Lucious Lyon, ancienne star du hip-hop, est devenu en l'espace d'une vingtaine d'années l'un des plus riches producteurs de disques Américains. Atteint d'une grave maladie, ses jours sont comptés. Il ne lui reste donc plus beaucoup de temps pour désigner son successeur parmi ses trois fils. Deux sont des artistes débutants, très différents mais soudés, tandis que le troisième est un homme d'affaires prêt à tout pour obtenir la position qu'il croit lui revenir de droit. Alors que la famille est sur le point de se déchirer, Cookie, la matriarche, en prison depuis 17 ans, retourne parmi les siens et sème encore un peu plus le trouble. Elle a des comptes à régler et une vengeance à assouvir...
L’univers des séries musicales est trop souvent un peu fermé. Soit on a une série très édulcorée à destination des adolescents à l’instar de « Glee », ou alors des sortes de soaps qui font plus dans l’intrigue bas de gamme et recopiée à outrance sur le schéma de « Fame » comme « Un dos Tres » par exemple. Du coup, lorsque l ‘une d’elle sort des sentiers battus, on se sent tout de suite intrigué. Lorsqu’en plus cette série s’offre le luxe de cumuler les tubes potentiels et une intrigue solide quasi addictive on applaudit des deux mains.
Et c’est le cas d’ « Empire », un soap de luxe produit par le réalisateur de « Precious » et « Le Majordome », Lee Daniels, qui a d’ailleurs écrit les deux premiers épisodes, et dont la musique est supervisée par le producteur non moins talentueux Timbaland. Du coup on s’attend à du lourd et, pour le coup, nous sommes servi. Rien n’est laissé au hasard, l’intrigue qui suit les mésaventures de Lucius Lyon, ancienne star du rap, à qui on vient de diagnostiquer une maladie grave et incurable, sa femme Cookie, qui vient de purger 17 ans de prison et est bien décidée à reprendre ce qui lui appartient et les trois fils du groupe : André qui épaula son père dans le développement de leur maison de disque « Empire », Jamal, producteur et musicien de talent et Hakeem, plus jeune mais portrait du père puisque jeune vedette du rap.
L’ensemble repose sur les trois clés évidentes du succès : Une intrigue solide avec des personnages attachants et irritants, une musique entêtante et bien ficelée et des acteurs au charme évident (Attention, il est particulièrement conseillé de visionner la série VO, car les acteurs de doublage en VF ont dû être engagés un jour de soldes, tant la version Vf est catastrophique et irritante). C’est bien simple, dès le premier épisode, on plonge la tête la première et on ne la ressort que lors du générique final. Et ce qui marque de prime abord, c’est la capacité des auteurs à ratisser large dans les thèmes traités sur un univers qui semble particulièrement fermé à certains sujets. C’est le cas de l’homophobie ou de la place des femmes de la société. Parfois dans la caricature, mais étonnamment quasiment jamais dans l’excès, le scénario suit un cheminement qui pose des intrigues en tout genre et les traite avec une facilité déconcertante sans jamais perdre une once de rythme d’un épisode à un autre. Sorte de « Dallas » dans l’univers de la production cinématographique, on se plait à haïr Lucius qui ne semble vivre que pour sa gloire et le poids de son portefeuille ! On adore Cookie ses qualités musicales, ses extravagances et ses colères et on se laisse porter par le talent des deux frères Hakeem et Jamal qui, dès le premier épisode imposent le style et la marque musicale de la série.
En conclusion, « Empire » est une série qui révolutionne le genre, le dépoussière et le porte bien plus haut que toutes les productions précédentes. En réutilisant les clés évidentes de différentes inspirations, les créateurs ont su trouver le bon équilibre entre Soap, Musique et sujets d’actualité. Portée par un distribution au top de sa forme, « Empire » dont la deuxième saison est en cour de diffusion actuellement aux Etats-Unis, s’impose comme une série marquante et la première saison est redoutablement addictive.