Mickey, les années couleur - vol. 1

Mickey en couleur

Les racines de Mickey se confondent avec celles d'un autre personnage baptisé Oswald le lapin. Héros vedette de ses premières productions, Walt Disney s'en fait pourtant déposséder les droits en février 1928 par son distributeur new-yorkais, Charles Mintz. La légende veut qu'à l'annonce de cette nouvelle, dans le train qui le ramenait vers la Californie, Walt esquissa la souris Mortimer, aussitôt rebaptisée Mickey Mouse par sa femme qui n'aimait pas le nom original. Pourquoi une souris ? Pour répondre avant tout à Félix le chat, qui connaissait alors un énorme succès. D'ailleurs, entre Félix, Oswald et Mickey, c'est  avant tout la forme des oreilles qui fait la différence !

"Le Mickey original avait quelque chose de chaplinesque" souligne John Updike dans la préface de "l'Art de Mickey". "Ses oreilles rondes, telles deux pièces de 2 cents, évoquent les sans-ressources. Dans le langage courant, une opération Mickey Mouse désigne une société sans capitaux ou une intervention chirurgicale bénigne". En octobre 1927, la Warner Bros lance le cinéma parlant avec LE CHANTEUR DE JAZZ. Les deux premiers cartoons de Mickey ("Plane Crazy" et "The Gallopin' Gaucho") n'ayant rencontré aucun succès – et pas même de distributeur -, Walt Disney et son dessinateur Ub Iwerks décident de suivre l'exemple.

En sonorisant son troisième dessin animé, "Willie, le bateau à vapeur" (Steamboat Willie), le futur patron de Studios est bien loin de se douter que son coup de poker sera un tel coup de maître. Mickey fait donc sa première apparition publique au soir du 18 novembre 1928 au Colony Theater de New York. Ce premier cartoon sonore est ovationné par le public et adoré par la critique. Le succès est tel que le court métrage fait le tour de toutes les salles des Etats-Unis.

En 1929, pour son quatrième cartoon, Mickey enfile des gants blancs, semblables à ceux que portent les faux musiciens noirs dans les music-halls. Ses mains n'ont que 4 doigts car, avec 5, elles paraissaient disproportionnées. Son animation s'en trouve dès lors simplifiée. En 1931, dans le court métrage "The Mouse Hunt", des encoches blanches mises en guise de pupilles fendent les yeux de Mickey. Il gardera cette particularité jusqu'en 1935, date à laquelle il sera le héros de "La fanfare", son premier cartoon en couleurs et où il retrouvera ses yeux entièrement noirs.

Très vite, le perfectionnisme du futur patron de Studios semble déteindre sur le souriceau, et les personnages de faire-valoir s'imposent dès lors. Ce sera tout d'abord Pluto en 1930, Dingo en 1932, enfin Donald en 1934. Face à eux, Mickey s'humanise. Maintenant, c'est au canard d'endosser les crises de nerfs et au grand chien les maladresses. Tous ces nouveaux héros accroissent considérablement la popularité de Mickey. En 1940, il connaît la plus grande transformation de sa carrière : on le dote de pupilles afin d'élargir sa gamme d'expressions pour les besoins de FANTASIA, film censé relancer la popularité de l'inlassable souriceau.

C'est toutefois dans un tout autre registre que son nom restera à la postérité l'année suivante. En effet, à la recherche d'un mot de passe pour désigner les opérations de débarquement en Normandie, les Forces alliées portèrent leur choix sur Mickey Mouse considéré comme un emblème, un symbole de l'esprit de liberté pour nombre d'Américains.

Walt Disney lui-même aura été la voix de Mickey de 1928 à 1946, date à laquelle il passera le relais à un bruiteur des Studios nommé Jimmy MacDonald. En 1951, Mickey devient l'ambassadeur de l'émission Tv "Mickey Mouse Club". Il adopte dès lors les rondeurs de l'enfance, prenant même un peu des joues.

Les court-métrages

Les deux DVD de ce coffret contiennent l’intégralité des dessins animés de Mickey de 1935 à 1936. La série commence avec « La fanfare » qui est aussi la première apparition en couleur de la petite souris. Elle se termine avec « Le brave petit tailleur », inspiré d’un conte des frères Grimm, qui est un immense succès international mais également l’un des derniers court-métrages de Mickey qui ne réapparaîtra pratiquement plus dans les court-métrages Disney par la suite.

