Quiz Show

L'histoire :
En 1957, l'Amérique entière se passionne pour le jeu  télévisé «21» et suit le parcours de son champion,Herbert Stempel (John Turturro) durant plusieurs semaines. Incroyablement cultivé et érudit, ce modeste habitant de Brooklyn force l'admiration de tous, au rang desquels on trouve Charles Van Doren (Ralph Fiennes), professeur de Lettres à l'Université de Columbia et fils de bonne famille. Fort de son savoir, Van Doren se se présente aux producteurs du jeu, Dan Enright (David Paymer) et Albert Freedman (Hank Azaria).Ils voient alors en lui le champion idéal, susceptible de détrôner Stempel qui lasse les sponsors du jeu par son arrogance et ses exigences. Leur première confrontation verra Van Doren  réponde à des questions déjà posées lors des qualifications alors que Stempel sera "invité " à fournir une fausse réponse aux fins d'éviction. Mais il attaque en justice l'émission au moment où il réalise qu'il ne touchera pas les compensations promises. Plus tard, l'histoire se répètera avec Van Doren qui finira par tout avouer lors du procès. Radié de son Université, il sera sanctionné, à l'inverse des responsables de la chaîne, jamais inquiétés.

La critique :
Dans ses deux dernières réalisations, "la légende de Bagger Vance" (2000) et "L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux" (1998), Robert Redford a traité d'histoires plutôt consensuelles, ce qui n'enlève rien de leurs qualités artistiques. Avec Quiz Show (1994), il a pris davantage de risques (également à la production) puisqu'il s'agit d'une histoire (basée sur des faits réels) centrée sur le monde de la télé, plus exactement sur ses mauvais côtés. De la part d'un réalisateur qui est aussi, et surtout acteur, c'est courageux, d'autant plus qu'il est toujours difficile de critiquer la télévision aux Etats-Unis, tant elle est ancrée dans la culture de cette société. Robert Redford va donc jusqu'au bout des choses en proposant une fin bien différente des "happy end" habituels.
Sur la base de thèmes et de messages aussi précis que "politiquement incorrects" (pouvoir des médias, influence "Geritolienne" des sponsors, manipulations des acteurs, tromperie du public, la télévision et l'argent, mise en scène de l'opposition de classes sociales ...), le réalisateur a introduit des situations et des personnages assez extrêmes, caricaturaux diront certains. Mais le trait n'est jamais forcé de façon à crédibiliser l'histoire qui conserve, tout au long du film, son intérêt.  Corollairement avec une narration aussi aboutie, on apprécie la mise en image qui fait preuve d'une belle maturité, particulièrement au niveau du choix des plans (détails de visages, vues de dos ...). Enfin, de derrière sa caméra, il a su impliquer des acteurs à la fois bien choisis et parfaitement habités par leur personnage. Il faut dire que tous sont excellents mais John Turturro est plus encore, il est fascinant dans son jeu d'intello/naïf qui se mute en candidat aigri et vindicatif. Ralph Fiennes ne fait que confirmer qu'il est un excellent acteur et c'est déjà beaucoup ! 

En conclusion :
En dehors de son aspect un peu manichéen, ce film allie avec bonheur, et surtout talent, un message fort et un bon moment de divertissement. Injustement boudé en salle lors de sa sortie, cette édition DVD est propice à une (re)découverte.  Satisfaisante sur le plan technique, elle ne pêche que par son interactivité inexistante.

L'image donne entière satisfaction par sa définition et le niveau des détails. Elle restitue fidèlement les différentes ambiances comme les scènes en plateau TV ou les passages plus intimistes dans l'obscurité. On remarque simplement une colorimétrie par moment défaillante avec des visages aux tons orangés, bien peu naturels.

Le Dolby Digital 5.1 concerne aussi bien la VO que la VF. Les formats font jeu égal avec une restitution très vivante, riche en effets et pour le moins détaillée. Aucun point faible mais plutôt des qualités qui se cumulent avec un rendu des voix de tout premier ordre et une judicieuse utilisation de toutes les enceintes pour la reproduction de la musique. Un beau travail à souligner !

Les menus sont dotés d'un superbe graphisme mais l'absence de sonorisation et d'animation les rend un petit peu froids et austères. On peut accéder à :

-  Sélection de chapitres : chapitrage sous forme de vignettes fixes (trop petite taille) avec numérotation mais sans titre des séquences : le repérage s'avère donc assez délicat.
- Configuration : choix des versions (Anglais, Français ou Espagnol) sans rappel du format audio correspondant et activation, le cas échéant, de l'un des quatre sous-titrage disponibles.
- Film : lancement du programme principal.

L'interactivité reste donc cantonnée aux menus désespérement vides de tout supplément ... à vous d'apprécier.