Infidèlement vôtre

Genre
Pays
Etats-Unis (1948)
Date de sortie
mardi 6 avril 2004
Durée
100 Min
Réalisateur
Producteurs
20th Century Fox
Scénaristes
Preston Sturges
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Jean-Luc Richter
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
100 min
Nb Dvd
1


« A thousand poets dreamed a thousand years. Then you were born, my love. »

Unfaithfully Yours – Preston Sturges

« Des milliers de poètes ont rêvé des milliers d’années. Ensuite tu est né, mon amour »

L'histoire

Le célèbre chef d’orchestre Alfred de Carter (Rex Harrison) revient d’une tournée triomphale. A son arrivée, il retrouve sa charmante épouse Daphne (Linda Darnell), ainsi que la sœur de celle-ci et son beau-frère. Ce dernier lui avoue alors, en privé, qu’il a fait surveiller Daphné par un détective privé.

D’abord furieux, Alfred va finalement aller voir ce détective qui lui annonce qu’il a vu sa femme se rendre dans une autre chambre de leur hôtel vêtue d’un déshabillé. Perturbé, Alfred se rend à la salle de concert où il doit donner un grand récital. Il élabore alors différents scénarios pour tuer sa femme, en fonction de l’inspiration que lui donne la musique qu’il dirige…

Autour du film

Preston Sturges est né en 1898 à Chicago. Au cours de sa jeunesse, il voyage beaucoup avec sa mère et effectue une grande partie de ses études primaires en France et en Suisse. Rentré aux Etats-Unis à la déclaration de la première guerre mondiale. Engagé dans l’armée, Preston n’ira pas combattre en Europe. Après la guerre, il continue à voyager et se met à écrire des pièces de théâtre.

Son premier succès à Broadway coïncide avec la crise de Wall Street de 1929. Malheureusement, ses pièces suivantes n’attireront pas le public et en 1932, Sturges se fait engager comme auteur à Hollywood. Sa carrière sur la côte ouest sera assez tourmentée. Durant les années 30 il va passer d’un studio à l’autre, tenter de se faire engager comme réalisateur et essayer de gagner de l’argent dans un tout autre domaine en ouvrant un restaurant.

C’est finalement en 1940 qu’il réalise son premier film à succès : « The Great McGinty ». Ce film lui vaudra un Oscar la même année. La seconde guerre mondiale va lui donner l’opportunité de produire des films d’humour pour divertir le public américain et lui faire oublier les incertitudes du quotidien. C’est sur cette lancée qu’il produit et réalise « Unfaithfully Yours » en 1948. Ce sera l’un de ses derniers films à Hollywood, car Preston Sturges repartira ensuite pour New York, puis l’Europe. Il meurt à New York en 1959, alors qu’il était en train de rédiger son autobiographie.

« Unfaithfully yours » est réalisé en 1948 et s’apparente à un exercice de style : le réalisateur tourne à plusieurs reprises la scène de la « rupture » dont le déroulement est directement influencé par la musique. L’aspect comique, propre au réalisateur, passe en second plan par rapport à cette mise en scène. L’idée d’utiliser la musique comme fil conducteur pour le film était venue à Sturges alors qu’il écrivait le scénario de « The Power and the Glory » : « J’avais complètement imaginée la scène et je n’avais plus qu’à la coucher sur papier. A ma grande surprise, le résultat ne fut pas celui que j’escomptais » dira Sturges quelques années plus tard « J’ai réfléchi à ce qui avait bien pu se passer et je me suis aperçu que quelqu’un avait laissé la radio allumée et que j’avais écouté la retransmission d’une symphonie. La musique s’était ajoutée à mes pensées et avait modifié ma façon de voir la scène ».