 

DVD 1 : 1935-1936

 

1935 :

- La fanfare
-  Le jardin de Mickey
- Mickey patine
- Le jour du jugement de Pluto
- Mickey pompier
- Le test

 

1936 :
- De l’autre côté du miroir
- Le cirque de Mickey
- L’éléphant de Mickey
- Grand Opéra
- L’équipe de Polo
- Les alpinistes
- Le déménagement de Mickey
- Le rival de Mickey
- Partie de Campagne

 

DVD 2 : 1937-1938

 

1937 :
- Vacances à Hawaii
- Le chasseur d’élans
- Le mouton devient loup
- Mickey magicien
- Amateurs de mickey
- Nettoyeur de pendules
- Les revenants solitaires

 

1938 :
- Le perroquet de Mickey
- Constructeur de bateau
- Chasseur de baleine
- La remorque de mickey
- Le brave petit tailleur

 

Critique subjective

 C’est un plaisir rare que de retrouver ces superbes dessins animées de Walt Disney.  C’est aussi l’occasion de retrouver le grand talent de ses dessinateurs et scénaristes qui ont inventé là des classiques indémodables du dessin animé. Ces DVD nous permettent de retrouver ces chefs d’œuvres dans les meilleures conditions possibles et méritent donc leur place dans la DVDthèque de tous les amateurs de Mickey.

Pour cette édition DVD, tous les dessins animés ont été restaurés. Cette restauration a permis de redonner un coup de jeune en éliminant presque toutes les rayures, points noirs et autres tâches sur les films d’origine. Même si les couleurs ne sont pas toujours très saturées, elles sont très précises. Ces dessins animés sont très loin des productions actuelles pour la télévision : les animations sont extrêmement soignées, que ce soit au premier plan ou pour tous les arrières plans. Chaque court-métrage a subit le même soucis de perfection technique que les long-métrages Disney des années 30 à 50. Le résultat est donc tout à fait à la hauteur de nos souvenirs, même si l’image manque légèrement de définition et qu’on y retrouve un grain cinématographique et parfois de légers tremblements.

 

Le DVD nous propose plusieurs pistes en Dolby Digital 2.0, dont une piste française et la piste originale anglaise. Cette dernière à une dynamique légèrement meilleure que la piste française, mais la différence est subtile. Pour des films de cet âge, le son est très convenable et le souffle est généralement minime. Les dialogues sont assez rares et peuvent être sous-titrés. Raisons de plus pour découvrir ces dessins animés en version originale, ce qui permettra de retrouver la voix aiguë caractéristique de Donald où la voix de Walt Disney qui doublait Mickey.

Les DVD, édités par BVHE, sont présentés dans un beau digipak à l’aspect argenté. Les menus sont sobres, mais l’éditeur a tout de même trouvé quelques suppléments intéressants à ajouter aux court-métrages :

Sur le premier DVD :

Présentation de Leonard Maltin

Ce dernier retrace rapidement la carrière de Mickey et situe les dessins animés présentés dans le coffret.

Parade des nominés aux Oscars

Ce court- métrage a été réalisé spécialement pour les Oscars de 1932. C’est la première fois que Mickey apparaît en couleur et le film n’a été montré qu’aux spectateurs présents à cette cérémonie. Cette perle du maître Disney dure 3 minutes et démontre tout le talent de ses studios à cette époque.

Bonus caché (sur les oreilles de Mickey)

Dans ce petit documentaire, Walt Disney lui-même nous présente le personnage de Mickey à travers son album photo animé. Le documentaire est en noir et blanc et a été diffusé à la télévision américaine en 1954.

Sur le second DVD :

Galerie d’images

Elle montre un grand nombre de dessins préliminaires et d’études de concept sur les attitudes de Mickey dans les différents courts-métrages.

 

« Mickey en couleur »

Léonard Maltin nous explique comment le personnage de Mickey Mouse est devenu célèbre et comment il est passé à la couleur. Le documentaire s’appuie sur des extraits de films et des images d’archives. Ce documentaire intéressant retrace également l’évolution du personnage qui nécessitait 12000 dessins pour 6 minutes de court métrage ! Nous retrouvons plusieurs interviews de dessinateurs et de Walt Disney pour compléter cette étude.

 

L’ensemble de ces suppléments complète admirablement cette sélection très complète de dessins animés des studios Disney.