Le seigneur des anneaux : les deux tours

Titre Original
The Lord of the Rings: the two towers
Genre
Pays
USA (2002)
Date de sortie
mardi 26 août 2003
Durée
180 Min
Réalisateur
Producteurs
Peter Jackson, Barrie M. Osborne, Tim Sanders, Fran Walsh
Scénaristes
Peter Jackson, Fran Walsh, Philippa Boyens
Compositeur
Howard Shore, Enya
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Exceptionnellement cette critique fait appel à trois personnes. C'est Alexandre Czapski qui s'est chargé de l'analyse subjective de ce deuxième volet et qui vous propose son point de vue sur le genre et les difficultées de mener une suite cohérente dans un projet si vaste. Bruno Orrù apporte son expérience dans l'analyse visuelle et sonore ; au delà d'un très large succès commercial les DVD de la trologie Le seigneur des anneaux repoussent les limites qualitatives de ce que l'on connaît. Dans ce deuxième volet, c'est l'environnement sonore qui est étourdissant de précision et de cohérence. Enfin Sébatien Dominiak est d'un des animateurs du célèbre site Elbakin.net qui relaye de nombreuses informations sur la "Fantasy" en général et sur l'oeuvre de Tolkien en particulier.

La note de 4/5 relative au film s'applique sur la version cinéma ici présentée. Il est certain que cette notre progressera pour la version longue qui apparaît déjà comme plus complète sur un strict point de vue historique mais surtout plus cohérente dans sa construction.

L'ensemble des suppléments proposés sur cette édition Prestige ne sera pas présent sur l'édition collector. A bon entendeur...

Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Oui
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Alexandre Czapski, Bruno Orru Sébastien Dominiak
Editeur
Edition
Edition prestige
Label
Zone
2
Durée Film
180 min
Nb Dvd
1


L’histoire :



A la fin de LA COMMUNAUTE DE L’ANNEAU, après la mort de Boromir (Sean Bean) et la disparition de Gandalf (Sir Ian McKellen) à Khazad-dûm, la Communauté s’est scindée en trois. Chaque groupe est toujours aussi déterminé à permettre à Frodon d’accomplir sa quête héroïque… Perdus dans les collines de l’Emyn Muil, Frodon (Elijah Wood) et Sam (Sean Astin) découvrent qu’ils sont suivis par le mystérieux Gollum (Andy Serkis). Gollum promet de conduire les Hobbits jusqu’à la Porte Noire de Mordor. Aragorn (Viggo Mortensen), Legolas l’Elfe (Orlando Bloom) et Gimli le Nain (John Rhys-Davies) font route vers le Rohan, le royaume assiégé de Théoden (Bernard Hill). Ce grand Roi, manipulé par l’espion de Saroumane (Christopher Lee), le sinistre Grima Langue de Serpent (Brad Dourif), est désormais tombé sous la coupe du malfaisant Magicien. Eowyn (Miranda Otto), la nièce du Roi, perçoit l’âme d’un grand chef en Aragorn. Et, bien qu’il soit attiré par la jeune femme, Aragorn n’oublie pas son amour pour Arwen (Liv Tyler) ni le pacte qu’ils ont conclu tous deux.

Il était une fois…

En des temps reculés, le cinéma et le théâtre étaient considérés comme des divertissements qui s’adressaient essentiellement aux adultes. Les années 60-70, avec l’avènement d’une nouvelle ère sociale dans laquelle les loisirs tendaient à prendre une place centrale parmi les préoccupations de l’époque, ont connu un vaste élargissement du public concerné. Cet évasement de la clientèle s’est tout naturellement fait vers la jeunesse. Les notions de " film familial " ou encore de film " tout public " (bien qu’il ne s’agisse là que d’une reformulation du même concept commercial) ont tout bonnement relancé l’intérêt des producteurs pour un genre cinématographique issu d’une forme de la littérature bien souvent sous considérée (même de nos jours) et que nous désignerons sous son appellation la plus générale : le fantastique. Les années 70 ont, en effet, connues une large vague de films fantastiques. L’un des éléments culminants de cet engouement fut, sans contestes, la sortie au cinéma de Star Wars, premier épisode de la trilogie du même nom réalisée par George Lucas, et qui appartient à un sous genre du fantastique : la science fiction.

