Dead Space 3 débarque sur Xbox 360. Le titre de Visceral Game, distribué par Electronic Arts, évolue et mise sur le renouveau en empruntant allègrement aux autres ténors du genre pour tenter de mettre les atouts de son côté.
L'ingénieur Isaac Clarke est de retour et lutte contre l'Unitologie, une organisation sectaire maléfique. Faisant face à des ennemis évolués et aux éléments déchaînés, le héros peut tenter l'aventure en solo ou bien via un mode co-op, au scénario personnalisé, qui permettra de faire équipe avec le soldat impitoyable qu'est John Carver. Une association pour leur propre survie, mais aussi pour celle de l'humanité. La folie spatiale s'invite donc une nouvelle fois dans Dead Space 3 pour découvrir la source de manifestation des Necromorphes. Après un atterrissage forcé sur la planète congelée de Tau Volantis, le joueur met les qualités d'ingénieur du personnage principal à l'épreuve pour créer et adapter armes et outils garantissant sa survie.
La franchise prend un tournant avec cet opus résolument plus orienté action que terreur. La campagne n'effraie plus et malgré des changements subtils dans le level design, arpenter les coursives et les niveaux s'apparente plutôt à une partie de chasse. À la différence des précédents épisodes, les personnages secondaires sont devenus plus légers et n'incitent pas à s'investir pour eux. Alors on déchiquette, on pulvérise et on suit le déroulé du scénario en appréciant cependant les missions facultatives qui permettent d'oublier la routine.
Sanguinolant, le titre est un florilège de démembrements, de mares de sang, d'organes jonchant les coursives et de cadavres pendus. L'atmosphère globale reste pesante et le plus souvent le joueur part à l'assaut de stations et vaisseaux abandonnés qui constituent des mines d'or potentielles. Car sur le terrain, le butin récupéré est constitué d'améliorations d'armes, de packs de santé, de munitions et autres. Ainsi et malgré des combats sans relâche, les chances de manquer de quelque chose restent faibles et la personnalisation de l'armement permet rapidement de faire baisser le stress d'un ou deux niveaux, sauf dans de rares cas. En tout état de cause, ce survival horror n'exige en fait qu'une gestion à point nommé de vos ressources, en les déployant seulement au bon moment.
Les combinaisons de personnalisation des armes via le système de craft n'ont que votre imagination pour limite, le revers de la médaille étant une diminution de la difficulté pour cause de surpuissance du héros principal. D'où la présence de modes de jeux avancés à débloquer (exemple : le mode Fou Furieux qui, dès le premier décès, ramène le joueur au début du jeu) qui permettent d'accroitre artificiellement la complexité de la progression en partant du principe qu'on ait envie de rejouer le scénario sommes toutes léger.
Les necromorphes surgissent des panneaux de plafond et des conduites. Leurs surgissements se produisent à une fréquence inquiétante et lors de la seconde partie du jeu, qui se déroule sur une planète glacée, les morts-vivants bondissent carrément de sous la neige. Mais les necromorphes ne sont pas le seul danger auquel le joueur doit faire face. Des quêtes secondaires et des sorties dans l'espace servent de points culminants à Dead Space 3 avec risque d'asphyxie et missions facultatives scénarisées. En outre, à la différence des épisodes précédents, les nécromorphes ne sont plus les seuls ennemis cette fois puisqu'il faut compter avec les Unitologues. Le combat avec ces derniers s'avère d'ailleurs pénible au possible hélas. L'intelligence artificielle se cantonne au minimum syndical avec des nécromorphes qui foncent tête baissée tandis que les unitologues campent derrière le décor dans une séquence accroupi/debout perpétuelle.
Le passage de la campagne solo au mode co-opératif permet d'aborder Dead Space 3 depuis une nouvelle perspective. Les opérations conjointes offrent des scénarios intéressants, tant au niveau des combats que de l'histoire et les décharges d'adrénaline sont au rendez-vous malgré l'atmosphère moins pesante que dans les précédents épisodes. On constate que le scénario est ici davantage axé sur l'action pure. Un "moi vois, moi tue" à la troisième personne, qu'on apprécie peut être plus à deux, en ligne, dans le mode coopération aux séquences exclusives.
