Les Bleus

L’histoire

Lorsque John Winger (Bill Murray) perd son emploi, sa voiture, son appartement et sa petite amie dans la même journée il ne voit pas d’autre solution que de s’engager dans l’armée. Pour ne pas se sentir seul, il parvient à convaincre son ami Russell Ziskey (Harold Ramis) que l’armée est un paradis et que toutes les femmes ne rêvent que de soldats en uniforme.

Pourtant, dés leur arrivée au camp d’entraînement des jeunes recrues, la réalité est tout autre et le sergent Hulka (Warren Oates) est bien décidé à les mettre au pas. Mais face à lui, John ne manque pas de ressources et est prêt à tout pour tirer au flanc, quitte à laisser tomber son vieux copain et ses camarades de chambrée…

A propos du film

L’éditeur nous annonce la couleur : « Plus fort que M.A.S.H. et la 7^ème Compagnie » ! L’ambition du réalisateur Ivan Reitman (S.O.S. fantôme 1 et 2)  n’était sans doute pas si élevée lorsqu’il a conçu ce film sans autre prétention que de reprendre une partie de l’esprit du « Saturday Night Live ». C’est d’ailleurs à deux comédiens de cette émission : Harold Ramis et Bill Murray qu’il fait appel pour tenir les premiers rôles du film. Pour Bill Murray c’est le second premier rôle au cinéma et on sent que l’acteur se donne à fond avec un réel talent comique, même si le réalisateur avoue ne pas avoir eu beaucoup de contrôle sur lui.

‘Les Bleus’ (Stripes) a bénéficié d’un budget relativement modeste mais de l’apport inattendu de l’armée américaine qui a autorisé l’équipe de tournage à s’installer dans le véritable camp militaire de Fort Knox et a mis à disposition tout son matériel : chars, jeep, avions… pour un film qui est finalement assez peu respectueux pour cette institution ! Grâce à cette aide bienvenue, la première partie du film devient très crédible et peut être qualifiée de ‘grand spectacle’ ‘à la M.A.S.H.’. La faiblesse, relative, des moyens financiers se ressent plutôt vers la fin du film où les combats font un peu ‘pauvres’.

Si le scénario général tient la route, on a tout de même parfois du mal à vraiment s’impliquer dans le film. Le réalisateur avoue lui-même qu’une grande partie du tournage a été improvisée sur place et ça se sent. Les décors et accessoires un peu kitch (en particulier le véhicule de combat urbain) ainsi que les vêtements civils donnent à l’ensemble un petit caractère désuet, renforcé par un climax basé sur la guerre froide. Finalement, même si Bill Murray est au mieux de sa forme, l’ensemble est loin d’être aussi drôle qu’un ‘Hot Shots’. Enfin, le nombre de scènes de nu et d’allusions sexuelles est assez surprenant, surtout dans cette version longue qui inclut les scènes les plus ‘chaudes’, absentes lors de la diffusion en salle ! On se demande quand même ce que ça vient faire dans un film ‘comique’ !

Le mot de la fin

Avec une morale typique des années 80 (au niveau des pratiques sexuelles 'libres'), ‘Stripes’, reste un film un peu bancal qui ne parvient jamais à nous faire vraiment rire à gorges déployées. Les scènes supplémentaires de cette version ‘longue’ auraient été mieux à leur place dans une section des suppléments qu’au milieu d’un film qui en devient anormalement long et lourd. La rupture scénaristique entre la première et la seconde partie du film est trop brutale pour être crédible et la fin est assez maladroite.

Sans doute plus proche de la ‘7^ème Compagnie’ que de ‘M.A.S.H.’, ‘Stripes’ vaut surtout pour l’excellente prestation de Bill Murray que l’on sent promis au bel avenir qu’il aura dans ses films suivants. Un film qu’il vaudra sans doute mieux louer car il serait étonnant que vous ayez envie de le revoir une seconde fois !

La qualité d’image est très bonne dans l’ensemble, avec une colorimétrie bien dosée et une définition très satisfaisante. On remarque de temps à autre un fourmillement dans certaines scènes (plus visible dans les scènes inédites) mais il n’est jamais vraiment gênant. Dans la dernière partie, en plein combat, les effets spéciaux semblent assez pauvres, d’autant que la bonne définition fait justement ressortir l’aspect ‘pétard’ de certaines explosions. Mais, dans l’ensemble, l’image sert bien le propos.

Le DVD nous propose une piste en Dolby Digital 5.1 anglais et une piste en Dolby Surround française. Si cette dernière est correcte du point de vue de la dynamique et de la spatialisation, elle pèche par ses doublages qui sont loin de rendre l’effet comique des acteurs américains. Il vaut donc mieux passer sur la piste originale qui permet de profiter à plein des expressions des personnages mais également de bénéficier d’effets surround assez efficaces et même surprenants pour un film comique de plus de vingt ans.

Pour ce DVD, l’éditeur GCTHV nous propose des menus animés assez lisibles et sonorisés. En dehors du classique chapitrage, il nous propose également quelques suppléments :

Commentaire audio du réalisateur et du scénaristes/producteur

Il est possible d’activer le commentaire audio du réalisateur Ivan Reitman et du producteur/scénariste Daniel Goldberg. Tout au long du film, ils nous parlent longuement de leur vécu sur le tournage, du choix des comédiens, du montage de certaines scènes… Très bavard, ce commentaire reprend en grande partie ce qu’on peut entendre dans le making of « Sous les drapeaux », tout en apportant un éclairage intéressant sur les 18 minutes de scènes inédites du film.

Sous les drapeaux – Part I (28 minutes) et Sous les drapeaux – Part II (28 minutes)

Ces deux documentaires constituent une sorte de ‘Making Of’ du film. A partir d’interviews des acteurs et des techniciens, les documentaires abordent l’écriture du scénario, le choix des acteurs, les conditions de tournage… De temps à autre des extraits du film et quelques rares photos du tournage viennent rompre le rythme. Si l’on apprend quelques petites anecdotes amusantes, l’ensemble tourne tout de même souvent à l’autocongratulation des intervenants.

Films-annonces

On retrouve ici la bande annonce des films : « Un jour sans fin », « S.O.S. Fantômes », « Hitch » et « Le masque de Zorro ».