Heroic fantasy…

L’ Heroic fantasy est un autre genre littéraire et cinématographique dérivé du fantastique qui connu, donc, un engouement certain durant ces années dont nous parlions plus haut. Comment caractériser cette nouvelle déclinaison ? Grossièrement, on peut y distinguer deux composantes principales. La première est que le monde dans lequel se déroulent les intrigues est vaguement d’inspiration médiévale. La seconde, et c’est celle qui permet de distinguer un film de capes et d’épées d’un film typiquement héroic fantasy, est que ce monde est doté d’un bestiaire bien achalandé. C’est en effet, ici, le domaine des fées, nains, trolls et autres elfes. Cette composante essentielle du genre rapproche donc l’héroic fantasy d’un certain aspect " merveilleux " du conte de fée. Relayé par le succès du jeu de rôles Donjons et Dragons, l’Heroic Fantasy, se fit rapidement une belle place au Box office. Avec des films comme Le Dragon du Lac de Feu (1981), Dark Crystal (1982), Princess Bride (1987) ou encore Willow (1988), l’intérêt du public pour ce genre de productions allait en grimpant. Certains d’entre eux marquèrent les esprits, d’autres devinrent cultes allant jusqu’à rejoindre le panthéon des dvd.

Une époque fantastique…

Avec les sorties au cinéma de Blade, Spiderman ou plus récemment Hulk, il faut bien avouer que nos années 2000 sont marquées par la mode de l’adaptation cinématographique d’œuvres en tout genre. L’adaptation récente du jeu de rôles Donjons et Dragons a probablement relancé l’intérêt du public pour le genre Heroic fantasy et, avec les récents progrès des effets digitaux, l’adaptation du Seigneur des Anneaux au cinéma (tant de fans ont rêvé de voir le film d’animation de Ralph Bakshi enfin suppléé) s’est avérée finalement possible aussi bien techniquement que financièrement.

Etat des lieux d’un film attendu par les fans…

Le rayonnement du Seigneur des Anneaux ne cesse de s’étendre : les résultats du box-office mondial de la sortie en salles des Deux Tours (plus de 910 millions de dollars de recettes, second épisode de l’adaptation au cinéma de l’œuvre de J.R.R. Tolkien) ont surpassé ceux de La Communauté de l’Anneau (860 millions de dollars de recettes). Les livres Le Seigneur des Anneaux restent aux premières places des ventes ainsi que les DVD de La Communauté de l’Anneau. Tout cela témoigne de l’enracinement visuel de cette Trilogie dans l’imaginaire contemporain. Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours a obtenu les nominations et les récompenses les plus prestigieuses, notamment deux Oscars en Mars dernier (Meilleur Effets Spéciaux, Meilleur Montage Sonore). Le film est classé actuellement au septième rang de la liste des plus gros succès de tous les temps aux Etats-Unis et à la cinquième place du box-office mondial.

Les dures règles d’une suite cinématographique…

Avec ses trois volets tournés simultanément, Le Seigneur des Anneaux peut être considéré comme un vrai triptyque cinématographique. Une trilogie, donc, avec une vision globale du réalisateur de l’œuvre de Tolkien qui s’étend sur trois films. Pourtant, nombreux sont les spectateurs qui ont pu attendre, du second volet du Seigneur, une suite respectant les règles énoncée avec humour par Wes Craven dans le film Scream 2, normes qui pourraient en fait se résumer à une seule préposition : " Plus ". En effet, même si le premier volet nous laissait découvrir le monde des Terres du Milieu, certains ont pu trouver que ce second volet ne nous en proposait pas… plus. Certains fans attendaient de Peter Jackson plus de détails, plus de monstres, globalement, une meilleure présentation des Terres du milieu.

