Double Agent

Titre Original
Ijung gancheob
Genre
Pays
Corée du Sud (2003)
Date de sortie
mardi 15 mars 2005
Durée
120 Min
Réalisateur
Producteurs
Park Min-Hee, Han Sun-Kyu (co-producteur)
Scénaristes
Shim Hyae-Won d'après uen histoire originale de Koo Bon-Han
Compositeur
Michael Staudacher
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires

Séléction officielle - festival du film asiatique de Deauville 2004.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Coréen
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
120 min
Nb Dvd
2


L'histoire :

En pleine guerre froide entre les deux Corée, Lim, un agent secret du contre-espionnage nord-coréen, s'infiltre en Corée du Sud. Après avoir gagné la confiance des services secrets sud-coréens pendant 2 ans, il est appelé à rejoindre la sécurité nationale. Désormais agent double, il délivre les informations secrètes aux services de renseignements nord-coréens. Mais lors d'une mission, Lim est dénoncé...

Critique subjective :

Pour aborder le sujet brûlant et toujours d’actualité du conflit entre la Corée du Nord et du Sud, le réalisateur Kim Hyen-jeong nous plonge dans l'univers inquiétant et secret de l'espionnage. Il propose un film qui oscille entre le regard historique et englobant d’une vision du film d’espionnage et une tentative de donner de l’importance à la singularité de personnages que leur humanité rattrape.

On évoque une proximité de Double agent avec le roman « La place » de Choi In-hoon. Le  réalisateur Kim Hyen-jeong ne soutient pas cette opinion peut-être par modestie car il considère que « La place » est un sommet de la littérature sur la division de la Corée et que la comparaison entre ce livre et son film n’est pas recevable car ils sont trop différents l’un de l’autre.

Han Suk-Kyu joue le rôle de l'agent infiltré qui vit dans la peur de se faire démasquer. Il incarne Byung-Ho, un militaire de Corée du nord et n’avait pas tourné au cinéma depuis 3 ans ; temps qu’il a mis a profit pour rénover et élargir sa vision du cinéma. Précédemment, nous avons pu le voir en France dans Le Contact (1997), Noel en aout (1997), La 6ème victime (1999) ou Shiri (2000).

L’actrice Ko So-Young interprète Su-mi, un agent dormant introduit en Corée du Sud par la Corée du Nord alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Sa filmographie compte une dizaine de film.

Pour faire "Double Agent", un premier film qui révèle différents manques, le réalisateur a choisit de travailler avec l’acteur Han Suk-Kyu, habitué des films d’action qu’il utilise presqu’à contre emploi. En effet, l’intention du réalisateur était de faire un film qui pourrait être perçu de prime abord comme un film d’action - sans s’en revendiquer - mais qui devait laisser de côté la dimension historique de l’histoire politique au profit des histoires individuelles. Le film cherche donc à consacrer la figure ce qui, probablement pas manque d’expérience de la gestion du format du long-métrage conduit à un film qui souffre d’une mauvaise gestion du rythme.

Cette impression est accentuée par la place importante consacrée au couple qui se construit avec les deux agents infiltrés. Les de leurs discussions (40 ème minute ou 48 ème minute) illustre cette approche voulue par le réalisateur mais qui accolée à des scènes où l’on voit vivre et évoluer les personnages dans une quotidienneté ordinaire aboutissent à un rythme qui rentre parfois en dissonance avec celui d’un film d’espionnage. Cela pourrait fonctionner mieux mais les durées s’effondrent parfois sur elles-mêmes et distillent un peu d’ennuis. Cependant le jeu des acteurs n’est pas en cause et il s’en est fallut de peu pour que le film trouve un deuxième souffle avec le final qui se déroule au Brésil. Un changement qui ouvre des perspectives autrement plus prometteuses que la première partie, plus longue.

Les 10 premières minutes du film sont assez intéressantes puis certains passages plus laborieux émoussent l’intérêt. Peut-être que le manque principal du film est un suspens qui s’effiloche trop facilement. Les scènes finales tournées au Brésil restent parmi les plus belles et sont porteuses d'un autre univers et d'une poésie qui  excède le cadre de la première partie du film. Il y aurait là matière à développer un univers très particulier qui fait un peu penser à ce qu’avait réussit à atteindre Wong Kar-Wai dans Happy Together. Peut-être bien cette poésie qu'il aurait fallut injecter dans tout le film afin de rétablir l'équilibre entre le faux film d'action et le vrai film consacrant l'émergence des personnalités dans un bloc historique contraint par l'idéologie.

On ne parvient pas au génie qui habite le passionnant polar Sud-Coréen Memories of Murder (critique cinéma) de Joon-ho Bong, tourné  également en 2003. Ce dernier tournait avec Memories of murder son troisième film en tant que réalisateur et deuxième en tant que scénariste. Le réalisateur de Double Agent venant du court-métrage et signant son premier long-métrage saura tirer, espérons-le tous les enseignements de cette première expérience dont il avoue avoir eu quelques fois beaucoup à apprendre. Il évoque ainsi dans les bonus la difficulté de s’habituer à des équipes dont les effectifs peuvent compter jusqu’à 200 personnes ou les scènes qui ne correspondent pas à ce qu’il souhaitait obtenir. Peut-être aussi un peu de manque d’assurance et toujours d’expérience des contingences du long-métrage le conduit à prévoir plus de temps qu’à l’habitude pour être certains de tourner les scènes les plus justes, au grand damne de ses équipes qui n’y sont pas forcément habituées.

