Le Film
Critique de Frédérik Kapler
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
135 min
Nb Dvd
1
Synopsis : Pierre Delacroix est le seul scénariste noir d’une grande chaîne de télévision avide d’audience. Jusqu’à présent, aucune de ses idées n’a jamais donné d’émission à succès, mais cette fois-ci, son patron, Dunwitty, a été très clair : soit il trouve LE concept, soit il est viré…Acculé, Delacroix présente un projet insensé : il relance les spectacles de music-hall où les acteurs maquillés incarnaient des caricatures de Noirs, et imagine une émission de variétés parodique.
Les "Minstrel Show" étaient des spectacles sur scène dans lequel des acteurs blancs utilisaient une préparation à base de bouchon brûlé pour noircir leur visage, selon la méthode du « black-face ».Ils interprétaient des esclaves noirs, habituellement paresseux et infantiles, dont on peut se moquer…et ceci est le thème de "The Very Black Show".
Que l'on aime ou pas, une chose est sûre, "The very black show" ne laissera pas indifférent. Spike Lee a voulu montrer comment la télé s'est permis de montrer des programmes profondément racistes, et surtout comment cela se poursuit de nos jours, mais dans un format différent. Autant le fond est louable, surtout - hélas - véridique, autant la forme est lourde, pesante et même ennuyeuse par moments. L'idée de recréer un Minstrel show des années 2000, avec qui plus est un afro-américain qui se noircit le visage, comme le faisaient les acteurs blancs à l'époque, est étonnante. Mais tout est caricatural. Les minstrels shows ont existé, ont caricaturé et réduit les personnes noires à de simples voleurs de poules, mangeurs de pastèques ou des domestiques. Mais pour Spike Lee, ceci continue de nos jours. L'idée de croiser les personnages est intéressante : entre D. Wayans, qui joue P. Delacroix et Michael Rapapor qui joue le président de la chaîne, Dunwitty. Michael Rapaport joue le rôle d'un blanc qui "pense" noir, qui est marié à une noire, qui a affiché des photos de personnalités noires dans son bureau, et donc se prend pour un noir...il ose même dire à P. Delacroix qu'il est plus noir que lui. A l 'inverse P. Delacroix est donc noir, mais travaille pour des blancs, comme des blancs, et se fait manipuler par ceux-ci en pensant lui même les manipuler...Mais la caricature est encore trop poussée ! Quand on entend Dunwitty parler à Delacroix au début...c'est trop.
A sa décharge, Spike précise bien qu'il a voulu faire une satire... Mais cela parait trop prononcé et trop exagéré et manquant un peu de subtilité. Delacroix croit qu'il va révolutionner, réveiller le peuple noir avec son show, le choquer afin qu'il s'exprime contre ce genre d'émissions, mais son stratagème se retourne contre lui. Le public adore. D'ailleurs ceci reflète l'attaque assez directe contre les américains en général, allant presque à leur coller une étiquette de racistes...à leur insu. Delacroix perd le contrôle de son show, au profit d'un blanc, et au lieu de faire réagir le peuple noir , ou blanc d'ailleurs, celui-ci en rigole...Seule une petite partie du peuple noir n'apprécie pas du tout le show, et d'ailleurs useront de la violence pour le faire savoir. On pourrait voir en ceci une sorte de critique également envers la minorité de couleur qui usent de la violence pour se faire entendre...confortant ainsi les préjugés déjà fortement ancrés. Une scène coupée montre parfaitement ceci, lorsque Mantan se produit à l'Apollo Theater, endroit mythique de Harlem, devant ce public qui n'apprécie guère son show et son déguisement sur scène...à voir également.
Un dernier mot sur ce film qui, s'il ne laisse pas indifférent, n'est pas une des oeuvres les mieux réussie "cinématographiquement" de Spike Lee. Autant Malcolm X, He Got Game, Clockers ou Hurricane Carter, souhaitaient dénoncer les inégalités et une discrimination envers le peuple noir, autant "The very black show" tente de faire pareil mais dans une forme moins efficace. Et pour finir, la partie la plus réussie et la plus forte du film, et notamment celle où l'on se rend compte que Spike a de quoi être "en colère", reste le générique de fin, qui aligne tout un tas d'extraits de shows, minstrels ou autres. En voyant ceci, tout être normalement constitué doit se rendre compte par lui même du constat fait par Spike tout au long du film...A regarder jusqu'au bout !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.77:1
L'image du DVD est proposée en 16/9 dans un format 1.77. Celle-ci a été tournée entièrement en Mini-DV, et possède donc les caractéristiques de ce type de matériel : brute, réaliste, colorimétire "naturelle". L'aspect amateur est voulu par Spike Lee, notamment pour des raisons de budget et de facilité de tournage, néanmoins l'image souffre de nombreux fourmillements en arrières plans, et de défauts de compression trop visibles.
Outre l'aspect "documentaire" provenant du miniDV, l'image n'est pas très agréable à regarder et c'est bien dommage.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
Le DVD nous propose deux pistes sonore en DD 5.1. La VF et la VO sont toutes deux de qualité. Spatialisées, claires et audibles, la VO accord plus d'importance à l'ambiance et à la bande sonore que la VF, qui se concentre - un peu trop d'ailleurs - sur l'enceinte centrale et les dialogues.
