La fille de la cinquième avenue

L’histoire

Alfred Borden (Walter Connoly) est un riche industriel qui a fait fortune avec une pompe de son invention. Les affaires de son entreprise ne sont toutefois pas au mieux et il se trouve sous la menace de conflits sociaux. Dans sa somptueuse maison de la cinquième avenue de New-York, face à Central Park, sa vie familiale est également assez terne, avec sa femme qui le trompe, son fils qui ne s’intéresse qu’au Polo et sa fille frivole qui passe son temps entourée d’une bande de jeunes hommes oisifs.

Le jour de son anniversaire, que personne de sa famille ne lui a souhaité, Alfred, sur les conseils de son majordome, part observer les érables dans Central Park. Il y rencontre Mary (Ginger Rogers), une jeune femme sans le sous et sans emploi avec qui il sympathise rapidement. Bien décidé à passer un bon anniversaire malgré l’indifférence de sa famille, il entraîne Mary dans un des clubs les plus huppés de la ville pour se moquer des riches, sans lui dire qu’il en est un lui-même…

Critique subjective

Décrit comme l’un des meilleurs réalisateur de films comiques américains, Gregory La Cava se spécialise surtout dans la satire du modèle social américain. Il reprend ici le thème de départ de « My Man Godfrey » qu’il a réalisé en 1936 : l’arrivée d’un individu ‘pauvre’ dans une famille riche qui bouleverse la vie de cette famille. Il inverse simplement le procédé, puisqu’ici ce n’est pas un homme mais une femme qui va remettre bon ordre dans une famille en train de se décomposer.

Le film est entièrement tourné en studio et ça se voit beaucoup, surtout dans les scènes d’extérieur qui ne sont pas du tout crédibles. Heureusement que les acteurs sont à la hauteur, même si la prestation de Ginger Rogers, star des studios RKO à l’époque, est loin d’être sa meilleure. C’est d’ailleurs elle qui déçoit le plus dans ce film, particulièrement à la fin où elle ne parvient pas vraiment à se composer un visage correspondant au rôle. Il en résulte un certain flottement ambigu qui nuit à la chute.

« Fifth Avenue Girl » comporte tout de même quelques scènes cocasses et est assez distrayantes dans l’ensemble. Il constitue un film de série B acceptable mais est loin d’être le ‘Block Buster’ socialement révolutionnaire pour l’époque dont rêvait le réalisateur. Un DVD à voir faute de mieux et qui ne laissera pas un souvenir impérissable.

Le film est présenté en 4/3 noir et blanc. La définition est correcte pour un film de 1939. Les contrastes et la luminosité sont assez bien restaurés et il n’y a pas de tâches disgracieuses. L’image est tout de même globalement assez sombre et on sent un peu trop que cela a été filmé en studio, donnant à l’ensemble un aspect peu naturel.

Le DVD ne propose qu’une seule piste sonore en Dolby Digital mono anglaise, avec ou sans sous-titres. La qualité sonore est assez correcte mais les dialogues sont très difficiles à suivre du fait d’un certain manque de dynamique. Combiné à l’accent des acteurs, cela rend les sous-titres presque obligatoires pour suivre. Malgré un effort de restauration, il subsiste également un léger souffle, surtout perceptible sur les scènes calmes.

Mis à part une introduction de Serge Bromberg, qui revient sur la carrière de Ginger Rogers et sur l’histoire de la RKO, les Editions Montparnasse ne proposent aucun autre supplément. Le menu principal se résume également à sa plus simple expression et le DVD ne comporte aucun chapitrage.