Le film révèle cependant une image qui semble contrôler tant sur les choix des couleurs que le choix des décors. Le dépaysement provoqué par la fuite de la Corée vers le Brésil reste une forme de révélation d’une vision sombre de la Corée que la luminosité chatoyante et chaude du Brésil ne fait que renforcer. Le réalisateur a par ailleurs volontairement adapté les choix des couleurs utilisés par la Corée du Nord à l’époque à laquelle se déroule cette histoire. En effet, dans les bonus, il explique les raisons de ces modifications qui ont été motivées par une volonté d’éviter de rendre trop chaude, la vision de cette Corée dont les couleurs vives et primaires de la propagande communiste étaient proches d’un univers d’enfant. Il est vrai que cela aurait diminué le contraste que l’on trouve entre l’ambiance sombre et monotone de la Corée et celle plus chaude du Brésil où même le corps semble libérer, s’offrant au travail manuel et à l’air libre.

Le réalisateur prévoit de réaliser un deuxième film qui serait divertissant et facile d’accès. Une comédie policière ou « un bon vieux film d’action ». Il a beaucoup apprit avec Double agent et on peut dire qu’il a fait ses classes en ce qui concerne le long-métrage. On peut attendre beaucoup de ce jeune réalisateur Sud-Coréen qui avoue être influencé par de nombreux réalisateurs dont Steven Spielberg jusqu’à David Fincher ou Michael Bay. Le temps de la digestion de ces influences et cette récente expérience cinématographique devrait permettre à Kim Hyen-jeong émulé par la dynamique du cinéma Sud-Coréen, de produire un cinéma qui pourrait être étonnant.

Verdict :

Double Agent est un film qui emprunte les codes du polar et du film d’espionnage en tentant pourtant de laisser la vedette aux personnages à la recherche d’une liberté qui les affranchirait du carcan de l’idéologie Nord-Coréenne et du jeu des tensions politiques de la division Coréenne. Un premier film qui montre une certaine volonté de bien faire et une envie mais souffre d’un manque d’expérience qui se traduit notamment par une gestion du rythme de qualité inégale.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Le master est très propre et ne présente que quelques rares petites taches blanches. La compression est impeccable. La définition est très bonne même sur des scènes riches en détails comme dans les plans comportant des végétaux dont le détail des feuilles par exemple sont ordinairement souvent mal rendus par la compression. Le contraste est très bon et on a droit à des noirs profonds. L’image est très brillante et reste belle que ce soit sur les  plans tournés en Corée que sur ceux du Brésil.
On a donc une image de belle facture qui alterne de plus des ambiances à dominante de couleurs variées selon que l’on ait un éclairage aux néons, d’extérieur (neige, ville, nuit) en Corée ou au Brésil.
L’image du DVD bonus est également de bonne facture. La réalisation de double DVD est soignée.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Coréen
5.1
Coréen
5.1
Français
5.1

La piste audio Dolby Digital 5.1 VO coréen de ce double DVD se réveille pas mal lors des passages mouvementés comme au début du film où Byung-Ho fuit de la Corée du nord vers la Corée du Sud en essuyant des coups de feu. Cependant les surround ne sont pas sollicités aussi souvent que cela devrait l’être. Certains passages laissent étendre des bruits d’ambiance de la circulation routière ou le brouhaha de personnes dans un restaurant mais ne sont pas du tout envoyés sur les surround alors que cela permettrait de contrebalancer un peu la présence des voix frontales. Il semble que la production ait préféré les utilisés pour recevoir les ambiances musicales comme lors des passages radiophoniques musicaux. La scène de dressage des chiens d’attaque (30 ème minute) montre un bon dynamisme mais là encore seules la musique passe sur les surround alors que les enceintes avant font le gros du travail.

On a une bonne spatialisation qui s’entend bien lors de la scène où le couple d’agent discute en marchant alors que passe une voiture puis arrive un taxi (41 ème minute). La dynamique est très bonne et les trois pistes savent se réveiller quand il le faut.
Par exmple la scène qui se déroule sous la pluie est très intéressante et on a vraiment l'impression d'y être (un bon truc pour s'endormir :)).

La piste audio DTS 5.1 VO Coréen est à privilégié (avec la piste Dolby Digital) à cause des voix bien sure et est de qualité équivalente au niveau de la sollicitation des enceintes. Cependant, elle semble offrir un confort sonore légèrement supérieur à celui de la piste Dolby Digital. Elle semble avoir une enveloppe sonore plus « ronde » et étoffée. D'ailleurs à la 58 ème minute la piste audio se réveille de manière tonitruante lors qu'une scène de meurtre assez violente.

La piste audio Dolby Digital 5.1 VF exploite également les enceintes de même manière que les deux autres pistes mais résonne de manière différente à cause des voix française principalement. Les voix sont cependant plutôt réussies.

En bref, une piste dont les capacités ne sont pas forcément exploitées au  maximum ce qui se retrouve sur les deux autres pistes. Elles sont cependant de qualité honorable.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
70 min
Boitier
Digipack


Des bonus qui donnent un peu plus de proximité avec le réalisateur notamment mais restent moins passionnant que ceux d’autres films comme Printemps, été, automne, hiver … et printemps de Kim Ki-Duk. Mais cela est peut-être lié au fait que double agent reste beaucoup moins intéressant que ce film de Kim Ki-Diuk.

Bonus

DVD1 :
-Bandes-annonces

DVD 2 :
-Making off.
Un long making-off  plus ou moins captivant.
-Interviews du réalisateur, du compositeur et de l'acteur principal.
On en apprend un peu plus sur la trajectoire de chacun de ses acteurs du projet ainsi que sur le film lui-même.
-Comparaison storyboard / film.
Le story-board et le film défilent l’un  à côté de l’autre afin de montrer les différences entre aux. Les deux fenêtres sont un peu petites ce qui peut ête un peu pénible à suivre jusqu’au bout.
-Spot TV.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Spot TV