King Kong

Genre
Pays
Nouvelle-Zélande/USA (2005)
Date de sortie
mardi 1 août 2006
Durée
180 Min
Réalisateur
Producteurs
Jan Blenkin, Carolynne Cunningham, Peter Jackson, Fran Walsh, Philippa Boyens, Eileen Moran, Annette Wullems
Scénaristes
Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson
Compositeur
James Newton Howard
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Il aura fallu 10 ans et la trilogie du Seigneur des anneaux pour convaincre Universal de financer le remake de King Kong. Avec un budget de 207 millions de dollars le film en a rapporté sur sa seule exploitation en salles près de 550 dans le monde. Une opération finalement juteuse.
Critique Cinéma
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Guillaume Simon
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
180 min
Nb Dvd
2


L'histoire

Venant juste d'apprendre qu'il est remercié par la production le cinéaste Carl Denham embarque en catastrophe sur le navire qu'il loue avec toute son équipe et Ann Darrow, une actrice au chômage qu'il vient juste de découvrir, vers le lieu de son tournage dans l'espoir de ramener des images tellement saisissantes qu'il en regagnera la confiance de ses employeurs. Sa destination, Skull Island, se révèlera être le dernier lieu inexplorée de la terre, une jungle menaçante peuplée de dinosaures et surtout d'un singe géant à qui les indigènes de l'île vont offrir une Ann fraîchement kidnappée en sacrifice. Mais les réactions du roi Kong sont imprévisibles...

 

Génèse d'un projet

Si beaucoup de cinéastes ont dans leur carrière un projet rêvé peu arrivent finalement à réaliser leur vision et finir par l'imprimer sur pellicule. Si parfois ils y arrivent, pour le meilleur (Il était une fois en Amérique de Sergio Leone) ou pour le pire (Hook de Steven Spielberg) beaucoup ne voit jamais des années de travail acharné aboutir (le célèbre projet maintes fois avorté de Kubrick sur la vie de Napoléon). Et Peter Jackson à bien faillit appartenir à cette seconde catégorie.

Nous sommes en 1995, Peter Jackson vient de réaliser Fantômes contre fantômes, une très bonne comédie fantastique avec Michael J. Fox qui malheureusement pour lui subit un échec sans appel au box-office. La qualité du film aidant (à défaut d'une pluie de dollars qui aurait tout arrangé) il propose à Universal le film de ses rêves, un remake du King Kong de 1933. Universal accepte et laisse le gros barbu Néo-Zélandais s'atteler à la tâche ardue de la pré-production de ce qui s'annonce déjà comme une production colossale. Le temps passe, un script est écrit, des maquettes sont construites, des décors fabriqués, un casting envisagé... tout semble se goupiller parfaitement jusqu'à deux dates clés qui vont faire irrémédiablement couler le projet. Tout d'abord la sortie de Mon Ami Joe, un autre remake d'un film des créateurs de King Kong mettant lui aussi en scène un grand singe puis, surtout, la mise en chantier de Godzilla, un projet concurrent sur un autre grand monstre venu retourner la grosse pomme. Devant tant de signes avant-coureur de banqueroute financière Universal décide de limiter les risques et de stopper le projet de Jackson tant qu'il n'a pas encore coûté trop cher.

La décision provoque non seulement la déception extrême du réalisateur, qui voit là son projet le plus cher lui passer sous le nez (sans avoir la garantie qu'un autre ne le fera pas un an après) mais aussi la mise au chômage de toute son équipe. Ayant en effet tout récemment investit dans une compagnie d'effets spéciaux il se doit de trouver un gros projet à lui confier, élément captital pour assurer la survie de l'entreprise. C'est là que Jackson a un déclic, mettre en scène la trilogie du Seigneur des anneaux. Après un travail acharné de plusieurs mois il livre une vidéo de bouts d'essais assez convainquante pour décrocher les droits et un budget conséquent.

La suite, tout le monde la connaît. Pour faire court disons que 8 ans après avoir quitté le bureau des exécutifs de Universal la tête basse c'est en grande pompe que ces même portes sont rouvertes à un Jackson qui n'a qu'à imposer ses conditions pour "accepter" de réaliser King Kong. Il ne fait pas dans la demi-mesure en exigeant 20 millions de dollars, une participation sur les bénéfices, carte blanche et la participation totale de sa propre boite d'effets spéciaux ayant déjà officié sur le Seigneur des anneaux, Weta. 2 ans plus tard et 40 kilos en moins Jackson reviens, épuisé, les bobines de son King Kong sous les bras. Verdict.

 

Critique subjective

Inutile d'y aller par quatre chemins (de toutes façons vous devez sûrement lire la note avant l'avis redactionnel donc vous étes déjà au courrant) ce King Kong version 2005 est une grande réussite. Non seulement il permet de prendre la mesure (si besoin était) de la médiocrité absolue de la version de John Guillermin réalisée en 1976 mais se paye en prime de luxe de surpasser son modèle, l'original de 1933. Jackson en a simplement récupéré l'essence, une partie du style, mais lui a donné vie, apporté de l'épaisseur à des personnages qui en avaient bien besoin, choisi des acteurs s'impliquant plus dans leurs rôles (l'un des défauts de l'original étant l'interprétation assez limite) et offert à Kong un nouveau statut de monstre sacré du cinéma en le modernisant (techniquement) tout en respectant le personnage d'origine (pour le traitement).

L'original de 1933 allait très vite dans le vif du sujet (il faut dire qu'il durait deux fois moins longtemps que le présent remake) et l'introduction des personnages était très succincte (voir même carrément absente dans le montage français). Peter Jackson prend son temps (le film dure 180 minutes, tout de même) attend 25 minutes avant de quitter New-York et une heure avant de provoquer la première apparition de Kong. Les personnages en sortent grandis, plus réalistes, plus humains, mieux définis. Ce sont sont simplement des gens ordinaires (quittant un New-York en pleine grande dépression) pour rejoindre un lieu et des créatures extraordinaires. Arrivés là, ils ne se comportent pas en héros, ou peu, mais tentent juste de survivre en territoire hostile sur Skull Island, dernier bastion inviolé de la planète.

Ces personnages sont en fait le fil rouge d'un film clairement séparé en trois parties (thématique déjà présente dans l'original mais pas ou très peu utilisé) : la première dans un New-York ravagé par la crise économique et la pauvreté, la seconde dans cette jungle située hors du temps, la troisième verra se rencontrer les deux premières, l'une prendra sa revanche, l'autre détruira l'étranger sans émotion et sans jamais tenter de le comprendre. C'est là tout le sujet de King Kong, auquel Jackson rajoute celui dit de "la belle et la bête". Dans l'original, si Kong est clairement épris de Ann, ce n'est pas un amour partagé, Ann se contentant de crier d'un bout à l'autre. Jackson a su faire évoluer cette relation. Dans le remake de 2005 Kong et Ann se ressemblent. Seuls, las, n'attendant plus rien de la vie et abandonnés par tous, leur rencontre va réveiller l'intérêt d'un Kong qui se contentait alors seulement de survivre sans autres buts précis. Il devient le protecteur d'une Ann qui n'a plus peur de lui. On ne parle évidement pas véritablement de sentiments amoureux dans le film entre Kong et Ann (ce qui serait de toutes façon mal perçu et assez ridicule à l'écran, imaginez des scènes romantiques entre une femme et un gorille de 9 mètres) mais d'intérêt réciproque où l'un trouve des choses à apprendre de l'autre.

Mais King Kong ce n'est pas que ça, c'est aussi (et surtout) un excellent divertissement et un très grand film d'action. Plus de 70 ans après la première version, Peter Jackson possède des moyens énormes qui permettent de concrétiser à peu près tout ce qu'il peut désirer à l'écran. Plastiquement, King Kong est un must. Le New-York du début du film est sidérant de réalisme ce qui permet de mieux trancher encore avec un Skull Island énorme, riche,  remplit de bestioles en tous genre. Des dinosaures aux oiseaux en passant par les insectes géants et aux créatures inventées pour l'occasion ce bestiaire est on ne peut plus riche et varié. Une végétation dense et une vie crédible, organique, véritable prouesse technique de Weta qui rend presque palpable cet univers inventé de toutes pièces. Au rayon des grandes scènes d'action on retiendra tout particulièrement donc un combat titanesque entre Kong et trois V-Rex (sans doute des cousins éloignés des T-Rex, ou alors juste une race imaginée par les équipes de Weta), la chute des personnages principaux dans une fosse remplie d'insectes dégoulinants et d'araignées géantes, l'arrivée du SS Venture sur l'île suite à une spectaculaire temête, une course poursuite entre dinosaures, la fuite de Kong dans les rues de New-York et bien sûr l'impressionnante scène finale au sommet de l'Empire State Building.

Jackson a un autre don, celui de bien s'entourer et d'avoir avec lui une équipe aussi motivée que bien choisie. C'est particulièrement vrai pour le casting, irréprochable comme tous ses films jusqu'à présent. Naomi Watts rend touchant le rôle de Ann Darrow et ne se limite pas à un cri (qu'elle utilise finalement assez peu), Adrien Brody et surtout Jack Black (qui imite plutôt bien Orson Welles) sont surprenants dans des rôles qui à prioris ne sont pas taillés pour eux, les seconds rôles n'ont de second que le nom tant leur traitement est digne des premiers rôles d'autres films du même type (le mérite en reviens à l'équipe aux commandes du scénario, identique à celle déjà à l'oeuvre sur Le seigneur des anneaux). L'équipe technique est à l'avenant, le film est une réussite tant sonore que visuelle. Certains ont reproché aux effets spéciaux de manquer de réalisme, c'est pourtant un aspect volontaire, celui de rendre Skull island loin de la réalité de la grande dépression présentée en début de film, de présenter un univers presque onirique. Il n'y a bien que les incrustations qui accusent parfois quelques défauts mais c'est bien peu de choses à reprocher pour un film de 3 heures bourré à ce point d'effets visuels en tout genres.

Au bout du compte, la persévérance de Peter Jackson à réaliser son rêve de gosse (il commença à tenter de remaker King Kong avec la caméra familiale dès ses neuf ans après l'avoir vu pour la première fois à la télévision) aura payé. King Kong se révèle en un très grand film aussi riche thématiquement que visuellement et offre à peu près tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un grand film d'aventure.

 

En conclusion

Film somme, film de fan, film d'action, film romantique, film historique, film d'aventure... King Kong est tout ça à la fois et plus encore. Peter Jackson offre avec ce film un spectacle extrêmement généreux, riche comme 3 blockbusters, mais n'oublie pas pour autant ses personnages en cours de route. Le travail d'écriture admirable, la mise en scène très efficace, la richesse (visuelle et narrative) grande, l'ambiance très travaillée, le souffle épique présent tout au long du film... tout est là pour faire de ce King Kong version 2005 plus qu'une simple réussite, mais aussi le premier remake d'un grand classique qui réalise le tour de force de surpasser l'original sans pour autant lui faire de l'ombre. Brassant à la fois des thèmes identiques, voisins et complémentaires, Jackson livre une version plus grande d'un véritable mythe cinématographique où tout est démesuré pour le plaisir du spectateur.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


Comme tous gros film de studio d'aujourd'hui qui se respecte, l'image DVD de King Kong est irréprochable. Mieux encore, l'expérience salle est parfaitement restituée, Kong possédant une image bien à lui sur Skull Island tant on a presque parfois l'impression d'être devant un tableau. Les couleurs sont parfaitement restituées, souvent très chaudes et immersives, on croit immédiatement à la réalité de cette jungle pourtant irréelle.

Comme pour le reste du film, la texture de l'image change suivant la partie du film. La première quand à elle est plus âpre et réaliste. Ambiance retrouvée dans la partie finale avec tout de fois un habile et discret mix des deux (les ciels de New-York ressemble bien plus à ceux de Skull Island que ceux, réalistes et très basique, presque tristes, du début.

Le constat technique est excellent, pas la moindre trace, pas la moindre tâche, ni défaut de compression, ni couleurs qui bavent, l'image de ce King Kong se hisse à un très haut niveau.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1


Skull Island débarque dans votre salon. Même en l'absence d'une piste DTS (ce qui sera également le cas sur le version longue) la bande son de King Kong est proprement détonante. Si la première partie est somme toute calme on peut déjà y admirer l'excellent mixage du film. Les dialogues sont clairs et la musique de James Newton Howard enveloppante. Puis vient l'action à proprement parler à commencer par le bateau où chaque bruitage renforce l'ambiance.

Skull Island est un exemple d'ambiance immersive, les effets fusant de toutes parts, pas pour l'esbroufe mais pour installer l'ambiance et le spectateur en pleine jungle. Les apparition de Kong sont ensuite toujours sujets à une débauche d'effets sonores (le combat avec les V-Rex est à ce titre très impressionnant).

Enfin la dernière partie du film donne une autre dimension sonore où la musique prend plus d'importance et l'action arrive à son point culminant (la séquence finale où les avions tournent autour du spectateur autant qu'autour de Kong).

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
200 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Contrairement aux éditions "normales" du Seigneur des anneaux, celle de King Kong est déjà bien chargée en bonus. Pour information une version longue sera disponible en fin d'année incluant 13 minutes de film en plus ainsi que des suppléments crées pour l'occasion. Il faudra cependant faire très fort pour surpasser en intérêt ceux conjugués de la présente édition et des journaux de bords du tournage disponibles séparéments.

