L'histoire :
Lei Kung (Liu Chia-liang), ancien membre d’une secte occulte et expert dans le maniement des '18 armes du Kung-Fu', est traqué par trois combattants redoutables : Ti Tan (Gordon Liu), Tieh Hou (Hsiao Hou) et son frère Lei Yung (Liu Chia-yung). Ce dernier, pour enfin débusquer Lei Kung, demande au chef de gang Tung Tien-sheng (Alexander Fu Sheng) de se faire passer pour lui...
Critique subjective :
Après nous avoir fait (re)découvrir plusieurs films du grand
Chang Cheh,
Wild Side Video nous propose cette fois trois films du réalisateur et acteur Liu Chia-liang, grand chorégraphe de scènes d’actions au Kung-Fu admiré.
Liu Chia-lang est à la fois connu en tant que réalisateur avec des films comme Les exécuteurs de Shaolin (1977), La mante religieuse (1977), La 36 ème chambre de Shaolin (1978), Les 18 armes légendaires du Kung-Fu (1982) dans lequel il joue également. En tant qu’acteur on aussi a pu le voir dans
Le trio magnifique (1966),
Un seul bras les tua tous (1967) et
Le bras de la vengeance (1968) sous la direction de Chang Cheh tandis qu’on le retrouvera des le 20 novembre dans Seven Swords (2004) de
Tsui Hark.
C’est sous l’influence de Liu Chia-liang, alors chorégraphe que 2 Héros devient le premier film de Chang Cheh consacré à des figures légendaires de Shaolin. Heroes Two, (2 Héros) ouvre la tétralogie Shaolin que
Chang Cheh réalise en 1974 et qui compte également Men From The Monastery, Shaolin Martial Arts et Five Shaolin Masters.
Gordon Liu a interprété le personnage Tung Tien Chin dans Les exécuteurs de Shaolin (1977), dont
Quentin Tarantino reprendra le personnage du moine Pei Mei dans
Kill Bill 1 &
Kill Bill 2 en le faisant interpréter par Gordon Liu. On peut aussi le voir dans La mante religieuse (1977) ou La 36 ème chambre de Shaolin (1978).
A ces côtés,
Alexander Fu Sheng qui est décédé très tôt lors d’un accident de voiture nous gratifie une fois de plus des facéties de son personnage que l’on peut qualifier de récurrent.
Alexander Fu Sheng que l’on a pu voir dans Les 8 Diagrammes de Wu-Lang (1983), a partagé l’affiche de
2 Héros (1974) ou
Shaolin Temple (1976) avec l'authentique champion de kung-fu, Chen Kuan-Tai (Le justicier de Shanghai). Après Les 18 armes légendaires du Kung-Fu (1982), il tourne encore trois films avant que sa mort en 1983, ne laisse un grand malaise dans le monde du cinéma Hongkongais.
Comme l’explique Gordon Liu dans les bonus,
l’équipe de Liu Chia-lang avait un style traditionnel qui impliquait la pratique de la boxe Hung pour les scènes de combats. Pour ses films d’actions comme les 18 armes légendaires du Kung-Fu, Liu Chia-Liang chorégraphiait et réalisait les combats, assisté de Hsiao Hou et Lee Ching-chu mais il était toujours très précis dans les scènes de combat et savait parfaitement ce qu’il voulait même si il pouvait y avoir des déséquilibres. Dans le film, on trouve d’ailleurs un passage où le personnage de Lei Kung incarné par Liu Chia-liang lui-même semble faire un plaidoyer en faveur d’un Kung-Fu authentique. Il dit à Son adversaire incarné par Gordon Liu que la boxe divine, les mages guerriers et le Maoshan ne sont qu’illusions et sont la honte du Kung-Fu car elle ne peut permettre de résister aux balles. Cette croyance en une invulnérabilité par un Kung-fu spécial entraîne le sacrifice d’un nombre important de combattants dans le film. Cette vision d’un Kung-fu authentique est d’ailleurs défendue puisqu’à la fin du film, les poings de Gordon Liu remplacent toutes les armes.
Les 18 armes légendaires du Kung-fu présente deux particularités intéressantes dont la première, la présentation des 18 armes, donne lieu à un combat final mémorable dans les règles de l’art. Cependant, l’authenticité du Kung-fu traditionnel est contre-balancée par une autre particularité, l’utilisation de la magie du Kung-Fu de la boxe divine qui donne lieu à des explosions et la manipulation des personnes par l’intermédiaire de sorts jetés à des figurines. La présence d’explosions dans les films de la Shaw Brothers est assez rare ce qui semble se justifier ici par l’intérêt de Liu Chia-lang pour le seul vrai Kung-fu qui n'a pas besoin d'artifices déshonorant.
Le combat final est à la fois l’occasion d’une belle démonstration de Kung-Fu tout comme celle qui intervient plus tôt dans l’histoire entre le personnage de Liu Chia-lang et celui de Gordon Liu qui perd toutes ses illusions sur le pouvoir de son Kung-fu à l’invulnérabilité toute relative et on y découvre en même temps chacune des armes légendaires. Liu Chia-lang présente les armes légendaires qui sont nommées à l’écran une à une tout en montrant de quelle manière les utiliser.
Verdict :
Les 18 armes légendaires du Kung-fu semble être l’affirmation d’un Kung-fu authentique face à des tentatives de mystification. On y retrouve à la fois les facéties auxquelles nous a habituées Alexander Fu Sheng et quelques combats mémorables dont la présentation finale des 18 armes légendaires du Kung–fu. La qualité de cette édition illustre l’excellent travail de restauration effectué par la Celestial Pictures pour le catalogue de la Shaw Brothers.
Le master est très propre et on retrouve la qualité exceptionnelle de la restauration des films de la Shaw Brothers laissée aux bons soins de la Celestial Pictures dont nous avons déjà pu louer la qualité du travail sur d’autres DVD édités par
Wild Side et
CTV (
Vengeance ou
Intimate Confessions of a Chinese Courtesan ). La photo du film est très belle bien que l’on pourra trouver les couleurs moins vives et belles que sur d’autres films de la Shaw Brothers. En effet, Liu Chia-liang était plus préoccupé par la qualité des combats que par l’esthétique des films ce qui se traduit par une image un peu plus terne que sur des films comme Vengeance ou Shaolin Temple. Cependant cela passe presque inaperçu et l’on peut admirer les décors et le effets pyrotechniques rares dans les productions de la Shaw Brothers. Le contraste reste correct et la définition ne faillit pas.
Une bonne compression achève de faire bénéficier à ce film d’un bon un bon transfert sur DVD. La qualité d’image reste remarquable quand on la compare à des films plus récents. On trouve cependant quelques variations lumineuses brusques et brèves sur certaines séquences comme à la 24ème minute. Mais cela ne gênera que les plus pointilleux.