Louise rencontre Nathan, ses rêves ressurgissent. C’est aussi l’histoire de son frère malade et de leur mère, d’un destin : celui d’une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. L’histoire d’une famille qui se désagrège, d’un monde qui se termine et d’un amour qui commence.
Voilà un film que l’on apprécie autant qu’on le déteste. On l’apprécie d’abord parce que la mise y est soignée, rigoureuse, et très inspirée d’un théâtre classique, notamment celui de Tchékhov mais aussi par les influences Italienne de la réalisatrice qui lui donne des intonations Felliniennes. Ici les personnages explosent autant qu’ils se modèrent, ils se séduisent, il court après un idéal et pour certains subissent un désastre avec une certaine folie. Valeria Bruni-Tedeschi nous amène à voir le quotidien de ses personnages et leur lutte perpétuelle pour assumer une maladie, profiter d’un amour passionnel et celui qui s’évapore petit à petit au profit d’un plus jeune.
Mais le film en voulant être proche également du théâtre classique de Tchékhov s’enferme d’un seul coup dans une mise en scène un peu rebutante pour un public un peu plus populaire. En effet, certaines scènes très théâtrale sonnent un peu faux, comme lorsque Louise rentre chez elle et qu’elle est accueillie avec fougue par Ludovic son mari. Le spectateur ne comprend pas toujours les besoins d’une telle mise en scène, ensuite le scénario, semble ne pas savoir réellement dans quelle direction partir et se retrouve d’un seul coup un peu trop brouillon pour être captivant.
Un brouillon qui perd définitivement le spectateur, dès lors qu’il tente de se fixer sur un des sujets du film. On pense que le sujet principal se centre sur la maladie du frère, mais le film s’intéresse plus à l’histoire d’amour de Louise. On pense que le film traite d’une histoire d’amour, mais il y a un côté tragique qui vient en contradiction avec le sujet, et ainsi de suite en permanence pendant tout le déroulé du film. On ne trouve jamais réellement ses marques dans un film qui ne parvient pas à trouver son rythme.
En conclusion, « Un château en Italie » est un film dont la mise en scène est soignée, mais dont le scénario et la structure du film sont particulièrement brouillons. Le spectateur n’arrive pas à se passionner pour telle ou telle intrigue et finit rapidement par se lasser.