Court-métrage : "Elevated" de Vincenzo Natali, avec commentaire optionnel (19' - VOST - DD 2.0) et biographie du réalisateur (pages écran déroulantes, riches en informations). Le court métrage révèle les qualités et la maîtrise technique de Vincenzo Natali, à voir absolument avec les commentaires de l'intéressé.
* Les story-boards : le cube - les décors - les costumes - les pièges - les séquences - comparaisons film/story-board
* Scènes coupées, avec commentaire optionnel du réalisateur (VOST)
* Interview du réalisateur (3'40 - VOST) : tirée de l'émission "Rive Droite Rive Gauche" de la chaîne câblée Paris Première; elle est teintée de simplicité et de sincérité.
* Le palmarès de "Cube" : les récompenses internationales
* Liens Internet concernant Cube, Cube2 et Cypher


Disque 2 :

Entretien exclusif avec Vincenzo Natali (56' - VOST - DD 2.0) : il parle avec simplicité et sobriété de son attrait pour le cinéma dès l'enfance, de sa période d'apprentissage, de son court métrage "elevated", de l'influence du monde de la BD, des différentes facettes du film Cube, de la suite de sa carrière. Une bonne façon de découvrir ce jeune réalisateur.
Autour du film : (11' - VOST - DD 2.0) : judicieuses interventions de Derek Rogers (chef opérateur), Jasna Stefanovic (décoratrice), Bob Munroe (effets spéciaux) et d' Andre Bijelic -co-scénariste)
Analyse d'une séquence (11' - VOST) : pour les amateurs de détails techniques (par exemple la réalisation du faisceau de lumière final) avec story-board et extraits du film à l'appui.
Les films de Vincenzo Natali : filmographie avec accès aux bandes-annonces de "Cube" (1'42 - VF/VOST - DD 2.0) et "Cypher" (2'06 - VF/VOST DD 2.0)
Cube2 Hypercube : présentation (pages écran déroulantes) la bande-annonce (1'34 - VF/VOST - DD 2.0) et trois extraits du film en bonus cachés
Bandes-annonces : Austin Powers dans Goldmember, Intacto, Spider et Le Seigneur des Anneaux : les deux tours

Ce DVD mérite incontestablement l'appellation Collector, l'ensemble des suppléments apporte un éclairage sur le film, ses conditions de tournage, sur le réalisateur et son équipe de tournage.

Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage