Bulletproof Monk - Le Gardien du manuscrit sacré

Public destiné

Les enfants âgés de 6 à 12 ans. Pour les autres, l’intérêt d’un tel film paraît moins probable.
Autour du film
John Woo : Producteur

Il est sans aucun doute l’un des plus grands réalisateurs de films d’action. Il signe à Hong Kong quelques-unes de ses oeuvres majeures parmi lesquelles Une Balle dans la tête, The Killer et A toute épreuve. Ces films lui valent la reconnaissance des plus grands metteurs en scène américains et lui servent de passeport pour Hollywood. Il impose la spécificité de son style avec Broken Arrow. Son film suivant, Volte Face, fait de lui un réalisateur incontournable. Réputation qu’il a confirmée depuis avec Mission : Impossible 2 et Windtalkers. Dorénavant il s’atèle à diversifier ses activités au sein de l’industrie cinématographique, en exerçant notamment la fonction de producteur (Bulletproof Monk, The Big Hit).
Chow Yun-Fat : Le Moine

Au cinéma, Chow Yun-Fat a déjà plus de 70 films à son actif et notamment l’immense triomphe international Tigre et Dragon signé Ang Lee. Il a travaillé avec les plus grands noms du cinéma hong kongais parmi lesquels Tsui Hark (Full Contact, Love and Death in Saigon) et surtout John Woo dont il est l’un des interprètes privilégiés. Ensemble, ils ont tourné A Better Tomorrow, Once a Thief, The Killer et Hard Boiled. Son parcours se poursuit depuis quelques années outré-atlantique où l’on a pu le voir à l’affiche de Le Corrupteur de James Foley, Un Tueur pour cible d’Antoine Fuqua, Anna et le Roi d’Andy Tennant.
Seann William Scott : Le disciple

C’est le rôle du très exubérant et très incontrôlable Steve (Stifler pour les intimes) dans la trilogie American Pie qui révèle ce jeune comédien au monde entier. Abonné aux succès populaires, on a pu le voir dans Road Trip, Eh mec elle est où ma caisse et Evolution. Autant de rôles qui font de Seann William Scott l’un des comédiens préférés des teenagers qui se retrouvent dans ce mélange explosif de charme et de décontraction. Perfectionniste, il s’est particulièrement investi dans le rôle de Kar, réalisant la plupart de ses cascades, suscitant l’admiration des préparateurs et de son partenaire.
Bulletproof Monk : le comic

C’est à la fin des années 90 que paraît la bande dessinée Bulletprook Monk. Cette aventure connaît très vite un immense succès aux Etats-Unis. Ce mélange détonnant entre philosophie bouddhiste, kung fu et violence de l’underground américain fait des étincelles. Le graphisme soigné ainsi que le découpage audacieux permettent à ce comic de devenir une référence chez les amateurs du genre.

 

Critique subjective

Gardien d’un manuscrit sacré, clé d’un pouvoir suprême et extraordinaire, un moine, après avoir veillé durant de nombreuses années sur la sauvegarde de ce trésor inestimable, doit à présent rencontrer son successeur. Cependant, il a du mal à comprendre comment, et surtout pourquoi, la prophétie a désigné un pickpocket (Seann William Scott) certes talentueux mais peu fiable et totalement rebelle à toute forme d’autorité. Plus zen que jamais, le moine devra s’armer d’une patience infinie pour initier son jeune protégé. Mais le temps presse, car un ancien officier nazi impitoyable a décidé de remettre la main sur le manuscrit qui lui avait échappé soixante ans plus tôt, lors de la seconde guerre mondiale.
Au cours de ces dernières années, un genre nouveau est apparu, la comédie d’action. Jackie Chan est certainement la personne qui représente le mieux ce type de film. On a pu le voir dernièrement avec Chris Tucker dans Rush Hour 1 et 2, puis avec Owen Wilson dans Shangaï Kid. Dans Bulletproof Monk, nous sommes en présence du mythique Chow Yun-Fat accompagné du moins légendaire Seann William Scott alias Stifler (American Pie). Cette nouvelle tentative de rallier l’humour avec la castagne et d’opposer comme ces prédécesseurs deux cultures complètement différentes est franchement moins réussie. Là où Rush Hour parvenait à allier à merveille les scènes d’action et les scènes comiques, Bulletproof Monk, lui, s’enlise tout doucement dans une histoire qui n’a de drôle que le titre (Moine à l’épreuve des balles). Inspiré d’une bande dessinée quasi inconnue en France, Bulletproof Monk trépigne d’impatience à l’idée d’enchaîner au plus vite les scènes d’action, certes dans la plupart des cas bien réussies (même si l’utilisation à outrance des câbles devient lassante), au profit de l’intrigue qui part en queue de poisson. On se demande par moment si le film n’est pas qu’un prétexte à montrer des combats où les personnes font des bons de 15 mètres (ça me rappelle Tigre et Dragon), c’est vrai que dans cet exercice Chow Yun-Fat est plutôt doué (côté humour c’est pas vraiment ça), mais quand même, l’action ne fait pas tout !
Verdict

Cherchant à surfer sur la vague des comédies d’action telles que Rush Hour, Bulletproof Monk évite le crash de peu (grâce à quelques belles scènes d’action) mais l’atterrissage forcé a laissé des dégâts irréparables. Faute d’un scénario vraiment intéressant et bien construit, faute d’une réelle symbiose entre le duo, faute d’humour (un comble pour ce genre de film), le résultat ne peut-être que mitigé.

