L'histoire :
En Chine, dans les années 20. Hero Hua vit paisiblement avec ses parents, sa fiancée enceinte et son ami Sheng. Mais lorsque ses parents sont froidement assassinés par des trafiquants d’opium, Hero abat les meurtriers. Obligé de fuir la Chine, il débarque à New York où il se fait engager comme travailleur à la mine. 16 ans plus tard, Sheng, accompagné de Sword (épée), le fils de Hero, se rend à New York afin de retrouver sa trace.
Critique subjective :
A man called a hero est une très bonne surprise et un film au casting musclé. Andrew Lau qui a une filmographie assez fournit est réalisateur, acteur et producteur. Il débute en 1982 comme technicien sur une production de la Shaw Brothers et acquière une expérience en tant que cameraman puis devient directeur de la photo. Il a exercé ses talents sur des films comme City On Fire de Ringo Lam, As Tears Go By et
Chungking Express de
Wong Kar-wai, Gunmen de
Kirk Wong, Future Cops de Wong Jing ou encore
Once Upon a Time in China III de
Tsui Hark. Il obtient un premier succès avec Raped by an Angel (1993) puis enchaînera différents films jusqu’à la saga des Young and Dangerous qu’il réalise grâce à son association avec le réalisateur Wong Jing (Future Cops) et l’acteur scénariste Manfred Wong qui fondent ensemble la compagnie Bob & Partners. Puis suivront The Stormrider, A Man Called Hero ou Infernal Affairs avec Alan Mak.
Andrew Lau a connu un grand succès avec le film Storm riders et signe avec A man called a hero un très belle réalisation du cinéma Sword Fantasy asiatique.
Cette adaptation de la Bande dessinée Blood Sword, très populaire à Hong-Kong réunit un casting qui rend ce film très attractif.
Le rôle de Hero a été confié à l’acteur Ekin Cheng qui doit sa carrière à l’émission pour enfant Space Shuttle 430 qui lui a permis de décrocher un rôle dans le film Girls Without Tomorrow (1992). Il apparaît dans Future cops (1993) mais sera découvert par Wong Jing, qui lui offrira son premier succès avec sa participation à la saga des Young and Dangerous (1996 et 1997). Il jouera dans Storm Riders (1998), Tokyo Raiders (2000) et Running Out Of Time 2 de
Johnny To (2001).
Autour de Ekin Cheng apparaissent de nombreux autres acteurs de talents comme la jolie actrice taiwanaise Shu Qi. Elle a démarré par des soft porns puis joué dans différents films dont Young & Dangerous 5 et The Storm Riders (1998), le fameux Millennium Mambo (2001) ou So Close (2002).
Francis Ng incarne le méchant qui affronte Hero. Il commence par une carrière télévisuelle puis apparaît également dans la série des Young and Dangerous et dans plusieurs films de triades comme
Big Bullet (1996),
The Mission (2001). Il signe un très bon premier rôle dans le très intéressant Bullets over summer de Wilson Yip (1999). Face à lui
Anthony Wong Chau-Sang incarne Pride, le maître de Hero. Anthony Wong (The mission (2001),
Fist Power ou
O.C.T.B. (1991)) mène une carrière internationale en jouant dans
Matrix reloaded et
Matrix revolutions (2002) puis plus récemment encore dans Infernal Affairs II (2003).
Le casting est complété par plusieurs acteurs intéressants voire légendaires dans des seconds rôles interprétés par Pei Pei Cheng (L’hirondelle d’or et Le retour de l‘hirondelle d’or de 1968, Les Griffes de Jade 1971 ou Tigre & Dragon en 2000),
Sam Lee qui est un jeune acteur à la filmographie très chargée (
True mob story (1998),
Gen-X cops (1999) ou
Fist Power (2000)) et Grace Yip (Gen-X cops en 1999).
A man called a hero frappe par la qualité des décors, des effets spéciaux et les combats chorégraphiés à merveille par Diam Lam (Young and dangerous, stormriders, infernal Affairs), le directeur des combats. Le film se positionne comme le dernier gros budget du 20 ème siècle de l’industrie cinématographique de Hong-Kong ce qui se justifie pleinement.
A man called a hero est un modèle du cinéma Sword Fantasy et parvient à recycler plusieurs thématiques récurrentes du Wu Xia Pian comme le culte voué aux armes avec l’épée rouge de Hero ou les guerres intestines entre écoles d’arts martiaux chinois et japonais. Ces vieilles querelles auxquelles les invasions japonaises ne sont pas étrangères et que Wang Yu notamment exploitera dans
Le Boxeur Manchot (1971) ou Le Dieux de la guerre (1972) sont ici transportées sur le sol des États-Unis au début du vingtième siècle.
Ce déplacement géographique de l’intrigue profite à l’histoire qui s’inscrit ainsi à la fois dans le cadre classique des films de Wu Xia Pian mais propulse le genre dans le monde occidental et dans l’époque moderne. On assiste ainsi à un combat entre Japonais et chinois, américains et chinois et on découvre une vision des conditions d’immigration des chinois aux Etats-Unis. Le summum de la transposition du genre dans le New-York du début du XX ème siècle est prétexte à monter un combat impressionnant sur le site de la statue de la liberté. Cette scène a profité d’un important travail de post-production et d’effets spéciaux qui ont été très profitable à d’autres scènes de combats spectaculaires comme lors de l’affrontement entre Pride (Anthony Wong) et Invincible (Francis Ng). Ce combat qui n’est pas très long produit de très beaux effets d’eaux comme on le retrouve peu de temps après dans Hero (2002) de Zhang Yimou.
A man called a hero évite de sombrer dans le kitsch le plus total en dépit de cette scène de combat finale sur la statue de la liberté dont les effets spéciaux font un peu penser aux effets des Mortal Kombat. Mais heureusement le film a bénéficié d’une vision globale de l’image à laquelle l’expérience d’Andrew Lau en tant que cameraman puis chef opérateur ne doit pas être étrangère.
On apprécie les transformations des ninjas et leurs déplacements qui s’affranchissent de toutes les règles de la physique et dépassent largement les effets planant obtenus avec l’utilisation de câbles comme dans Tigre et dragon par exemple. Mais les deux films ne visent pas exactement le même objectif. Les compétences de Diam Lam, directeur des combats permet de donner au film une niveau de finition qui n’est pas passé inaperçue puisqu’il a été aussi recruté pour travailler dans l’équipe du maître Yuen Woo-ping sur la trilogie Matrix avant de signer les combats de Spider man 2.
Les décors de New-York sont particulièrement soignés ce qui nous plonge sans aucune rupture dans des ambiances différentes. Il n’y a pas non plus de rupture de rythme qui reste soutenu bien qu’alternant entre scènes d’actions et scènes de la vie quotidienne.
L’intrigue se maintient grâce à un habile aller-retour entre l’histoire des parents de Sword et la vie de Hero. Les retrouvailles familiales et les relations parfois compliquées entre les différents personnages donne une certaine épaisseur au film avec lequel on passe un très bon moment.
Verdict :
La collection Asian Star présente sa première vague de film et nous propose de découvrir A man called Hero, un film d’action qui s’avère être une vraie bombe truffée d’effets spéciaux et rudement bien réalisé. A man called Hero est marqué par un visuel fort tant par le soin apporté aux décors qu’au travail de post-production. C’est aussi un film mêlant Kung Fu, Wu Xia Pian et armes à feux parfaitement intégrés dans un scénario qui soutient un bon niveau d’action et d’aventure. Un film à visionner et que tout fan du genre doit posséder.