Podium

Synopsis
Bernard Frédéric est ce que l’on appelle un Claude François, il écume les supermarchés et les foires à la saucisse avec un spectacle dans lequel il interprète le répertoire de Claude François. Suite à l’achat impulsif d’un téléphone présent sur la pochette du disque "le téléphone pleure", il doit choisir entre son métier et sa passion. Des années après, ses anciens démons et son ami "Couscous" le rattrapent alors que se dessine une grande nuit des sosies.

Critique subjective : Plus Claude François que lui tu meures
Tout d’abord commençons par un peu d’histoire, de son vivant Claude François était une idole vénérée tant par ses talents de danseur que par ses chansons avec notamment le tube qui fit plus de mille fois le tour du monde "Comme d’habitude". Depuis sa mort le samedi 11 mars 1978, pour perpétuer le mythe, des fans reprennent son répertoire et ses chorégraphies. Devenue un véritable phénomène les sosies font maintenant partie prenante du PAF.

Pas un film sur Claude François
Il ne faut pas si méprendre, Yann Moix fort du succès de son livre se lance dans la réalisation de Podium, sans chercher à faire un film hommage à Claude François mais bel et bien une satyre sur l’univers entre grotesque et illusoire du monde des sosies. Réalisé avec beaucoup d’intelligence le film ne verse pas dans les clichés les plus absurdes et propose des personnages complexes. Sans tourner en ridicule ni insulter les fans de cloclo, Yan Moix parvient à faire rire aux éclats et ce, grâce à des pointes d’humour plus ou moins fines. Tout ce travail est mis en exergue par l’interprétation de Benoît qui donne à son personnage un relief et une profondeur intéressante. L’évolution du personnage est des plus intéressante et le changement du bon père de famille doux et attentionné en un artiste despotique et infidèle.

Une préparation d’athlète de haut niveau
C’est ce qu’à dû subir Benoît Poelvoorde pour le film. Le rôle qui lui a été confié n’est pas un simple travail d’interprétation mais bel et bien un travail complet, car pour mener à bien le film Benoît a dû apprendre non seulement à chanter et à danser mais surtout faire les deux en même temps. Il faut dire que le résultat à l’écran est des plus réussi car pas une seule fois on ne trouve le personnage en décalage avec l’homme et même si la ressemblance physique avec Cloclo n’est pas au rendez-vous la prestation offerte l’efface.

Des seconds rôles de choix
Le film brille également par la présence de la belle Julie Depardieu qui donne la réplique à Benoît dans le rôle d’une femme qui lutte pour sauver son couple à la fois tendre et attendrissante. Mais c’est Jean-Paul Rouve qui sort du lot en sosie de Polnareff à s’y méprendre qui sert de faire valoir à un Benoît qui  s’en tire déjà très bien.
Version longue ou version cinéma
Le DVD Collector est une édition comportant 3 DVD. Le premier contient la version cinéma, le deuxième la version longue avec 35 minutes de plus et le troisième DVD les bonus. Les différences entre la version longue et la version cinéma sont nombreuses mais s’insert parfaitement dans le film et l’on se demande pourquoi ne pas les avoir inclus directement au montage final ne présentant que 1h30 et ce malgrés l’argumentaire de Yann Moix présent sur le commentaire audio. Parmi les scènes rajoutées les plus drôles sont, le concours pour la nuit des sosies avec l’examen écrit et oral, la scène des toilettes de la pizzeria de Mario et l’expédition punitive chez les sosies de Sardou.

Le mot de la fin
Podium est à n’en pas douter un film désormais culte pour tous les fans de Cloclo mais aussi pour les autres un pur concentré d’humour avec un Benoit Poelvoorde au sommet de sa gloire. Côté technique le son est parfait mais l’image est en dessous du label Collector de l’édition sur la version longue proposée en 4/3. Les bonus sont nombreux et prolongent bien le plaisir procuré par le film.

La version Cinéma
Disponible sur le premier DVD la version cinéma propose un master au format 2.35:1 16/9 de toute beauté et sans défaut, la compression est redoutable d’efficacité et ne laisse aucune trace apparente. La colorimétrie est impeccable les couleurs chaudes rendent à la perfection les costumes aux couleurs chamarrées les paillettes et les décors flashy, saluons ici le travail d’incrustation de Benoit Poelvoorde avec Claude François pour la reprise de comme d’habitude on jurerai que Cloclo est revenu pour tourner cette scène. Côté définition c’est du tout bon également, les arrières plans sont nets et l’image et les contrastes sont parfaits. Pour l’édition cinéma un 5/5 s’impose.

La version Longue
Disponible sur le deuxième DVD la version longue est proposée au format 4/3, deux bandes noires permettent au master 2.35:1 d’être diffusé. Choix très étrange s’il en est, il vient gâcher un master sans défaut, la compression est du coup un peu plus visible et les caractéristiques générales de l’image baissent nettement avec comme gros point noir la définition qui du coup est assez médiocre. Pour la version longue un 3/5 s’impose.