DVD 1. Peu de bonus prévu pour la seule édition simple qui se résume à sa plus basique expression. En gros ce mono DVD ne comprend que le film ou presque. Seuls deux bonus minuscules remplissent la galette (il faut dire qu'avec un film de 3 heures il ne devait pas rester beaucoup de place non plus).

* The Volkswagen touareg & King Kong : très court making-of d'une pub américaine pour la marque automobile mettant en scène une voiture face à Kong en plein New-York. Réalisée avec de gros moyens (ceux du film) elle est plutôt réussie et peut d'ailleurs être vue à la fin de la séquence (2.03)

* Découvrez encore mieux NYC dans "Si seulement vous étiez là" : bande-annonce pour un film qui est en fait un court métrage dispo sur la toile à l'adresse http://www.seemoreofnyc.com. Au bout de compte on finira par comprendre qu'il s'agit en réalité d'un spot à vocation promotionnelle pour la ville de New-York réalisé par Mike Figgis (1.05)

 

DVD 2. On passe aux choses sérieuses avec ce second DVD plein à craquer de bonus. Pas très importants en nombre ils le sont sur la durée et l'intérêt.

* Introduction de Peter Jackson : Comme pour ses autres films Peter Jackson se charge d'une introduction aux suppléments. En plus de présenter ces derniers il explique également le pourquoi de leur présence et leur intérêt à ses yeux. Au bout de compte pas vraiment utile, ce bonus reste sympathique de par l'implication dont fait preuve le réalisateur (3.31)

* Journaux de post-production : Le gros morceau de cette édition. Après l'excellent double DVD consacré aux journaux de production du tournage on avait laissé Peter Jackson et son équipe devant l'énorme travail de post-production. Ici, c'est donc cette suite logique qu'on nous propose de suivre et d'assister comme jamais avant à la fabrication d'un film après le dernier clap. Tout nous est montré sans grande retenue. Les effets spéciaux bien sûr mais aussi le montage, la post-synchro, le tournage additionnel, le mixage, le bruitage, la colorimétrie... Le panorama est complet et permet de se faire une idée très précise du cheminement d'un tel film des bobines toutes droit sorties des plateaux à la projection finale lors de l'avant-première. Ici, c'est donc l'aspect technique qui prédomine. On y trouve moins d'humour et l'ensemble est moins enthousiasmant que les journaux de production du tournage (ce qui est essentiellement dû à l'aspect statique de la chose, ici ils sont dans des fauteuils plantés devant une TV ou un PC 90 % du temps) mais ce n'est pas moins passionnant et encore plus instructif. Même si une édition plus complète sortira en fin d'année on est presque tenté de dire que pour les fans possédant déjà le premier double DVD des journaux de productions il serait dommage de passer à côté de ceux-là (152.37).

* Skull island : une histoire naturelle : Cette séquence est souvent présentée comme un documenteur raté. Pourtant ce n'est pas le but premier de ce reportage présentant la faune et la flore de Skull island comme une réalité. Ici, tout le monde sait et peut deviner l'aspect fantaisiste de la chose tant cela tiens au plus élémentaire bon sens. L'intérêt est avant tout de donner une réalité et de renforcer la mythologie de King Kong. Jackson et son équipe se sont en effet faits un point d'honneur, au cours de la préparation et la réalisation du film, de donner une histoire à Skull island, un historique complet qui, s'il ne figure pas dans le film, a donné la direction à prendre à tout le staff technique. C'est ce qui est présenté ici (16.56)

* Kong's New York 1933 : Ici c'est une autre histoire qui est racontée, cette fois bien réelle, celle du New York des années 30 en proie à la débâcle économique, aux inégalités, à la pauvreté. Points de vue des historiens, images d'archives, témoignages, permettent de se rendre compte de l'exceptionnel travail de Jackson et son équipe sur la reconstitution de cette époque dans le film qui apparaît d'autant plus réaliste. Les différentes parties du documentaire abordent les différents aspects de New-York repris dans le film : la dépression, le vaudeville, l'aspect physique de la ville, la population, la prohibition, l'architecture (28.28)

 

Une première édition passionnante à défaut d'être vraiment complète. On attend donc impatiemment la version longue du film prévue pour la fin de l'année et ses tout nouveaux suppléments. Pour l'heure, on se contentera largement de cette excellente première édition qui pourrait bien finalement être complémentaire avec la prochaine.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Introduction de Peter Jackson