The Legend of Speed

The Legend of Speed – (Lit feng chin che 2 gik chuk chuen suet)

Sky (Ekin Cheng), fils d’une famille riche de Hong Kong, n’est passionné que par deux choses : son amie Kelly (Kelly Lin) et la vitesse. Il affronte ses adversaires à moto ou à bord de puissantes voitures lors de courses illégales de nuit sur les grands axes de la ville. Lorsque l’ancien champion Tang Fung (Simon Yam) sort de prison, il vient naturellement proposer à Sky de l’affronter, surtout que ce dernier a récemment battu le frère de Tang.

Après avoir fait gonfler le moteur de sa voiture par le brillant mécanicien Paddy (Moses Chan), Sky se lance dans une course à haut risque dont il ne mesure pas encore totalement l’enjeu…

NFSU à Hong-Kong

Dés le début du film, on sent la proche parenté avec « Fast and Furious », à la fois dans la description des courses de rues illégales et dans la légèreté des dialogues et du sujet traité. Les personnages semblent totalement caricaturaux, avec un Sky méchant et totalement insensible aux autres. Le réalisateur Hong Kongais Andrew Lau (Wai Keung Lau) parvient toutefois à rendre ses courses plus vivantes et plus attachantes que son exemple américain en filmant les véhicules dans le trafic et en recourant très peu aux images de synthèse. En utilisant une pellicule de haute sensibilité, il parvient également à rendre une ambiance nocturne très réaliste et à s’affranchir des éclairages artificiels qui seraient venus rompre le charme.

L’amateur de courses et de grosses cylindrés sera donc emballé par le début du film. Malheureusement, les choses se gâtent après le premier tiers du long métrage et le scénario vire à une sorte de comédie sentimentale un peu sirupeuse avec un héro qui regrette la mort de son amie et qui se met à la recherche de son père qu’il croyait décédé. Les personnages gagnent en profondeur mais l’ensemble ne cadre plus avec le début du film. On regrette également l’intrusion d’une violence gratuite (la destruction du genou de l’adversaire, l’infection avec une seringue contenant le sida lors d’un bagarre de rue…) et les grosses ficelles scénaristiques (le faux vol de la montre) pour recoller un peu à un film de course. Le scénario devait d’ailleurs tenir sur une seule face d’un timbre poste au début de la production et donne l’impression d’avoir été complété en cours de tournage aux grés de l’imagination (et des moyens financiers) du producteur.

Heureusement pour les fans de voitures, le film revient à la course de rue dans sa dernière partie mais verse alors totalement dans la caricature excessive du genre. On verra les deux protagonistes préparer longuement leurs voitures avec force vocabulaire technique de garagiste avant de s’engager dans une course qui ressemble étrangement à une partie du jeu Need For Speed Underground, carte de repérage comprise, mais avec de vrais voitures !

Avec ses longues digressions larmoyantes, même si elles sont parfois très esthétiques, « The Legend og Speed » risque donc de fortement décevoir les amateurs de courses et d’actions. Restent donc les amateurs de films asiatiques qui trouveront ici une production honorable du point de vue esthétique mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable. Ceux qui n’accrochent pas à ce style de film, assez proche d’un esprit manga, passeront de toute façon leur chemin !

Le film présente un léger grain, sans doute dû au type de pellicule utilisé. L’aspect n’est pas habituel mais est loin d’être vilain et donne même des teintes assez esthétiques lors des courses, particulièrement dans les tunnels. La définition est globalement bonne et on ne remarque pas de problèmes de compression.

Trois pistes sonores sont proposés sur le DVD : Version originale chinoise sous titrée en DTS et Dolby Digital 5.1 et une version française en Dolby Digital 5.1. La version française est de bonne qualité en ce qui concerne l’ambiance sonore et la spatialisation. Le film offre de bons effets surround, particulièrement durant les courses et on s’y croirait. Le problème vient des doublages qui sont totalement risibles pour certains personnages et qui renforcent l’impression ‘immature’ du film. En version chinoise c’est nettement mieux, mais le film est assez ‘bavard’ et il y aura parfois beaucoup de texte à lire pour recoller à un scénario parfois un peu confus. Le DTS n’apport pas grand-chose de plus, si ce n’est au niveau de la dynamique des chansons et un traitement plus fin des hautes fréquences.

L’éditeur C.T.V nous propose des menus dynamiques qui reprennent bien l’esprit un peu « jeu vidéo » du film. Le DVD est vendu dans un joli digipack et sa sérigraphie reste dans l’esprit de l’ensemble en représentant un compteur de vitesse. La section des suppléments est en revanche assez pauvre :

« Fast and Dangerous » - Entretien avec Andrew Lau (16 minutes)

Le réalisateur Andrew Lau raconte comment il a monté sa société « BoB » avec Manferd Wong et comment ils ont réalisés les septs volets de « Young and Dangerous » basé sur un manga réputé. Il revient sur le message qu’il voulait faire passer à travers ces films où l’on retrouve déjà les mêmes acteurs que dans « The Legend of Speed ». Il insiste sur le fait que ce film n’est pas la suite de « Full Trottle » et revient rapidement sur les conditions de tournage du film avec une pellicule à haute sensibilité.

Making Of (16 minutes)

Dans ce court making of, plusieurs membres de l’équipe du film nous donnent quelques indications sur le tournage. Malheureusement, il n’y a pas beaucoup d’images du tournage et beaucoup trop d’extraits du film, transformant ce documentaire en une featurette promotionnelle !

Bandes annonces

Dans cette section on retrouve de nombreuses bandes annonces pour des films asiatiques : « The Legend of Speed », « 2000 AD », « Double Agent », « As tears go by », « Intimate confession of a chinese courtesan », « Vengeance », « Shaolin Temple » et « The Super Inframan ».