Le film est certes peu propice aux effets surrounds, et laissera vos enceintes arrières sous-exploitées. Néanmoins la VO s'en tire mieux sur ce point. Sur la VF, les surrounds resteront discrètes pratiquement tout au long du film; tandis que la VO leur donnera plus d'importance (notamment lors des scènes de maquillages de Manray et Womack, où elles retranscriront l'ambiance du show, alors qu'en VF elles restent muettes ou presque...). De plus, la VF souffre d'un doublage vraiment mauvais qui renforce trop la caricature, notamment pour le frère de Sloan. Les quelques autres moments où vos surrounds et votre caisson se reveilleront sont les passages musicaux, lors de l'audition par exemple ou de la session en studio avec les Mau- Maus.
Une bande son sobre, peu expansive, mais audible. La VO est un cran au dessus tant au niveau de la répartition des voix mais également du fait de certains doublage de la VF.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
90 min
Boitier
Amaray
Les bonus sont fournis, mais le principal - le commentaire audio de Spike Lee - reste quasi inexploitable...
- - Commentaire audio de Spike Lee : un commentaire audio est souvent un bonus très intéressant car il amène le regard du réalisateur et permet donc de comprendre mieux certaines scènes, certaines actions...mais là autant vous le dire de suite : j'espère que vous êtes bilingue !!! Spike revient sur les acteurs choisis, sur la façon de filmer, notamment avec le MiniDV, et sur les personnages. Il fait notamment quelques remarques provocantes mais tellement vraies, lorsqu'il compare le minstrel show à un sitcom sur l'holocauste. Après tout l'esclavage n'est certainement pas un fait dont on peut être fier et sur lequel un sitcom parodique, fait par des blancs, n'a peut être pas sa place...Il évoque également la bande originale choisie, avec des morceaux de Stevie Wonder notamment, "Misrepresented people". Hélas, Spike est monotone et il y a pas mal de silences...si l'on ajoute ceci à l'absence de sous-titres, il faut vraiment être très très attentif pour tenir le coup ! Pour les "fluent in english"*, le commentaire peut être intéressant, pour ceux qui comprennent non sans mal l'anglais, ils peuvent essayer de comprendre quelques bribes de phrases par ci par là, et pour les allergiques à la langue de shakespeare...ce bonus ne présente aucun intérêt !
- Making of (53 min. 29) : le making of donne la parole aux acteurs, aux personnes de l'équipe et à certains journalistes qui s'expriment sur le film. Celui-ci revient sur le film, le thème et la réalité actuelles. Il peut sembler redondant avec le commentaire de Spike Lee, mais il se trouve beaucoup plus intéressant et surtout plus explicatif que le commentaire audio ! De plus, il est sous titré en français... Donc à privilégier au commentaire de
Spike.
- Scènes coupées : 19 scènes coupées au total ! Mais déjà 7 faux spots publicitaires dans des versions différentes. Egalement un clip de "Blak iz blak" tiré de la BO et interprété par Mau Maus, ancienne version. D'autres scènes viendront se rajouter, mais sans grand intérêt, comme la rencontre entre le réalisateur blanc qui prend la place de Delacroix pour le show, ou Manray qui fait un show dans la ruelle après avoir été jeté en dehors des studios...La seule scène qui reste intéressante, et l'on se demandep ourquoi l'avoir sortie du montage final, reste lorsque Mantan se produit à l'Apollo Theater, et où le public - quasi-exclusivement composé d'afro-américains - n'apprécie guère son show..
- Clip vidéo de Mau-Maus "Blak iz blak" et de Gerald Levert "Dream with no love". Mau-maus plutot tourné vers le rap violent et revendicatif, face à Geral Levert, guru du R&B, et ses morceaux sensuels...Techniquement les deux vidéos offrent une belle qualité d'image, surtout Mau-Maus, et le son est également soigné.
- Bandes annonces
- Filmographie des acteurs
- Galerie d'affiches (2 min. 36) : qui fait défiler des affiches du film, toutes centrées sur le thème du film, montrant donc un afro-américain caricaturé comme dans un minstrel show.
* : bilingues
Bonus dvdcritiques :)
Artist: Stevie Wonder Lyrics
Song: Misrepresented People
In 1492 you came upon these shores.
Seven hundred years, educated by the moors;
17th Century-- genocide and the gun
Middle Passage blessed to market the Africans.
In the so-called "Land of God"
My kind were treated hard.
From back then until now
I see, and you agree
We have been a misrepresented people.
From back then until now
Just see my family tree;
We have been a misrepresented people.
We have been a misrepresented people.
19th century-- slavery destroyed.
Soldiers who fought and won
What’s known as "nigger-boys".
20th century-- with freedom in my hand,
We invent ideas
Which helped us save a land,
But while I prayed to God
My moms and pops got whored.
From back then until now
You’ll see our history;
We have been a misrepresented people.
From back then until now
Just see my family tree;
We have been a misrepresented people
Yes, we have been a misrepresented people.
1969-- Black power's at the door.
1982-- Hop-hop was on the floor.
1992-- Gangsta crack prevailed.
1999-- Our colors filled the jails.
It is through the grace of God
That we all were not scarred.
From back then until now
We see no comedy;
We have been a misrepresented people.
From back then until now
Were we still a mystery
We have been a misrepresented people.
Yes, we have been a misrepresented people.
Though we march across time,
A sea of victories,
We have been a misrepresented people.
From back then until now
You know we made you grow
We have been a misrepresented people.
We have been a misrepresented people.
From back then until now
We see our destiny
To never be a misrepresented people.
Yes, we march across to time to free
A melody
To never be a misrepresented people.
No you must never be a misrepresented people.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage