La bataille des termophiles

480ans avant Jesus-Christ. Alors que la puissante armée Perse s’apprête à envahir le territoire grec, le soldat grec Léonidas tente de lever une armée pour défendre un passage montagneux stratégique. Il ne parvient à rassembler que 300 soldats Spartiates à la tête desquels il part courageusement affronter les hordes perses dans une bataille sans espoir.

Le péplum : reconstitution historique, principalement centrée sur les mythologies, à grand renfort de figurants, de décors époustouflants, d’histoire où mysticisme et religions se mélangent, où l’amour se joue dans un lyrisme incroyable. Le péplum : Un vivier de stars en devenir ou déjà confirmé, de grands réalisateurs suant des litres d’eau, épuisant des litres d’encres, des studios transpirant d’angoisse en voyant leurs budgets s’envoler, des passions et des intrigues qui se nouent entre les acteurs. Le péplum : Souvent chef-d’œuvre, jamais lassant, garant d’un talent de conteur inégalé…

Bon j’arrête là, parce qu’on pourrait croire que je vais parler de Cléopâtre ou de Ben-Hur, alors que je vais simplement parler de « La Bataille des Thermophiles », sorte de péplum du pauvre, ou mieux de péplum spaghetti sans panache. En gros une sorte de reconstitution d’une grande bataille grecque où Spartiates et Perses se livrèrent une guerre sanglante. Sur le papier ça donne envie, en film ça donne envie, mais de dormir. On dirait du Ed Wood, tant les acteurs semblent sorti d’ « Amour Gloire et beauté », aucune scène crédible, aucun comédien pour relever le niveau de l’autre. Les décors semblent prêt à tomber au moindre souffle de vent et même la styliste ne s’est pas  fatiguée sur les costumes.

On pourrait disserter pendant des heures sur la pauvreté de ce film, mais en fait une seule question revient à chaque fois, c’est : Pourquoi ?

Pourquoi avoir sorti un tel film et laissé faire un si flagrant manque de talent ? La réponse semble être le besoin urgent des studios de gagner de l’argent en attendant que le chef-d’œuvre n’arrive.

Mais la seule question qui reste sans réponse c’est : Pourquoi avoir sorti ce film en DVD ? Car là je n’arrive pas trouver d’excuse, Y aurait il un quota de navet à éditer pour une obscure loi de rendement ? Y a-il suffisamment d’inconscient pour créer une demande ? Franchement je ne comprends pas !  Rudolph Maté à qui l’on doit notamment « Rewak, le rebelle » en 1960 ou encore « Terre sans Pardon » en 1957, ne brille pas par son talent de conteur, les comédiens principaux  comme Richard Egan (Duel dans la boue, 59, The Amsterdam Kill, 77) ou encore Diane Baker (Le Journal d’Anne Franck, 58, Le silence des agneaux, 90)sont aussi à l’aise en jupette qu’une assiette de fruits de mer dans un Mac Do. Rien, rien n’est à garder dans ce désastre. On arrive avec l’envie de regarder un péplum, on en ressort avec celle de voir un vrai péplum.

Alors si vous aimez la Grèce, antique de préférence, que les batailles en chars vous excitent, que les hommes en jupette reste votre plus grand fantasme et que vous n’aimez pas les films de gladiateurs, et bien même là, ne regardez pas "La bataille des Thermophiles".

On sent, quand même, que la production ne croyait pas vraiment à l’utilité de cette sortie DVD, car l’image est telle qu’elle était à l’origine, fade, sans beauté dans les couleurs et pleine de taches. En gros un document d’archive, qui aurait mieux fait d’y rester.

Pour le son c’est la même chose, même pas doublage français, histoire que l’on comprenne mieux l’ampleur du désastre. Ca crachote, c’est irritant et en plus cerise sur le gâteau, c’est vraiment mal joué.

Ouf, pas de bonus, j’ai eu peur.