Initial D

Genre
Pays
Japon, Hong Kong (2004)
Date de sortie
jeudi 22 mars 2007
Durée
105 Min
Réalisateur
Producteurs
Andrew Lau, John Chong, Yang Ying
Scénaristes
Felix Chong, d’après les personnages créés par Shuichi Shigeno
Compositeur
Kwong Wing Chan
Format
Dvd 9
Site Internet
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Cantonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
105 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

Takumi est un jeune livreur de tôfu. Son passe-temps : dévaler à toute vitesse les routes du Mont Akina à bord de son bolide Kitté AE86. Lors d’une de ses livraisons, il croise la route d’un pilote de GT expérimenté qu’il bat avec une facilité déconcertante. Dès lors, les défis de professionnels et d’amateurs surdoués du drift lui sont lancés. Il va devoir se confronter à leurs talents et les vaincre pour s’affirmer comme le meilleur conducteur de la ville …

Critique artistique :

Initial D (Kashiramoji D en japonais) est un film dont l’histoire se déroule dans l’univers des courses automobiles clandestines dites de Drift pour D, un style de conduite qui se pratique sur des petites routes à l’écart des grands axes et implique une maîtrise du dérapage. Avant d’être un film, il s’agit surtout d’un manga éponyme créé par le mangaka Shuichi Shigeno et dont la parution a débuté en 1996. Ce manga original a été adapté à maintes reprises en animé et fait partie des nombreuses séries sportives que l'on trouve parmi les animés japonais. On compte une série de quatre saisons (First Stage en 26 épisodes (1998), Second Stage en 13 épisodes (1999), 4th stage en 24 épisodes (2004) et 4th Stage Special ~Goes To Project D~ en 24 épisodes (2004). Il existe aussi un OAV en deux parties (Extra Stage, 2000) centrées sur les personnages de Mako et Saiyuki et un film (Third Stage, 2001) auxquels il faut rajouter des jeux vidéo. Initial D est un énorme succès japonais qui est considéré comme un trésor national ce qui explique pourquoi l’équipe hongkongaise a eu autant de mal a obtenir les droits d’adaptation du manga (NDLR – on sait que les japonais peuvent prendre beaucoup de temps en réunion et réflexion avant de donner leur accord pour ce type de réalisation voire tout simplement pour autoriser un tournage dans le métro de Tokyo comme Hou Hsiao-Hsien a pu en faire l’expérience pour Café lumière qui était pourtant pratiquement une commande hommage au maître japonais Ozu).

De manière assez inattendue, l’équipe du film est hongkongaise mais l’histoire se déroule au Japon avec une distribution mixte mais à dominante chinoise. A la réalisation on retrouve le duo composé par Andrew Lau et Alan Mak qui avait signé Legend of Speed (1999), un autre film moins aboutit et baignant dans l’univers des courses automobiles. Andrew Lau (en collaboration avec son complice Alan Mak) a surtout à son actif la très réussie série des Infernal Affairs (2002-2003) précédée d’un important travail sur la série des Young and Dangerous et des réalisations à grands spectacles comme A man call a hero (1999). Le réalisateur a plusieurs cordes à son arc puisqu’il était déjà chef-opérateur sur As Tears Go By (1988) le premier film de Wong Kar-wai. Le rappeur Jay Chou l’interprète de Takumi et le rôle principal est Taïwanais (il a été nominé meilleur nouvel espoir masculin au 25ème Hong Kong Film Award pour ce rôle), tandis que Anne Suzuki (Returner (2002), Steamboy (2004)), une jeune actrice japonaise incarne Natsuki, sa petite copine dans le film dont le personnage est post-synchronisé en cantonais, ce qui n’est pas vraiment idéal et gâche un peu son jeu. Le reste de la distribution est essentiellement masculine et cantonaise. On retrouve d’ailleurs plusieurs acteurs très connus dont Anthony Wong Chau-Sang (The mission, Infernal Affairs) dans le rôle de Bunta (pour lequel il a reçu le Hong Kong du Film Awards du meilleur second rôle masculin), le père de Takumi, Edison Chen (Infernal Affairs III) incarnant Ryousuke Takahashi, Chapman To dans le rôle d’Itsuki Tachibana, Kenny Bee dans celui d’Yuuichi Tachibana, Shawn Yue ou Jordan Chan (A Man Called Hero (1999), Killer (2005),Men Suddenly in Black 2 (2006)).

