Inspecteur de police, Jay Swan est envoyé dans l’Outback australien pour enquêter avec l’aide de la chef de la police locale sur la disparition mystérieuse de deux jeunes ouvriers agricoles en plein désert.
Les séries Australiennes qui passent nos frontières ne sont pas légion, et sont, en général, de qualité. Pour preuve ce « Mystery Road », qui se trouve être le spin-off de deux films du réalisateur Ivan Sen, dans lesquels, le personnage principal, un inspecteur solitaire d’origine aborigène, parcours les villes du Bush Australien pour enquêter sur des meurtres ou des disparitions. Loin d’être des films bourrés de testostérones, « Mystery Road et « Goldstone » entraîne le spectateur dans les coulisses d’un pays où tout pouvait paraître idyllique, mais où, au final, la culture Aborigène et celle importée par les anglo-saxons, a toujours beaucoup de mal à trouver des terrains d’entente. Entre une population imposée dominante et une autre abandonnée, « Mystery Road », c’est avant tout l’histoire de ces hommes qui cohabitent finalement assez mal mais tentent au mieux de survivre sur une terre qui n’est pas non plus forcément très hospitalière.
Avec ses grandes étendues, ces montagnes arides, ces terres brûlées par le soleil et les esprits des anciens qui planent toujours au-dessus des uns et des autres, laissant toujours une trace, y compris dans l’intrigue qui, forcément, et sans vouloir en dévoiler de trop s’imprègne de cette culture aborigène qui vénère les âmes des anciens et les laisse se guider par leurs souvenirs et les leurs sagesses. Si la réalisation d’Ivan Sven (Toomelah), utilisait les grands espaces pour mieux appuyer la solitude du héros, son combat hors des sentiers battus et ses méthodes un peu musclées pour faire naître la vérité, il avait aussi la qualité de mettre en lumière cette tension qui existe entre les deux ethnies. Jay Swan est Aborigène et sa venue pour mener une enquête n’est pas du goût de cette police blanche qui le voit d’un mauvais œil, tout comme la population du coin qui le considère plus comme un traître que comme un ami.
Pour la série, la réalisatrice Rachel Perkins (Jasper Jones) a décidé d’assouplir un peu plus la tension mais plonge un peu plus dans les dessous de cette tension toujours existante entre les deux cultures. Les deux populations, souffrent d’un passé où l’une fut bafouée et humiliée par l’autre avant de trouver le moyen de mettre en place une cohabitation bien fragile. Du coup d’un épisode à l’autre le bush et l’Outback dévoilent leurs secrets et la beauté de paysage brûlant et fascinant pour mieux mettre en place des personnages cabossés, abîmés par la vie et une histoire qui n’est jamais très loin.
L’éditeur « L’Atelier d’Images » a l’excellente de proposer ce coffret de la première saison de « Mystery Road », série spin-off de deux films australiens : « Mystery Road » et « Goldstone » du réalisateur Ivan Sven. Une invitation dans un coin reculé de ce grand continent Australien à travers une enquête fascinante et des personnages cabossés, aux passés douloureux qui gravitent autour d’une intrigue parfaitement écrite.