L’image est dans l’ensemble de qualité avec une définition pointue (on peut observer les moindres détails des visages), une compression très discrète, des couleurs éclatantes et un master relativement propre (quelques rares points blancs). Toutefois, on remarque que la luminosité n’est pas assez appuyée sur certaines séquences (léger manque d’intensité). Malgré ce petit défaut, la vision du film reste fort agréable !

Deux pistes sont proposées sur le DVD : la VF Dolby Digital 5.1 et la VO Dolby Digital 5.1.
Pour un film d’action, le résultat est quelque peu décevant par rapport aux exigences actuelles, bien qu’il ne soit pas catastrophique. On dénote tout d’abord une carence au niveau des basses, la piste manque de dynamisme aussi bien en VO qu’en VF (toutes les deux à peu près équivalentes), les sons n’ont pas d’impact. Autre reproche, l’insuffisance des bruits d’ambiance. A part la circulation automobile, on reste sur notre faim ! Heureusement, les scènes de combat (assez nombreuses) permettent de relever le niveau avec des effets sonores localisés (fusillade sur : cf. 6’03) aussi bien sur les enceintes frontales que sur les surrounds.

Menus

La présentation est assez simple, seul le menu principal est animé. Bref, rien de bien excitant !
Suppléments (en vost)

- Commentaire audio des scénaristes (Ethan Reiff et Cyrus Voris). Le commentaire est accentué sur la phase d’élaboration du scénario par rapport à la bande dessinée originale. La conversation est agréable et fructueuse.

- Commentaire audio du réalisateur (Paul Hunter) et des producteurs (Charles Roven et Douglas Segal). Les trois interlocuteurs se focalisent sur les problèmes liés au tournage (pré-production et production). Ils énoncent également de nombreuses anecdotes intéressantes tout au long du commentaire.

- Scènes inédites avec ou sans le commentaire audio du monteur (Robert K. Lambert). « Moine emmène Kar au monastère » (2’44). Le moine explique à Kar les pouvoirs du manuscrit (les quatre éléments : terre, vent, feu et eau). Selon le monteur, cette scène est redondante avec les informations déjà connues. « Le remorqueur » (1’55). Le moine montre une photo d’une femme qui aurait pu être son épouse s’il n’avait pas fait voeu d’abstinence. Certains passages ont été coupés car ils n’étaient plus en phase avec l’histoire. « Le plan de l’équipe » (2’). Kar et Jade viennent demander de l’aide à l’équipe de malfrats du métro. La séquence fut supprimée car la direction prise par le film ne coïncidait plus avec la véritable volonté des exécutants, ils voulaient s’appuyer davantage sur les personnages principaux. « L’équipe à l’organisation des droits de l’homme » (1’52). Suite logique de la précédente scène, elle fut par conséquent supprimée. « L’équipe combat Moine et Funk » (3’). Même chose que précédemment sauf que certains plans ont été maintenus pour le montage final.

- Fin alternative (4’50) avec ou sans le commentaire audio du monteur (Robert K. Lambert). Cette fin est quasiment identique au montage final hormis l’intégration, ici, de l’équipe.

- Le moine dévoilé (7’). Le reportage détaille la bande dessinée et comment elle fut traduite ensuite sur le film. Les similitudes sont minces, seul le titre de la BD est intact.

- Le Tao de Moine. Le choix de cette option vous conduira dans un autre écran où vous pourrez choisir cinq documentaires. La fureur de vaincre (7’). Ce reportage montre la préparation des acteurs pour effectuer les chorégraphies (avec ou sans cable). Opération moine (19’50). Ce document présente les concepteurs de la bande dessinée d’où est tirée le film. La palette zen (9’50) souligne l’importance, pour le réalisateur, des couleurs dans les décors car il voulait que le spectateur puisse identifier instantanément chaque lieu particulier. Le jeu d’illusion (8’) concerne les effets spéciaux du film. L’art de la bande-son (10’30) est un reportage sur l’élaboration de la partition musicale composée ici par Eric Serra (Le grand bleu, Léon...). Très intéressant !

- Bande-annonce du film en VO non sous-titrée (1’40).

- Galerie de photos (49).