Critique subjective

Exercice de style intéressant, ce film ravira les amateurs de cinéma d’auteur. L’histoire est bien menée et les acteurs sont convaincants. Malheureusement, Sturges n’a pas su apporter une âme équivalente à la fin de son film qui tourne à la farce grossière. Le comique devait naître de la mise en œuvre réelle des stratagèmes imaginés par le mari qui se croit trompé. Malheureusement, cette fin est grotesque et Sturges en fait beaucoup trop. Le film se termine de façon traditionnelle pour Hollywood par un « Happy End », qui ne relève pas le niveau de l’ensemble et est bien trop prévisible.

Un autre aspect du film qui passe assez mal est la façon dont Sturges représente les femmes. Daphne (Linda Darnell) est ainsi représentée comme une vrai poupée, maquillée à outrance et passant son temps devant un miroir. Le réalisateur veut nous faire croire qu’elle pourrait facilement tromper son mari, mais l’actrice donne trop de sentiments et de signes de dévouements aveugles pour que cela soit crédible une seule seconde. Sturges ne parvient qu’à dévoiler sa facette machiste, très en phase avec son époque.

Encensé, à juste titre, par la critique de l’époque pour sa grande maîtrise du scénario, le film a été boudé par le public. C’est à se demander si les critiques étaient bien restés jusqu’à la fin du film. Finalement, ce film est à voir pour l’exercice de style, mais n’en attendez pas trop, sauf si vous êtes un fan de l’humour façon « Tour Montparnasse infernale ».
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.33:1
L’image de ce film a été entièrement restaurée et ça se voit, surtout au niveau des contrastes. Ceux-ci sont bien maîtrisés et mettent en valeur la bonne mise en scène de l’ensemble. Les détails sont nombreux et la définition est très satisfaisante. On note tout de même, ça et là, quelques taches, lignes verticales ou cheveux, mais ces imperfections sont rares et il faut vraiment y être attentif pour en être dérangé.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Anglais
1.0
Pour un film traitant en grande partie de la musique, la piste sonore est essentielle. Celle-ci est disponible ici en Dolby Digital 1.0 Mono anglais sous-titré en français. Pour une piste sonore de cet âge, la dynamique est très satisfaisante, en particulier au niveau de la musique. Les dialogues sont également bien compréhensibles, mais on remarque lors de ceux-ci une distorsion assez désagréable dans les hautes fréquences. Ce sifflement devient assez désagréable mais n’affecte pas la musique. La plupart du temps, ce sont surtout les dialogues de Rex Harrison qui sont affectés.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
60 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Cette édition DVD, éditée par Carlotta, est présentée dans une belle jaquette reprenant l’affiche originale du film, recouverte d’un fourreau aux couleurs de cette collection de comédies américaines. La jaquette contient cinq belles photos du film en noir et blanc au format 10x15. Les suppléments présentés sont en outre assez complets :

 

Introduction par un Monty Python : Terry Jones (15 minutes)

Terry Jones présente son premier contact avec les films de Preston Sturges et ses points forts de réalisateur. Il analyse ensuite les particularités de « Infidèlement vôtre » pour en faire ressortir les points forts. Son point de vue est très bien étayé, preuve qu’il a une grande culture cinématographique, et souvent très pertinent. Ce supplément apporte réellement un plus au film. Mais contrairement à son nom « d’introduction », il vaut mieux le regarder après avoir vu le film.

Preston Sturges & la Screwball Comedy (15 minutes)

Marc Cerisuelo raconte la biographie de Preston Sturges, en se basant sur une série de photographies et de d’extraits de films. Cette biographie très complète permet de mieux comprendre le personnage. Cette biographie revient également en détail sur le film, ses points forts et ses points faibles.

Analyse d’un fantasme (10 minutes)

Marc Cerisuelo effectue une analyse plus fine du film, en entrant dans le détail des trois « fantasmes » influencés par la musique. Le spécialiste nous explique les choix du réalisateur de façon suffisamment dynamique pour rester intéressant, même si une partie de ce commentaire reste assez trivial.

Fidèlement vôtre (20 minutes)

Ce documentaire nous présente Preston Sturges vu par sa femme, Sandy Sturges. Elle revient en particulier sur la genèse de « Unfaithfully yours » et sur les difficultés du tournage.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage