La bande du drugstore

Au coeur des années 60, "les minets" du Drugstore étaient les mieux sapés et les plus enragés d'une génération qui ne croyait qu'en elle-même et s'imaginait tout réinventer. Les flirts, les boums, la casse, les anglaises, les boîtes, les mocs, et bien sûr l'amour et la frime. Philippe et Marc font les 400 coups. Charlotte et Nathalie leur rendent coup pour coup. Au rythme d'Otis Redding et de Cream, le destin de plusieurs ados sur fond d'éducation sentimentale et sexuelle. La fureur de vivre de la France des 60's.

 

Le réalisateur, François Armenet est journaliste depuis le début des années 80, il a été rédacteur en chef au Nouvel Observateur de 1989 à 1997 et occupe, depuis 1998, le poste de rédacteur en chef à Libération. En 2001, il se lance dans la réalisation, avec la bande du drugstore tiré de son roman éponyme, écrit trois ans auparavant. Ce film est important pour lui car il retranscrit en fait, sa propre existence, il était lui aussi un "minet" qui fréquentait le Drugstore des Champs Elysées.

 

L'histoire se déroule en 1966-67, c'est une période charnière pour les adolescents avec la  libéralisation des moeurs. Ils parlent politique (De Gaulle est Président de la République à cette époque), philosophie mais surtout de sexe. C'est une véritable révolution sexuelle qui s'abat sur le pays. Le sexe est par conséquent un thème majeur du film, il est dans toutes les conversations. On trouve d'un côté, ceux qui n'ont aucun tabou sur le sujet et d'un autre côté, il y a les ados complexés, qui n'osent pas se lancer. Un autre thème important, la musique. Sa présence quasi-continue donne une véritable ampleur au film. Les plus grands chanteurs de l'époque donnent leur voix : Otis Redding, Sonny & Cher, Cream, Aretha Franklin... Cet élément pemet une parfaite reconstitution de l'époque pré-68, tout comme les vêtements (mocs Weston, mini-shetlands...) et les décors kitschs.

 

Du côté du casting, on découvre de jeunes acteurs dont la plupart sont inconnus dans le paysage cinématrographique français. La qualité d'interprétation n'est en rien gâché par leur peu d'expérience dans ce métier, mais il faut reconnaître que certains seconds rôles ne sont pas toujours à l'aise ! On notera dans la distribution, la présence de Thierry Lhermitte, Alain Bashung et pour les fans du Club Dorothée : Jacky Jakubowicz qui joue le rôle d'un tailleur.

 

En conclusion, sans être foncièrement mauvais, le film nous laisse un peu sur notre faim. Il tourne en rond sans vraiment savoir où aller, avec pour seul point central une histoire d'amour difficile à avaler. Par contre, l'ambiance nostalgique laisse rêveur et les fans des sixties seront ravis de regoûter aux joies de ces années folles !

Au premier abord, on ne décèle pas de réels défauts, on remarque simplement que le master n'est pas propre avec quelques tâches qui apparaissent. Mais en observant des plans clairs ou sombres, on perçoit une compression défaillante. Cependant, la précision de l'image est quasiment parfaite et dans l'ensemble, la vision du film reste plus que correcte.

Une seule piste est disponible : la Dolby Surround en français. Pour un film sortit cette année, on peut se demander, si c'est normal de ne pas avoir de 5.1 ! Surtout que le dolby surround s'en sort assez bien. La musique est omniprésente sur les surrounds, les canaux frontaux font preuve d'une spatialisation plus que correcte, mais cela aurait pu être encore meilleur. C'est vraiment dommage !

-Entretiens avec la bande : ce supplément est composé de trois interviews. La première revient sur la musique des sixties en proposant des entretiens avec Bashung et Christophe. Les deux chanteurs évoquent leurs goûts musicaux sur les artistes tels que Otis Redding, Aretha Franklin... La deuxième est consacrée au réalisateur. Il aborde l'origine du film, le contexte de l'époque et bien sûr de la musique. Enfin, pour la troisième, un journaliste (Bayon) rappelle ce qu'est un "minet" : son attitude, son look, sa pose, ses gestes...

Dans l'ensemble, à part l'intervention du réalisateur, ces entretiens sont peu intéressants !

-Bande-annonce et Notes de production.