ELIE KAKOU : La vidéo pirate

Elie Kakou

L’humoriste est né le 12 Janvier 1960 en Tunisie et passe son enfance à Marseille. A la fin des années 80 il effectue ses premières armes dans la comédie au Club Med avant de se faire engager au théâtre à Paris. Il participe ensuite à l’émission « La Classe » sur France 3 où il acquière une certaine notoriété qui lui permettra de facilement remplir ses salles de spectacle. C’est en 1994 qu’il se produit pour la première fois à l’Olympia, après avoir rempli Bobino. Le succès sera tel qu’il jouera les prolongations au Casino de Paris puis au Zenith (c’est ce spectacle qui est visible sur ce DVD). Au cours de ses spectacles il met en scène ses personnages fétish : le médium, Mme Sarfati ou l’attaché de presse. Il obtient une Victoire de la Musique dans la catégorie « meilleur humoriste » en 1995 et la cassette vidéo de ce spectacle se vendra à plus de 230000 exemplaires.

Elie Kakou se lance ensuite dans le cinéma, où il jouera dans « La vérité si je mens », « Prison à domicile », « Les Kidnappeurs » et « Mr Naphtali ». Il ne verra d’ailleurs pas ce dernier film à l’affiche car il s’éteint en juin 1999, atteint par un cancer du poumon.

Les Sketches

- Les professeurs
- Je ne suis pas une star
- L’attaché de presse
- Mémé Sarfati (Compagnie Les Sales Gosses)
- I need a Shower
- Le médium
- Mongola
- Les professeurs (Compagnie Les Sales Gosses)
- Le professeur de philo
- L’attaché de presse de Michel Druker
- L’imitation (Parodie de Dalida)
- Le Kakou
- L’attaché de presse (le produit de beauté)
- Mémé Sarfati (le parfum)
- Le choregraphe
- Final

Critique subjective

Le Zenith n’est vraiment pas une salle faite pour les spectacles comiques ‘intimistes’ ! Malgré les écrans géants, les spectateurs devait avoir bien du mal à suivre ce qui se passait sur la scène. La mauvaise qualité sonore alliée aux effets « Fashion TV » de mouvements incessant de caméras sur les écrans géants tue grandement l’intérêt du spectacle. Entre deux défilés de modes, tellement nombreux qu’ils semblent être la raison première du spectacle, sans pour autant recéler de vrais éléments comiques, nous avons droit à des danses, qui rehaussent un peu l’intérêt avec des danseuses fort bien faites. Parfois, Elie Kakou vient même faire un petit sketch en personne, quand il ne laisse pas la place à la Compagnie Les Sales Gosses ! Lorsque l’on parvient à le comprendre, on sourit parfois, mais son comique de répétition basé sur l’absurde tombe trop souvent à plat. D’ailleurs, et c’est un signe, le public du Zenith rit très peu lui aussi ! Un DVD qu’il convient donc d’éviter, sauf si vous êtes un inconditionnel de Kakou.

Présentée au format 4/3, les très nombreux plans serrés seront une torture pour nos écrans 16/9 sur lesquels il faudra conserver les disgracieuses bandes noires sur les côtés. En dehors de ce cadrage inhabituel, on regrettera surtout les trop nombreux plans larges : le preneur de vue ne connaît que les extrêmes. Cela permet toutefois de constater à quel point la salle du Zenith est inadaptée à un tel spectacle qui nécessite une salle plus petite afin de permettre la communion entre le comique et son public. Souvent, Elie Kakou fait appel au public, mais celui-ci reste invisible, distant et en devient totalement virtuel, laissant les gags du comique tomber à plat. Ajoutons à ce sombre tableau des couleurs qui bavent un peu, des artefacts disgracieux dans les scènes sombres et des éclairages de la scène trop souvent approximatifs.

En regardant ce spectacle on se demande si Elie Kakou n’a pas une extinction de voix ou si les micros sont bien branchés ! La dynamique est catastrophique. Le son a beau être d’origine monophonique, on est tout de même surpris de ne comprendre qu’un mot sur deux (dans le meilleur des cas) du comique. Comment rire quand on n’entend pas la blague. Il faut vraiment pousser le volume sonore pour parvenir à saisir quelques bribes du spectacle, mais alors gare aux oreilles lorsque l’on repasse à un défilé de mode où la musique vous transpercera les tympans. Avec une qualité aussi déplorable, on comprend que la jaquette du DVD affiche Vidéo Pirate : ultime pied de nez au spectateur il s’agit sûrement d’humour au trentième degré !

En dehors du chapitrage et d’un menu animé dans le style table d’écolier, l’éditeur Warner Vision ne nous propose aucun autre supplément.