Et bien non !

" Ce n'est pas une succession de plans où l'on montre le voyage d'une compagnie perdue dans les Terres du Milieu... Si c'était ça, les vrais fan[atique]s auraient crié avec véhémence que ce film est creux et sans âme. Et c’est là réside le talent de Peter Jackson : Sauron incarne, dans le premier volet autant que dans le second, l'envie du spectateur de voir, tout comme l'envie qu'a Frodon de mettre l'anneau. Sauron, incarné en oeil unique, est l'envie de savoir qui réside à la fois chez le spectateur et dans le possesseur de l'Anneau ! Comment cela aurait-il pu être autrement ? Comment satisfaire le plus de gens possible alors que le film était ultra attendu ? Et bien simplement en donnant aux spectateurs les mêmes pouvoirs et les mêmes failles qu'au porteur de l'anneau : celui d'être pour un instant celui qui voit sans être vu, l'oeil, celui qui récolte la puissance mais aussi celui qui désire ! "

Alors non, en effet, le film ne nous en propose pas " plus " (bien que cette proposition pourrait facilement être réfutée par la simple évocation de la bataille du gouffre de Helm). Au contraire, le deuxième film de la trilogie du Seigneur des Anneaux prolonge, plutôt que développe, la féerie du premier volet. Ce qui importe le plus, ce sont les personnages de cette communauté éclatée et la fraternité qui existe entre eux. C'est l'enjeu majeur du film, c’est ce qui lui donne sa force.

Ce paragraphe contient un extrait de l’article " LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, SAURON EST-IL LE SEUL OEIL ? ", rédigé par Bulle, paru sur le site .v.u.l.g.u.m. (le site collaboratif de vulgarisation de la connaissance par des moyens LIBRES !) et proposée, ici, dans le cadre de la licence Art Libre (http://artlibre.org/licence.php/lal.html).
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


Pas facile de proposer un étalonnage cohérent mais c’est pourtant le pari réussit

de ceux qui ont préparé le master cinéma pour le coucher sur cette édition française. On retrouve dans une certaine mesure les couleurs légèrement saturées du premier volet bien que les séquences " optimistes " soient ici peu nombreuses. Le ton n’est pas à la rigolade et cela se perçoit dans la colorimétrie globale qui présente des tons neutres, voir sinistres. Les ambiances visuelles diffèrent sensiblement du premier volet ; les belles couleurs vives et colorées d’effacent au profit de tons plus ternes et moins contrastés. Il ne s’agit pas ici d’un défaut de master mais bel et bien de la parfaite retranscription des tonalités originelles.



Les contrastes ont été soigneusement travaillés permettant d’apprécier au mieux les séquences nocturnes… et pluvieuses !

C’est un élément bien évidemment très important qui permet d’apprécier les créatures dans toutes leurs subtilités et de ne pas tuer la profondeur de champ comme c’est souvent le cas dans les séquences sombres.



La compression est exemplaire, ce n’était pas joué d’avance avec une durée de film aussi longue.

C’est d’ailleurs pour conserver cette qualité visuelle que l’éditeur renonce à proposer un flux DTS sur cette version. La version longue comme vous le savez sans doute sera proposée sur deux DVD, permettant alors d’offrir cette piste audio tant convoitée. L’image est d’une belle définition, mettant en valeur le travail de précision dans la construction des extérieurs ou l’habillage des différents personnages. Ces efforts amènent assez logiquement le spectateur à mieux déceler les effets numériques et tout spécialement les créatures virtuelles avec une exception majeure et de taille, Gollum.