Si Initial D raconte l’histoire et l’ascension de Takumi, un jeune coureur automobile âgé de 18 et extrêmement doué (il a commencé à livrer du tôfu et à conduire dès l’age de 13 ans en se levant à 4h00 du matin), il s’agit aussi d’un manga Shônen très technique et détaillé sur l’univers de la course, son jargon et la mécanique. Les amateurs de grosses cylindrées, de customisation en tous genre apprécient sans doute cet aspect du manga qui a la particularité de proposer un graphisme plus travaillé pour tout ce qui concerne les voitures tandis que les personnages par exemple sont un peu moins fouillé. On retrouve donc naturellement dans le film des vues en coupe du moteur des voitures et des commentaires très pointues sur la technique du Drift. Cette rigueur est nécessaire à l’histoire car elle la crédite de beaucoup de réalisme et entretient le travail de progression du héros conformément au genre shônen. De plus il faut que Takumi qui est très terre-à-terre au début de l’histoire se mette progressivement à dépasser le seul plaisir de conduire pour s’intéresser également à la mécanique qui permet à sa AE86 d’être aussi performante. A côté, son ami Itsuki, réel passionné (mais pas vraiment doué), cherche à tout prix à se payer une Hachi-roku, autrement dit une Toyota Corolla GT dite AE86 Trueno ou Levin, modèles équipés d’un moteur 4AG encore mythiques au Japon, et ainsi participer aux courses sur les routes de montagne. Dans l’animé on voit d’ailleurs qu’il finit par se payer sa voiture mais qu’il se fait avoir en achetant une AE85, modèle moins puissant que le l’AE86 de Takumi.

Il y a une opposition évidente entre Takumi qui semble étonné par tout ce qui arrive tandis que Riosuke, un de ses rivaux est plus intellectuel et calculateur, préparant ses courses avec son ordinateur et à grand renfort d’analyses et de théories. Afin de se dégager de l’histoire originale et pour les besoins de l’adaptation, les réalisateurs ont aussi voulu marquer une autre opposition entre le couple père-fils constitué par Itsuki et son père, le propriétaire de la station essence et le couple équivalent formé par Takumi et son père. Le personnage d’Itsuki incarné par Chapman To a par ailleurs été adapté afin de rendre sa dimension humoristique plus humaine et construite par rapport au manga ou l’animé où il est très maladroit et a des réactions assez excessives. Il est souvent à l’origine de certaines des courses auxquelles Takumi est tenu de participer à cause de sa tendance à tenir des propos provocateurs ou à laisser penser qu’il tient un rôle central dans la jeune carrière de coureur de Takumi. Hormis sa galerie de portrait et l’univers des courses de drift, on peut attribuer une partie du succès du manga Initial D à une subtilité de son intrigue, superposant l’histoire d’amour entre Takumi et Natsuki à l’univers technique des courses automobiles. Si Takumi excelle au volant de sa AE86, sa vie n’est pas aussi lisse que sa conduite à commencer par son père qui le bat à coups de ceinture quand il a trop bu pour oublier la mort de sa femme. Lors d’une scène qui se déroule sur une plage, Takumi qui est en compagnie de Natsuki a d’ailleurs honte de se mettre torse nu car il veut éviter de montrer les bleus occasionnés par son père. On découvre par ailleurs que Natsuki entretient une relation ambiguë et intéressée avec un homme plus âgé alors qu’elle semble follement amoureuse de Takumi. Le film ne révèle pas complètement les tenants et les aboutissants de cette histoire ce qui laisse penser qu’Initial D pourrait être prolongé par un autre film.

