L’histoire
Un duo de scientifiques tente de démystifier les dons d’un célèbre médium.
Critique
Faisant suite au remarqué Buried, Red Lights est le troisième long-métrage de l’espagnol Rodrigo Cortès. Ecrit, produit, réalisé et monté par Cortès, le film nous parvient sous forme de direct to video.
Red lights, c’est d’abord un scénario bien ficelé. L’histoire de Margaret Matheson (Sigourney Weaver) et de Tom Buckley (Cillian Murphy), un duo d’éminents scientifiques spécialisés dans la démystification des spiritistes, médiums et autres mentalistes bidon. Cependant, leur quotidien va basculer le jour où un médium renommé, Simon Silver (Robert De Niro), effectue un comeback fracassant. Charlatan génial ou authentique détenteur de pouvoirs extraordinaires ? Le combat opposant la science à une présumée supercherie va s’avérer nettement plus ardu que de coutume. A partir de ce pitch, l’intrigue cultivera brillamment le doute, l’ambiguïté, la paranoïa. Intéressant (bonne réflexion sur le paranormal et la perception), imprévisible et original, le script de Red Lights donne lieu à une œuvre constamment sur le fil du rasoir, un numéro d’équilibriste dans lequel la nature même du métrage (fantastique ou non ?) est toujours en question.
A l’instar de Buried, Red Lights bénéficie également d’une réalisation soignée. Avec une mise en scène tirée au cordeau, Rodrigo Cortès installe une ambiance hivernale un peu hors du temps, une atmosphère particulière qui doit aussi beaucoup à un tournage partagé entre le Canada et Barcelone. Avec son chef opérateur Xavi Gimenez (La secte sans nom, Darkness, The machinist, Fragile, Abandonnée, Agora), Cortès fait le choix d’émuler l’esthétique des thrillers politiques des seventies. Une approche quelque peu incongrue au premier abord, mais qui se révèlera logique (dans tous les cas, il s’agit de dévoiler la vérité) et intéressante (le film acquiert ainsi une identité originale). Courageux et payant.
Verdict
Sans appeler plusieurs visionnages, Red Lights s’impose tout de même comme une bonne surprise qui mérite qu’on y jette un œil.
Une image correcte. Sans atteindre la perfection, les visuels affichent un piqué convenable, une colorimétrie honorable et un encodage discret. On bénéficie donc de bonnes conditions de visionnage même s’il faudra se tourner vers la haute définition (le film sort également en Blu-Ray) pour profiter pleinement du métrage.
Deux pistes 5.1 de bonne facture. En VO comme en VF (attention, doublages assez vilains), on bénéficie d’une restitution riche, énergique, puissante et spatialisée avec soin. Aidées par ce rendu assez immersif, certaines séquences (comme les shows publics de Simon Silver) s’avèrent d’une efficacité assez redoutable.
- Coulisses du tournage (10 minutes) : Un making of émaillé d’entretiens et structuré autour de trois thèmes (les personnages, le metteur en scène, l’approche visuelle). Quelques informations à glaner ça et là mais rien de transcendant.
- Interviews des acteurs (10 minutes) : Les principaux comédiens évoquent le scénario, les personnages, le travail avec Rodrigo Cortès, le paranormal et le tournage. Un bonus assez fade.
- Interview du réalisateur (5 minutes) : Le supplément le plus intéressant de cette édition (pas difficile diront les mauvaises langues ...). Un bonus trop bref dans lequel Cortès dévoile ses ambitions narratives et visuelles.
- Bandes annonces (8 minutes) : Alex Cross, Possédée, Rampart, The master.
- Internet : Lien vers le site de l’éditeur.