L’intégration du personnage virtuel Gollum est tout simplement magique,

tant dans sa présence à l’écran (son rôle devient majeur dans ce second volet) que son agilité à s’insérer dans les décors réels. Les textures sont admirables, la définition de l’image proposée sur le DVD permettant de savourer à l’extrême les avancées technologiques dans ce domaine. L’apparente intégration du personnage virtuel avec les acteurs est stupéfiante ; ici pas besoin de faire un effort d’imagination, la magie opère avec réalisme sans aucun précédent cinématographique.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1


Tout comme le premier volet, le spectacle sonore est de premier choix.

Bien sur, la compression Dolby laisse quelques impressions de tassement sur les séquences les plus lourdes mais cela ne suffit pas à faire rater la note maximale. Les raisons de cette excellence sont multiples ; une spatialisation intelligente qui permet d’apprécier tout autant les dialogues humains ou elfiques (quelle langue douce et reposante !), les ambiances permettant de s’immerger sans s’en rendre compte dans les décors, les effets ponctuels dont l’utilisation n’est jamais exagérée et toujours relayée par un point d’ancrage visuel.



Mais le travail de fond le plus efficace, et en définitive le plus transparent, réside dans la balance des différents éléments sonores.

Sans sacrifier la dynamique nécessaire à ce type de spectacle, les informations sonores ont été méticuleusement ajustées pour éviter tout effet de masque malencontreux ; les scènes les plus chargées sont pourtant d’une lecture sonore aisée, chaque élément sonore prend sa place au premier plan pour appuyer les plans visuels qui défilent rapidement. La séquence finale est à ce propos la plus significative avec des dizaines d’éléments distincts qui se chevauchent ou s’entremêlent sans pour autant que l’on ressente une quelconque indigestion sonore. C’est du grand art de préparation sonore et il faut le souligner.



Les deux pistes VO et VF présentent une forte similitude dans leur construction.

L’usage d’un master international est indéniable.



Les exemples de chocs sonores sont multiples.

On peut toutefois retenir un cri de Gollum envahissant à 8’30, des ambiances tournantes dès la 28ème minute lors du souvenir de l’échappée des Hobbits, une immersion aquatique réaliste à 35’30 et quelques minutes plus tard à 38’10 le survol du spectre ailé qui permet de ressentir physiquement le battement des lourdes ailes sans oublier bien entendu la bataille finale et en particulier à son début avec le martèlement et des clameurs qui glacent le sang par leur présence physique et leur ampleur.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
120 min
Boitier
Amaray


Sur le tournage du Seigneur des Anneaux

Ce premier bonus est à ranger parmi les moins intéressants car il est constitué d'extraits du film et de très brèves phrases des participants. C’est le document promotionnel type diffusé à la télévision américaine les jours qui précèdent la sortie du film. Il offre un résumé du film et qui se révèle assez inutile si on vient de voir le film. Toutefois les fans pourront relever ici et là quelques phrases intéressantes des divers participants. Ainsi, Elijah Wood (Frodon) considère que le début des Deux Tours constitue le véritable début du voyage ou que Peter Jackson était considéré comme le dixième membre de la Communauté (dixit Dominic Monaghan, alias Merry). On a en outre confirmation que le Sylverbarbe "animatronique" n'est pas du tout confortable pour deux apprentis Hobbits. Viggo Mortensen (Aragorn) considère quant à lui que les Deux Tours est plus "humain" que la Communauté de l'Anneau. Enfin, Peter Jackson tient à mettre l'accent sur le fait que les effets spéciaux doivent rester discrets et qu'ils auraient facilement pu "phagocyter" l'histoire.

Retour en Terre du Milieu.

La deuxième partie des bonus se révèle plus consistante et a pour but de nous raconter l'histoire du tournage vu par les acteurs. En introduction Elijah Wood (Frodon) et Orlando Bloom (Legolas) y vont de leur petite phrase, précisant respectivement que ce film est bien meilleur que le premier ou qu'on y voit une bataille d'une ampleur jamais vue. On peut être d'accord avec ces points de vue, mais ils sont placés là de façon inadéquate. Comme les trop nombreux extraits de film sans commentaires qui parsèment la grande majorité des bonus (on doit bien voir trois fois Aragorn rentrant dans la salle principale de Fort le Cor).

Heureusement, l'intérêt va croître de façon importante avec différentes anecdotes et points de vue racontés par les acteurs et c’est bien là le but ce bonus. On en apprend ainsi plus sur la relation qui s'est tissée entre Elijah Wood et Sean Astin (Sam), ainsi que sur leur première rencontre avec Peter Jackson et leur peur de ne pas être à la hauteur des espérances des nonbreux fans de Tolkien. Dans un tout autre registre, Orlando Bloom passe pour la tête brûlée de service, avec des images de sports dits " extrêmes " (saut à l'élastique, chute libre, ….) et sa cicatrice dûe à un grave accident, un an avant le début du tournage. Liv Tyler (Arwen), quant à elle, se sent comme Dumbo avec ses oreilles elfiques synthétiques. Elle précise en outre que c'est Viggo Mortensen qui a insisté pour rajouter des répliques en elfique lors de leurs scènes communes. D'ailleurs, ce cher Viggo rend Miranda Otto (Eowyn) très prolixe : " J'ai été éblouie par lui (…) Il doit être facile de tomber amoureuse de lui ".

En outre, un passage insiste sur l'importance du cheval dans ce film (notamment au Rohan, patrie des maîtres de chevaux) et Viggo Mortensen est encore mis en avant, car, lors de ses journées de congé, il continuait à monter pour parfaire sa technique. Enfin, il parle lui-même du tournage de la bataille du Gouffre de Helm, qui a duré quatre mois et de l'extrême fatigue qui les a tous touchés. Il compare la mine de tous les participants à celles de vampires, teint blafard, cernes et yeux injectés de sang. On a d'ailleurs la bonne surprise de voir intervenir des cascadeurs avec des tee shirts " I survived Helm's Deep ". On louera encore une fois l'état d'esprit de Viggo Mortensen, qui ne pouvait se laisser aller, car tous les figurants, eux, combattaient la fatigue. Il est à noter que ce type de raisonnement a été plusieurs fois souligné sur ce tournage (notamment envers Peter Jackson, véritable bourreau de travail). Enfin, les fans pourront encore plus reprocher au réalisateur la scène de fausse noyade d'Aragorn (totalement absente du livre et finalement inutile pour l’intrigue), en voyant que cela a presque failli aboutir à une vraie noyade de Viggo (les images sont assez saisissantes …).

L'importance du caractère naturel d'Edoras, " capitale " du Rohan est aussi mis en avant ("une vallée secrète" selon Ian McKellen, alias Gandalf). Mais on verra que cela se révèle assez redondant avec les featurettes qui suivent. Bien entendu, le personnage de Gollum est présent dans cette partie avec en particulier la façon dont le comédien Andy Serkis doit rejouer plusieurs fois les scènes ; une fois avec les acteurs, puis en studio avec des capteurs de mouvements à chaque articulation, puis c’est aux animateurs de prendre le relais et d’aboutir à l’extraordinaire résultat final. L’anecdote que l’on retiendra surtout est le tournage difficile de la scène où il se roule dans l'eau. En effet, celle-ci est glacée et quatre prises seront nécessaires ! Le travail fourni par les techniciens est aussi sidérant, car, avant de pouvoir tourner cette scène, il a fallu enlever toute la neige qui recouvrait cette partie du ruisseau ! Edifiant ! Bernard Hill (Theoden, roi du Rohan, un personnage très sérieux) s'avère être un joyeux drille, alors que Dominic Monaghan (Merry), Billy Boyd (Pippin) sont à l’image de leurs personnages : de bons vivants, prompts à la rigolade et mettant une bonne ambiance sur le tournage.

Ce Retour en terre du milieu laisse finalement un goût mitigé. Les anecdotes, nombreuses et souvent intéressantes pour les fans des films, se trouvent malheureusement handicapées par une présentation par trop clinquante et ampoulée. Le public non connaisseur sera lui mis en appétit par les amorces de description et amusé par le franche camaraderie qui régnait sur le tournage. Celle-ci est perceptible dans tous les documents. Mais il est dommage que le studio ait voulu en faire un élément vendeur et appuie ainsi beaucoup trop dessus. Mais, c'est avec le sourire aux lèvres que l'on sort du visionnage de ce bonus.


Haut et Court ; coulisses du court métrage.

Voici un des bonus qui met de bonne humeur : le court métrage de Sean Astin (Sam) intitulé Haut et Court. Il nous présente trois personnes qui s'entraident pour coller une affiche sur un mur. Le colleur d'affiche en proie à un mal de dos féroce et possède de plus une échelle en bien mauvais état. Le plus grand acteur du tournage (au sens physique !) joue le rôle de celui qui aide notre pauvre colleur à fixer l'affiche en hauteur et c'est l'une des doublures des hobbits, une vietnamienne de très petite taille qui se charge de donner un coup de main pour le bas de l'affiche. Ce court métrage a déjà circulé sur internet et certains le trouvent mièvre et sans saveur. Pour ma part, je préfère le trouver plein de bons sentiments, mignon et finalement pas si éloigné que cela des idées d'entraide et de solidarité que l'on peut trouver dans le Seigneur des Anneaux. Ce sont surtout les coulisses de ce film, qui le suivent, qui se révèlent hilarantes. Tourné en un dimanche, il a nécessité la participation active de nombreux membres de différentes équipes du film. Dans des emplois complètement décalés. Même Barrie Osbourne, le producteur, et Peter Jackson mettent la main à la pâte. Et c'est Andy Serkis qui nous réserve un petit numéro savoureux ! On regarde donc ces deux bonus, qui n'ont comme prétention que de nous divertir, avec un plaisir non feint.

Les featurettes.

Après ce petit intermède décalé, le retour dans la promotion du film est plutôt difficile car apparaissent les très commerciales featurettes d’environ cinq minutes chacune.

- Les forces du Mal
C’est la featurette qui nous présente les " méchants ", notamment Grima (Langue-de-Serpent), espion à la solde de Saroumane et qui joue le rôle de conseiller auprès du Roi Theoden. On retiendra la phrase de Karl Urban, qui joue le rôle d’Eomer. Il s’interroge sur la difficulté de repérer cet espion à Edoras, " Grima étant le seul brun au milieu des blonds ".

- Conception sonore de la Terre du Milieu
C’est à un documentaire rapide qui nous attend là mais on ne pourra éviter de sourire à la vision de preneurs de son dans un cimetière la nuit. En effet, ce choix a été fait car Wellington se trouve être une petite ville bruyante, et il faut attendre la nuit, en attendant que les cigales dorment ! Les hurlements de nuit dans cet endroit habituellement calme a amené d’ailleurs la police à venir plus d‘une fois.

- Edoras : capitale du Rohan
C’est cette featurette qui s’avère de loin la plus intéressante avec les difficultés de construction du palais et les inspirations qui ont mené les illustrateurs et décorateurs. C’est la civilisation scandinave qui a servi de clef de voûte à la création de ce palais et cela semble légitime, compte tenu des inspirations scandinaves plus générales de Tolkien lui-même. On notera en outre l’intervention tout à fait pertinente d’Alan Lee, l’un des deux célèbres illustrateurs à avoir contribué au tournage, évoquant un retour en arrière de la communauté, dans le passé. Les fans apprécieront...