En conclusion, version cinéma ou version longue ? Les amoureux de belles images apprécieront la version cinéma et trouveront la version longue sans aucun doute en dessous de tout. Pour les amoureux du film c’est à n’en pas douter la version longue qui trouvera grâce à leurs yeux. Pour la note final un 4/5 tout juste mérité au regards de la va qualité de l'image sur la version longue.

Pas moins de 3 pistes sont proposées sur chacun des deux premiers DVD. Ainsi du Dolby surround 2.0 du dolby digital 5.1 et cerise sur le gâteau du DT5.1 sont au menu, l’éditeur pense ainsi à toutes les installations et donne l’occasion à chacun de profiter de la bande de la meilleure façon qui soit. Passons la première bande son plus ou moins anecdotique mais cependant fort honorable pour nous intéresser aux bandes son 5.1 dolby digital et DTS.

Côté dynamique c’est du tout bon, le mixage entre les dialogues et l’ambiance sonore est des plus agréable, laissant transparaître des petits détails en fonction de la scène notamment lorsque Bernard Fréderick est dans la camionnette avec une Bernadette en pleine action.

Si les voix principales sont largement sollicitées, il n’en va pas de même pour les voies arrières mais bien entendu le film ne se prête guère à un débordement d’effets surround, cependant lors des passages musicaux les chansons de Cloclo interprétées par Benoît Poelvoorde enveloppent les spectateurs et créent une ambiance discothèque à laquelle il ne manque que le DJ.

Menu et interactivité

Les menus sont très discos sur les 3 DVD, on retrouve donc le sous-sol de la maison de Bernard Frédérik pour accéder aux différents items des menus. Le tout sonorisé et des transitions entre les menus.

Les suppléments
DVD 1
Le commentaire du réalisateur Yann Moix
Voir le résumé du commentaire audio du DVD 2

Bande annonces
Les bandes annonces et teaser du film lors de sa sortie en salle.

Surprise
Entre bande annonce et scène de tournage, on retrouve des scènes du film pour saluer le succès du film.

DVD 2

Le commentaire du réalisateur Yann Moix
Admettons-le, nombre de commentaires audio sombrent rapidement dans l’auto-congratulation sur le travail des acteurs, des cadreurs de l’assistante chargée des touillettes, pour son premier film et à fortiori son premier commentaire audio sur DVD, Yann Moix nous livre à la fois une analyse technique sur la réalisation ainsi qu’une analyse sur le fond du film avec les clins d’œil et les références au cinéma glanés ça et là sans oublier les anecdotes sur le tournage. Le commentaire étant calé sur la version longue du film, chaque scène coupée est justifiée par le réalisateur, on se rend ainsi compte que bien souvent le rythme d’un film est rendu parfois au détriment de la volonté même du réalisateur. A noter que le réalisateur va même jusqu’à signaler les fautes de raccords dans le film. Pour ceux qui à l’image des fans aiment tout savoir sur l’objet de leur affection ce commentaire audio est une mine d’or.

DVD 3


Les marches du Podium 26 minutes
Dans ce documentaire de 26 minutes on découvre le travail de préparation que Benoît Poelvoorde a dû fournir pour la réalisation du film. Dans un premier temps on le voit en pleine leçon de chant avec le coach vocal des L5 (Richard Cross) puis en pleine leçon de danse avec Mia Frye. Pour tous ceux dont la prestation de Benoît a époustouflé, ce documentaire est fait pour vous.

Making Of : l’histoire de Podium 70 minutes
Ici on verse dans le banal making of traditionnel, avec la préparation du film, le tournage puis la promo. On apprend en fait bien moins de chose dans ce making of que dans le commentaire audio si ce n’est que l’on a plus de détail sur la scène entre Benoît et Claude François qui à nécessité pas moins d’un an de travail pour un résultat plus que convaincant.

Bêtisier  13 minutes
Une comédie sans bêtisier n’est plus une vraie comédie, cependant pour ce bêtisier rien n’est vraiment hilarant et l’on  tombe rapidement dans l’ennui, il faut dire qu’il est aussi difficile de retranscrire en moins d’un quart d’heure l’ambiance d’un tournage de plusieurs mois.

Karaoké Alexandrie Alexandra
Chantez avec Benoît et devenez vous aussi un Cloclo.

Duo Original Claude François/Petula Clark
La séquence originale du film avec cette fois-ci Petula Clark aux côtés de Claude François.

Bonus Cachés
Le premier des deux bonus cachés se trouvent dans l’affiche du film et présente les crédits du DVD.

Le deuxième bonus caché se trouve dans la boule à facette et là, préparez-vous à du grand spectacle. Strip Tease cela vous dit quelque chose ? Non ? Mais si cette émission sur Arte qui se propose de vous faire découvrir la France profonde au moyen de reportages dans les basses couches populaires. Ici Claude François oblige, on suit un fan acharné compatriote de Benoît Poelvoorde de surcroît dans son culte aveugle du mythe Cloclo. Un pur moment de bonheur à voir et à revoir sans se lasser 9 minutes de fous rire garantis.
En conclusion, le label Collector de l’édition DVD de Podium n’est pas usurpé et les suppléments de la version longue et du troisième DVD sont à la hauteur du film. Petite cerise sur le gâteau avec un bonus caché culte.