S21 La machine de mort Khmère rouge

Genre
Pays
Cambodge, France (2003)
Date de sortie
mardi 19 octobre 2004
Durée
101 Min
Réalisateur
Scénaristes
Rithy Panh
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Cambodgien
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Jean-Luc Richter
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
101 min
Nb Dvd
1


S21

Ce documentaire est un témoignage sur le génocide organisé par les Khmers rouges au Cambodge entre 1975 et 1979. Le film commence par une introduction constituée de quelques images d’archives qui nous montrent l’entrée du dictateur Pol Pot dans Phnom Penh, le 17 avril 1975, suivi d’images sur les camps de travaux forcés des Khmers rouges. Le réalisateur retrouve ensuite d’anciennes victimes et d’anciens gardiens de S21, un lycée de Phnom Penh transformé en prison et devenu depuis la fin de la guerre civile un musée du génocide.

Les deux anciens détenus, Vann Nath qui a survécu en devenant le peintre officiel du S21 et Chum Mey qui savait réparer les machines à écrire, sont d’abord très émus de retrouver ce lieu où ils ont été humiliés et torturés. Ils interrogent ensuite les anciens gardiens pour essayer de savoir comment une telle horreur a pu avoir lieu…

A propos du film

Le réalisateur, Rithy Panh a été l’un des victimes de la dictature Khmer rouge. A l’âge de 11 ans il a été envoyé dans un camps de rééducation et il a perdu presque toute sa famille. Depuis, il cherche à reconstituer la mémoire cambodgienne à travers une série de documentaires : « Site 2 » (1989), « Bophana, une tragédie cambodgienne » (1996), « La terre des âmes errantes » (1999) et des fictions : « Les gens de la rizière » (1994), « Un soir après la guerre » (1997), « Que la barque se brise, que la jonque s’entrouvre » (2000).

Pour ce documentaire, le réalisateur a réussi à confronter victimes et bourreaux, dans le calme, afin de chercher à comprendre les motivations qui ont conduit ces hommes à traiter leurs compatriotes comme des êtres inférieurs à des animaux. En mettant les anciens geôliers en situation, en leur demandant de refaire les gestes qu’ils effectuaient régulièrement à l’époque, Rithy Panh innove et lève un voile sur la machine de mort mise en place par les Khmers rouges. Ce documentaire a d’ailleurs été primé dans plusieurs festivals de documentaires et a même été sélectionné à Cannes en 2003.

Critique subjective

Pour accompagner son propos, Rithy Panh fait appel à des photos et à des peintures de Vann Nath, mais ce ne sont pas tant les images que les mots qui mettent parfois le spectateur mal à l’aise. Le réalisateur apporte un éclairage intéressant sur les effets que peut avoir un endoctrinement par une dictature. 20 ans après, les geôliers retrouvent facilement leurs habitudes et le simulacre de réunion  qu’ils improvisent fait froid dans le dos.

Le réalisateur nous enfonce peu à peu dans l’horreur de ce camp de la mort qui n’avait pas grand chose à envier aux camps d’exterminations nazis. Après avoir décrit les tortures sur les hommes, les anciens geôliers nous parlent du sort réservé aux femmes, puis aux enfants. Bien que mal à l’aise, ceux-ci ne semblent pas horrifiés par leurs gestes passés et se réfugient derrière l’obéissance qu’ils devaient à l’organisation Khmer rouge.

On finit par comprendre que ce massacre vient de la dérive idéologique inspirée par des fous : le régime est démocratique et représente la loi ; Si des gens sont arrêtés, c’est qu’ils ont forcément fait quelque chose car le régime ne se trompe jamais ; Il faut donc les torturer pour qu’ils avouent, alors le régime aura une bonne raison de les exécuter.

C’est de cette façon que le régime Khmer a éliminé deux millions de cambodgiens sur une population qui comptait moins de 8 millions d’âmes avant le renversement de Sihanouk en 1970 ! Ce documentaire dur et poignant est parvient en partie à remplir son objectif : servir de mémoire pour que le génocide ne soit pas oublié. Il lui manque malheureusement une introduction plus informative sur le régime Khmer et sur le S21. Il faudra en effet lire le livret et se documenter par ailleurs pour vraiment comprendre comment on en est arrivé là.

Enfin, un point essentiel reste en suspend : pourquoi en est-on arrivé là ? le réalisateur nous explique bien le comment, mais c’est le ‘pourquoi’ qui nous permettrait peut-être de situer plus facilement les garde-fous qu’il faut placer dans une société afin que de telles horreurs ne se reproduisent plus.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


L’image est présentée en format 4/3. Au début du film, les images d’archives présentées ont beaucoup de défauts : grain, poussières, rayures… mais par la suite, lorsque le réalisateur passe aux témoignages actuels, la qualité d’image devient excellente. La belle profondeur de champ est associée à une bonne définition qui permet de distinguer tous les détails des lieux sinistres où se déroule le tournage. La colorimétrie est bonne, même s’il y a rarement des couleurs vives puisque l’image présentée par Ruthy Panh reste toujours assez sobre.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Cambodgien
2.0


Le DVD n’est proposé qu’avec une seule piste sonore en Cambodgien Dolby Digital 2.0. Les dialogues sont heureusement sous-titrés, mais ces sous-titres ne sont pas désactivables. La diction semble claire (bien que je ne comprenne pas la langue !) et la dynamique est bonne. Il y a même un certain effort de spatialisation qui permet une restitution réaliste des sons d’ambiances du S21.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray


Pour ce DVD, les Editions Montparnasse nous proposent des suppléments intéressants. En plus du chapitrage détaillé et de la traditionnelle bande annonce pour le film, l’éditeur accompagne le disque d’un livret et de deux entretiens qui complètent très bien le film :

Le livret

Le DVD est accompagné d’un petit livret cartonné de 20 pages. Celui-ci contient une chronologie des évènements, un article de Thérèse-Marie Deffontaines : « On me disait : c’est l’ennemi. Je me disais : c’est l’ennemi » paru dans Le Monde le 31 mai 2003, une interview du réalisateur par Catherine Humblot : « Retour à la maison des morts », parue dans Le Monde le 31 mai 2003 et un article de Jean-Luc Douin paru dans Le Monde le 28 mars 2004 : « Peut-on montrer et filmer l’enfer ? ».

Conversation entre Christian Boltanski et Rithy Panh (15 minutes)

Confronté à Christian Boltanski, qui a beaucoup milité pour la conservation de la mémoire de la Shoah, Rithy Panh explique comment il a utilisé la réalisation de ce documentaire pour pouvoir parler des horreurs qu’il a vécu. Il nous explique également les conditions de quelle façon une idéologie peut parvenir à mettre en place un génocide. Cette conversation est l’occasion de comparer les idéologies et les méthodes des Nazis et des Khmers rouges.

Conversation entre Bertrand Tavernier et Rithy Panh (15 minutes)

Le réalisateur Bertrand Tavernier demande à Rithy Panh ce qui a déclenché chez lui le besoin de faire ce film. C’est l’occasion pour le réalisateur cambodgien de revenir sur la genèse du film et sur la façon dont il a été réalisé. Il revient également sur le recueil des témoignages qui a confronté les bourreaux à leurs victimes.

 

Enfin, l’éditeur nous propose des bandes annonces de trois autres DVD phares de sa collection de documentaires : « La guerre d’Algérie », « James Nachtway : War photographer » et « De Nuremberg à Nuremberg ».
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
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