Les mariés de l'an deux

L’histoire

1793. Nicolas Philibert (Jean-Paul Belmondo) est un jeune français qui a fait fortune en Amérique. Afin de pouvoir épouser une riche jeune fille, il doit auparavant régulariser sa situation, et pour cela, revenir en France, retrouver Charlotte (Marlène Jobert) sa femme, et obtenir d’elle le divorce. Alors que la France vit les pires heures de la révolution, Nicolas Philibert débarque à Nantes et apprend que Charlotte s’est éprise du Marquis de Guérande (Sami Frey). Voila Nicolas obligé de naviguer entre les cercles royalistes et révolutionnaires.

 

Jean-Paul Rappeneau

En 1971, Jean-Paul Rappeneau se retrouve à nouveau derrière la caméra pour "les mariés de l’an deux". Son premier long métrage, il l’avait signé cinq ans plus tout, en 1966, avec "La vie de château" pour lequel il avait remporté le très convoité prix Louis Deluc. Jean-Paul Rappeneau a d’abord fait ses armes au cinéma comme scénariste ("Zazie dans le métro" de Louis Malle, "L’homme de Rio", "le Magnifique" de Philippe de Broca). Peu prolifique, il ne réalise, au cours de toute sa carrière que sept longs métrages. Si son œuvre ne comporte que peu de réalisation, chacun de ses films reçoit un véritable plébiscite de la part de son public. C’est ainsi qu’on lui doit des titres comme "Le sauvage" (1975), "Cyrano de Bergerac" (1990), "Le hussard sur le toit" (1995) et tout récemment Bon voyage, réalisé en 2002.

 

Les mariés

Cinq années après "La vie de château" son premier long métrage, Jean-Paul Rappeneau signe "Les mariés de l’an deux". Cinq longues années, c’est le temps qu’il aura fallu pour que mûrisse ce grand projet d’une fresque historique, sorte de comédie qui aurait pu être réalisée par Anthony Mann. C’est un peu ce que sont ces Mariés, une sorte de western à la française, avec une action très enlevée, beaucoup de fougue. Pour l’écriture, Rappeneau fait appel à Maurice Clavel, intellectuel en vogue à l’époque. L’an deux, car l’action se situe en 1793 soit l’an II de la nouvelle ère révolutionnaire (qui débute avec la naissance de la république, au primidi vendémiaire de l’an I de la république. Traduction: le 22/09/1792). C’est donc en pleine terreur que l’on trouve notre héro Nicolas Philibert qui, soit dit en passant n’a rien à voir avec le réalisateur du document "Etre et avoir". Nicolas est incarné par Jean-Paul Belmondo, interprète idéal de ce personnage fougueux, qui évolue au milieu de cette époque révolutionnaire, de ces événements qui se bousculent, mais tout en restant étranger à ces implications politiques. Car Nicolas n’a d’autre but que de retrouver Charlotte, qui a les traits de la jeune comédienne Marlène Jobert. Sur un scénario sans faille, dans une mise en scène réglée au millimètre près, on voit apparaître une foule de seconds rôles qui ont marqué leur époque, et parmi ceux-ci, un certain Patrick Dewaere, trois ans avant "les valseuses", ou encore Pierre Brasseur, Julien Guiomar, Sim, ou la voix de Jean Pierre Marielle.

 

Un dernier mot

"Les mariés de l’an deux" est un film incontournable du cinéma français. Ce long métrage réconcilie le cinéma populaire et les réalisations plus intellectuelles, entre profondeur et légèreté.

La restauration de l’image, grâce au numérique, a fait des merveilles. Les couleurs ont retrouvé une seconde jeunesse, les contrastes sont bien marqués, les noirs ont une bonne profondeur. La compression est bien maîtrisée. L’image présente un léger grain cinéma sans conséquence sur le confort de visionnement.

Une simple piste son en Dolby Digital mono somme toute bien modeste, mais néanmoins efficace, alliant remarquablement les dialogues clairs à la musique enlevée de Michel Legrand. Compte tenu de l’âge du film, cette bande son s’en sort très bien, sans soufflement ni distorsion.

Notons que la partie suppléments est réellement digne d’intérêt. Ce n’est pas un moindre travail qui a été effectué ici. Compilations de d’archives de l’époque du tournage, nombreuses interviews…

L'envers du décor, cette première section des suppléments nous propose l’accès à des infos au cours du visionnage du film. On peut également accéder directement à cet informations par l’intermédiaire du menu suppléments. On y trouve les divers petits sujets suivants :
-La poussière dorée (2mn): Bernard Stora, le 1er assistant se souvient d’une anecdote.

-La terreur en tableau (3mn08): (une lecture historique des mariés) les explications de l’historien Jacky Bouvet, lèvent un voile sur la réalité historique au travers d’événements relatés dans le film.
-Démarche nuptiale (4mn05): (La musique des mariés) Stéphane Lerouge, spécialiste de la musique au cinéma, ainsi que Jean-Paul Rappeneau, parlent de la bande originale, signée Michel Legrand.
-La scène du bal  (3mn49): Jean-Paul Rappeneau et N.T. Binh, (historien du cinéma, et critique à Positif) commentent cette scène, et en livrent une analyse fine.
-Visite à Vaux-le-Vicomte (2mn19): plus de trente ans après le tournage, Jean-Paul Rappeneau revient au château de Vaux-le-Vicomte, là où a été tournée la dernière scène ddes mariés de l’an deux.

En dehors de ces divers sujets, cette option offre d’innombrables renseignement apparaissant au cours du film sous forme de sous-titres.

Un capitaine dans la tempête: documentaire sur le film (31mn50)

Cette partie est la pièce maîtresse de la section suppléments. Durant une demi heure, ce documentaire mêle les images d’archives, interviews réalisées lors du tournages, aux commentaires de Jean Paul Rappeneau, qui revient sur l’histoire de son second film, au tournage difficile et mouvementé. D’autres intervenants comme Bernard Stora, Samy Frey ou Marlène Jobert, apportent également leurs souvenirs de tournage.

Les mariés restaurés: (2mn) Jean-Paul Rappeneau assiste à la restauration du film, et constate qu’enfin, grâce aux techniques actuelles il peut enfin obtenir le résultats qu’il désirait.

Bande annonce originale (2mn40)