Verdict :

L’adaptation du manga Initial D est sûrement attendu par les fans du magna et de l’animé bien qu’il s’agit d’une adaptation qui bien que proche de l’histoire originale a du faire des concessions. Le format du manga ou de l’animé permet de faire évoluer progressivement les personnages avec lesquels ont évolue au fil de l’aventure et des épreuves ce qui est moins évident avec un film. On a donc un concentré du manga et moins de ces événements qui créent une certaine tension. Cependant, on se laisse porter par une histoire somme toute assez dynamique et qui est servit par un incroyable travail de cadrage et de prise de vue parfois très acrobatique qu’Andrew Lau et Alan Mak maîtrise à la perfection.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Le master est propre et on retrouve quelques belles images avec parfois un grain cinéma assez intéressant. Le contraste est bon et marqué, parfois sur les scènes sombres on est en sous-exposition légère mais les conditions de tournage justifient cette qualité de lumière. On ne note que de légères striures et scintillements sur les contours ou les lignes de certaines formes dans l’image. Quand on sait dans quelles conditions les scènes de courses ont été filmées avec notamment des caméras embarquées sur les voitures à 5 ou 6 mètres du sol au bout de grandes perches on ne peut qu’admirer le résultat final que le montage contribue à mettre en valeur. On retrouve par ailleurs par moment un travail assez graphique de l’image et une richesse du vocabulaire de découpage de l’image et du montage alternant, splitscreen (notamment celui où le regard surpris d’un coureur battu par l’AE86 est cadré par une bande horizontale hyper resserrée et rare au cinéma mais pas dans le manga au milieu de l’écran et celui où deux vues différentes du visage de Takumi sont juxtaposées et alternent avec le visage de Itsuki), travelling tous azimut(parfois même compensé suggérant les lignes d’accélération du manga), morphing de l’intérieur de l’habitacle d’une voiture vers une autre afin de produire une articulation visuelle entre les coureurs, plan rasant ou aérien, vue d’ensemble aérienne de la descente du Mont d’Akina dont on voit parfaitement les fameux enchaînement de cinq épingles et vue quasi-radiographique des arcanes de la mécanique de l’AE86 dont on voit les pistons au travail. Le transfert DVD est très réussit et l’image superbe.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Cantonais
5.1
Cantonais
5.1

Initial D sort en France directement en DVD avec des pistes audio de qualité. On compte une piste audio Dolby Digital 5.1 en version Française (384 Kbps) et deux pistes audio Dolby Digital 5.1 (384 Kbps) et DTS 5.1 (768 Kbps) en version originale Cantonaise. Ces pistes sont toutes plutôt puissantes avec une bonne exploitation des basses et des surround. La latéralisation est très bonne, se distingue efficacement de la masse sonore avec relief. La musique est bien choisie et donne un peu plus de dynamisme à ce film. On préfère les voix originales cantonaises qui sont plus expressives et le sous-titrage français qui est un peu plus cru et urbain au niveau vocabulaire que les voix françaises, parfois un peu trop policées. Il ne faut pas oublier que l’on suit une bande de jeunes et on se doute qu’ils s’expriment avec un vocabulaire assez urbain qui colle mieux à l’histoire un peu comme l’animé GTO.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
40 min
Boitier
Amaray


Bonus :

- Making of : L’envers de la course (20mn) : un petit making of très intéressant et bien construit où l’on découvre les ficelles de la prises de vue notamment avec les caméras perchées sur des pieds accrochés sur les voitures. On prend aussi la pleine mesure des efforts consentis non seulement pour que l’équipe hongkongaise menée par Andrew Lau et Alan Mak acquièrent les droits pour adapter le manga Initial D mais également le travail de préparation des voitures et de la route de montagne où se déroule le film, de formation des acteurs au drift ou tout simplement les contraintes spécifiques de dialogues entre les japonais et l’équipe hongkongaise.

- Face à Andrew Lau (20mn) : le réalisateur de Infernal Affairs explique le processus pour la préparation, la production et la réalisation de Initial D. Il confirme aussi la dangerosité du mode de tournage retenu pour obtenir les images qui donne l’impression d’être au coeur de la course.

- Bandes–annonces
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage