Pour sauver l’EHPAD local qui tombe en ruines, cinq religieuses un peu fofolles sont prêtes à tout. Y compris à participer à une course cycliste, afin d’en remporter le prix. Seul bémol : elles sont nulles à vélo. Et pour ne rien arranger, elles ne sont pas les seules sur le coup…
Après avoir visionné « Juste Ciel ! », qui me permit de réaliser qu’il y avait plus pénible et pesant comme film à regarder que « The Flash » d’Andy Muschietti sorti dernièrement sur nos écrans, il ne subsiste qu’une seule question qui peut se répéter à toutes les sauces : Qu’est-il arrivé ?
Qu’est il arriver à Laurent Tirard, pour avoir accouché d’une telle calamité ? Car si le sujet et la genèse était en soit une bonne idée : Refaire une comédie à l’ancienne comme on en voyait beaucoup dans les années 60 et 70, autour d’un couvent qui va se lancer dans une course effrénée pour tenter de gagner une course cycliste, mais va se retrouver en compétition avec un autre couvent, pouvait être une bonne idée, d’autant que le court-métrage dont le scénario est inspiré avait fait son petit effet au Festival de l’Alpe d’Huez en 2018. Lui qui, en 2010, avait su donner vie au « Petit Nicolas » redonner un peu d’éclat en 2012 aux gaulois avec « Astérix et Obélix Au Service de sa Majesté », se retrouve ici au volant d’une œuvre dont le scénario manque cruellement de mécanique et de matière. Chaque étape de l’aventure de ces bonnes sœurs, est une brique de plus dans une maison destinée à s’effondre dans la médiocrité et dans le vide comique. Même les Charlots et Max Pécas (Deux Enfoirés à St Tropez), c’est dire que ce « Juste Ciel ! » est un ratage complet.
Qu’est-il arrivé à Laurent Tirard pour manquer tellement de justesse dans sa réalisation ? Car le plus grand défaut outre le scénario, c’est quand même une mise en scène absolument vide de subtilité et de rythme. Le film se déroule péniblement sur une heure et demie qui semble une éternité au spectateur qui n’attend qu’une seule chose que son supplice s’achève et qu’enfin il puisse retourner à sa vie, où la vie est certainement plus drôle et plus dynamique que ce film qui ne s’autorise aucune transgression intelligente. Ici, il y a la religieuse qui a fait vœux de silence, interprétée par une Claire Nadeau (Les Tuches) qui semble maintenant décidée à ne plus apprendre de scénario et nous livre des prestations identiques d’un film à un autre. Son personnage enfile les situations sans aucune saveur allant même jusqu’au ridicule comme lors de sa chute en vélo. Laurent Tirard n’arrive pas à garder le rythme et semble avoir totalement perdu le sens de la mécanique consistant à faire rire avec des gags bien amenés et créant la surprise. Ici, rien ne nous surprend, et rien ne nous embarque totalement dans l’aventure, encore moins cette mise en scène absente.
Qu’est-il arrivé à Valérie Bonneton ? L’actrice qui a fait les grandes heures de la série « Fais Pas ci, Fais pas ça » d’Anne Gi afferi et Thierry Bizot, qui avait su trouver sa place et développer un sens de la comédie et du drame dans des œuvres aussi variées que « Eyjafjallajökull » d’Alexandre Coffre en 2013, ou encore « Les Petits Mouchoirs » de Guillaume Canet en 2010, est ici en roue libre et semble particulièrement mal à l’aise dans ce personnage qui ne trouve jamais le bon rythme et le bon angle pour donner toute sa subtilité et toute sa drôlerie à cette mère supérieure tout en décalage avec une dynamique transgressive évidente.
Et pourtant, le film « Juste Ciel ! » ne manquait de bonnes idées qui auraient pu être drôles, comme le sosie du Pape François lorsque la mère Véronique s’imagine au Vatican, mais qui, par une mise en scène trop pesante et sans réelle dynamique, et un scénario qui manque de corps et de matière, tombent complètement à plat. « Juste ciel » est une déception énorme tant on pouvait attendre mieux et plus subtile d’un réalisateur comme Laurent Tirard.