Au-delà des lois

La vie calme et sereine de la famille Mc Cann est bouleversée par le viol et l’assassinat de la fille aînée, âgée de dix sept ans. Le meurtrier, Robert Doob (Kiefer Sutherland), est arrêté puis aussitôt relâché suite à un vice de procédure. Le chagrin de Karen Mc Cann (Sally Field), la mère de famille, se transforme en amertume puis en rage, surtout lorsque le meurtrier récidive. A l’insu de son mari (Ed Harris), elle dresse un plan implacable pour assouvir son désir de vengeance.
Le sujet du film n’est pas très original et je m’attendais à ce qu’il véhicule tous les clichés habituels. Même si l’issue de l’intrigue est relativement prévisible, le réalisateur et les scénaristes ont évité ce piège. Contre toute attente, c’est la mère de famille qui détient le rôle majeur, Ed Harris n’intervient qu’en second plan. Ce n’est pas l’homme qui est en proie à des sentiments de vengeance, cet angle est donc assez original. Le policier chargé de l’enquête, le sergent Denillo (Joe Mantegna), n’est pas le héros habituel qui parvient à tout vaincre sans effort, au contraire, il présente même quelques faiblesses. Le casting est parfait, chaque personnage est interprété avec conviction. Kiefer Sutherland force même un peu trop le trait ce qui l’impose d’emblée comme un criminel irrécupérable, mais il faut dire que le scénario ne lui laisse pas d’autre possibilité : je suis toujours gêné lorsqu’on m’impose des conclusions au lieu de me conduire à les déduire. Quelques astuces scénaristiques, que je ne dévoilerai pas, vont permettre à ce film de ne pas sombrer dans la caricature.
La capacité des américains à s’unir et à oeuvrer au travers de groupes de soutien est bien abordée,  y incluant même l’existence de membres plus extrémistes. Je ne dirai pas que « Au-delà des lois » est un film qui fait réfléchir sur la peine de mort ou sur la justice, à l’inverse d’une oeuvre plus aboutie telle que « La dernière marche ». Même si le message que transmet ce film peut être considéré comme subversif, il n’en demeure pas moins qu’il faut reconnaître à John Schlesinger (Marathon Man, Midnight cowboy ) une maîtrise de son sujet avec quelques scènes fortes, notamment celle du crime de la jeune Julie Mc Cann (Olivia Burnette).

Très correcte dans l’ensemble, elle souffre néanmoins sur quelques scènes d’une granulosité excessive  associée à un manque de luminosité. Heureusement, le défaut est assez rare pour ne pas compromettre le rendu final du film.

 

Le Dolby Digital 5.1 nous est proposé en français, anglais, allemand, italien et espagnol. Aucune différence notable entre La VO et la VF qui  présentent les mêmes caractéristiques :
- voies surround judicieusement exploitées
- dynamique correcte sans être exceptionnelle
- manque de précision de la voie centrale : les dialogues sont reproduits avec un manque de profondeur ce qui induit un résultat un peu brouillon sur les scènes chargées en informations (par exemple à 5 minutes 55, la scène de panique de la mère dans la rue)
- peu d'interventions du canal de graves mais très efficaces

 

Les menus fixes et austères donnent accès au chapitrage, au choix du format audio ainsi qu'à la sélection des sous-titres. Ne cherchez pas de suppléments, il n'y a absolument rien : sans commentaire ...