Un cadre idyllique, des maisons de bois peintes de rouge, des étendues de bruyères roses… et des meurtres atroces. Les saisons 3 & 4 nous remettent dans les pas de Thomas Andreasson, inspecteur à la brigade criminelle et de Nora Linde, son amie d’enfance fraîchement divorcée, prête à l’assister en tant qu’avocate… Nouvelles enquêtes inspirées des romans de Viveca Sten, la nouvelle reine du polar suédois…
Les productions nordiques, Suédoises, Danoises et Finlandaises, nous avaient habitués à des décors sombres qui venaient illustrer des intrigues obscures sous fond de complots et de rites un peu dantesques. Alors du coup lorsque l’on voit les premières images de « Meurtres à Sandhamn » le premier réflexe est de se demander si l’on ne se serait pas trompé de pays, tant le décor ressemble à ceux de séries anglaises comme « Broadchurch » et « Meurtres au paradis ». Et puis, très vite, l’intrigue s’installe autant que les personnages et là l’esprit nordique reprend ses droits, avec des héros torturés, des relations complexes entre chacun des protagonistes, et puis, bien sûr un meurtre mystérieux.
Présentée sur Arte, la série a le mérite de ne pas se laisser aller à l’habitude suédoise de forcer le trait de l’obscurité, mais joue au contraire le contraste permanent entre la noirceur du héros, noyé dans ses drames et celle de cette population qui semble si bien, dans cette station balnéaire. Alors évidemment, on pourra regretter un manque de couleurs dans la pilosité des personnages qui sont tous propres sur eux, malgré cette tragédie qui s’est jouée sur les côtes de la station et ne semble émouvoir que peu de gens, si ce n’est l’inspecteur et son amie d’enfance aux prises avec un ami un peu trop envahissant. En trois épisodes, la série tisse la toile d’une intrigue assez complexe dans laquelle les habitants se découvrent des secrets et des failles bien gardées.
Lumineuse et colorée, du moins dans sa photographie, « Meurtres à Sandhamn » apporte un souffle nouveau dans l’univers Nordique tel que nous le percevons par nos terres méditerranéennes. La réalisation est d’une simplicité désarmante, mais justifie son efficacité par une cohérence entre les nuances de tons de chaque plans et l’opposition qui est faite entre le sujet noir d’une enquête policière et la luminosité des lieux. Sans parler d’une série révolutionnaire à la distribution aussi inspirée que torturée, les acteurs qui complètent la distribution nous proposent des prestations assez simples mais qui viennent tout de même en contraste avec le sujet. Jacob Sedergren, que l’on connait en France pour avoir jouer dans le film « Antigang », et Alexandra Rapaport, remarquable dans « La Chasse » de Thomas Vinterberg, forment un duo qui ne cesse de se chercher sans jamais réellement se trouver, mais dont la romance est crainte à l’écran.
Et pour cette troisième et quatrième saison, rien n’a vraiment changé dans la recette qui a fait le succès des deux premières. L’ensemble des personnages sont liés d’une certaine manière à l’intrigue et la romance toujours sous-jacente entre Thomas et Nora ne cesse de prendre des détours pour mieux appuyer cette attirance qui les lie, mais que leur pudeur empêche de pouvoir concrétiser.
En conclusion « Meurtres à Sandhamn » est une excellente série suédoise tirée des romans à succès de Viveca Sten. A contre pied de tout ce que les productions Nordique ont l’habitude de nous proposer, cette série est addictive en toute simplicité.