La jouabilité est à l'image du héros, harnaché qu'il est de son armure de mastocdonte : lourde. Mouvement brutaux de caméra, interface brouillonne et commandes non intuitives sont au menu (mais pourquoi diable les éditeurs ne se mettent ils pas tous d'accord pour standardiser un tant soi peut les commandes des personnages évoluant à la troisième personne dans les jeux vidéo). La lourdeur du personnage principal se vit avec peine et contraint le joueur le plus souvent à distribuer du plomb depuis un recoin protégé, les nécromorphes étant de toutes façon bien top rapides pour tenter de les éviter.
Conclusion
Pas révolutionnaire, Dead Space 3 commence à donner des signes d'essoufflement. Le passage de l'espace à une topographie d'inspiration Hoth permet de relancer un peu la machine, mais cette nouveauté ne donne le change qu'un moment. Dead Space 3 vous entraîne dans un scénario catastrophe qui reste alléchant : la quête est longue et le contenu abondant, mais tout cela se fait aux dépends de l'atmosphère que les puristes trouveront travestie le titre ressemblant davantage à un Lost Planet 2.5 qu'à Dead Space 1er du nom. Non exempt de bug bloquants, comme par exemple des portes déverrouillées refusant de s'ouvrir, le titre est violent mais épuré de son ambiance glauque et oppressante, faisant la part belle à l'action à travers un gameplay épuisant.
Les nombreuses scènes d'action qui ponctuent le récit sont affublées de mouvements démesurés de caméra qui, au lieu de baigner le joueur dans l'action, rendent l'ensemble pénible à suivre. Cette surenchère n'était pas nécessaire. Côté décors, c'est le bonheur. Hormis le premier tiers de l'aventure qui ne fait que répéter les allers-retours dans des coursives, la planète Tau Volantis propose pour sa part d'extraordinaires occasions de s'extasier avec un environnement qui commence alors à se diversifier et à montrer toute sa beauté. Le rendu 3D est plus modéré concernant les personnages dont les textures sont assez grossières. la modélisation sommaire et les textures simplistes entachent une réalisation graphique qui aurait pu être parfaite. L'interface de personnalisation des armes n'est pas forcément intuitive mais reste efficace avec des combinaisons multiples aboutissant à des armes hyper puissantes.
La partition est ténébreuse, d'excellente facture avec une orchestration aux petits oignons. Elle constitue peut-être l'aspect le plus réussi du titre. Majestueuse, vaporeuse, la musique baigne toute l'interface et le jeu dans une ambiance de Space Opera. Le paysage sonore est détaillé et spatialisé en Dolby Digital 5.1 tandis que le doublage français, de bonne facture, suffit à mettre le joueur dans une ambiance crédible. Le paysage sonore, qui souligne adroitement les enchaînement de scènes d'action, d'énigmes ou de combats, oscille entre partitions bien choisies et bruitages d'ambiance angoissants.
Pour ceux qui n'ont pas pu jouer aux deux précédents opus, Visceral Games a pris soin d'élaborer une longue introduction vidéo qui permet de résumer la situation depuis la découverte du premier monolithe noir jusqu'aux récents événements qui sont arrivés à Isaac Clark. Une bonne initiative.
Niveau difficulté, de nouveaux modes peuvent être débloqués en terminant le jeu. On a alors accès à "Nouvelle Partie+" qui permet de jouer en mode classique, en mode survie totale ou en mode fou furieux.
Le jeu gère les commandes vocales Kinect : en fonction des phrases prononcées, on peu localiser un objectif ou accéder à l'inventaire, etc.
Le Xbox Live propose déjà du contenu téléchargeable tels que Kits de survie, pack divers (tireur d'élite, maraudeur, etc.) à des tarifs de 400 à 1200 crédits.
Au chapitre des doléances, le CD qui n'a de cesse de tourner à fond la caisse dans le lecteur de la Xbox 360, gâchant le plaisir par un tumulte incessant. L'installation sur le disque du de la console est donc une phase obligatoire. A souligner également, les temps de chargement indécents plutôt long. A saluer, le mode co-opératif qui ne se joue qu'en ligne et ne dévoile absolument pas le scénario du mode campagne.