- Les créatures de la Terre du Milieu
Les concepteurs nous dévoilent ici les principales inspirations pour l’apparence des Wargs, ces bestioles malfaisantes, apparentées aux hyènes et montées par les Orques et les interactions entre ceux-ci et leurs montures. Le cas des oliphants est aussi abordé ; souvenez-vous ce sont ces énormes éléphants apercus par Sam, Frodon et Gollum en Ithilien. Enfin, on nous parle aussi des montures des Nazgûls et notamment des réflexions à propos de la taille de leurs ailes. On aurait aimé en savoir plus. En fait, ces reportages nous mettent en appétit, et, à la manière d’un Starship Troopers, on attend vainement un " Voulez-vous en savoir plus ? "

- Gandalf le Blanc
Ce document est assurément le plus décevant, mais y-avait-il vraiment matière à construire un sujet autour du magicien … ? Rien n’est moins sûr. Tout juste peut-on être interpellé par une scène où Gandalf parle de Sauron avec Aragorn et qui ne nous est pas familière.

- Armes et armures
Les inspirations pour la création des armes et armures sont dévoilées, mais cela reste très superficiel et laisse surtout un arrière-goût de déjà-vu à qui a vu les bonus du DVD de la Communauté de l’Anneau. On relèvera toutefois la remarque de Richard Taylor, responsable de Weta, sur un parti-pris médiévaliste, qui irritera certains fans. Enfin, John Rhys-Davies, dont c’est l’une des seules apparitions, nous confirme sa vision très personnelle (pour ne pas dire plus) du film.

- La bataille du Gouffre de Helm
Cette featurette se révèle être l’exemple type du gros défaut des bonus de ce DVD : la redondance. En effet, ce sujet a été très largement abordé par les acteurs dans Retour en Terre du Milieu. Et si le propos peut apporter quelques différences et son lot d’anecdotes, la répétition d’images identiques entre les deux bonus est finalement pénible. Ce qui nous marquera dans ce bonus est de voir les figurants tromper l’ennui et le froid de la nuit, en entamant un Haka à la manière des All-Blacks.

- La naissance de Gollum
On aborde là LA réussite des Deux Tours : Gollum/Smeagol, ce personnage schizophrénique absolument extraordinaire. Si, comme pour la précedente featurette, certains points peuvent sembler répétitifs, sa conception est explicitée ici de manière plus fournie, avec des exemples des premières moutures faites sans l’aide du visage d’Andy Serkis, puis celles auxquelles il a contribué. La différence est saisissante. On est aussi frappé par le parallèle entre les expressions prises par l’acteur et celle de son personnage : l’écran divisé en deux, on saisit bien mieux l’intérêt d’une telle technique. Un public déjà informé trouvera sans doute ce reportage relativement peu captivant, mais il en sera tout autre pour la majorité du public.
Au final, il convient de ne pas trop attendre de ces featurettes. Les sujets abordés sont parfois intrinsèquement captivants, mais malheureusement abordés de manière bien trop superficielle. Il est difficile de ne pas tracer de comparaison avec les fantastiques bonus du DVD collector du premier film. Et c’est très légitimement que l’on peut considérer ce bonus comme une mise en appétit avant le DVD collector des Deux Tours.
Présentation de l’édition Collector de la version longue du Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours.



Les Deux Tours

nous sont présentées sur ce DVD dans la version cinéma. Elle est amputée de nombreuses scènes que Peter Jackson aurait voulu placer dans son film ; la version longue, avec ces dites-scènes, sera disponible en novembre sur le DVD collector.
Si on se réfère aux améliorations apportées l'année dernière à la Communauté de l'Anneau grâce à un ajout similaire (quoi que moins conséquent en terme de volume), il est quasiment certains que ce film en sortira grandi. C'est dans cette optique que ce bonus prend tout son intérêt. Ne loupez pas pour avoir tous les détails de cette version longue de lire la news par ici : http://www.dvdcritiques.com/news/news_visu.aspx?dvd=18

Présentation du jeu vidéo Le Retour du Roi.


Ce reportage sur le jeu vidéo Le Retour du Roi s'avère très promotionnel, c'est une publicité pure et simple où l'accent est mis sur les interactions entre le jeu et le film (c'est par exemple la doublure du personnage d’Aragorn dans le film qui a effectué les captures de mouvement pour le jeu). Il est donc intéressant, mais pas transcendant. On se plait juste à admirer les diverses cinématiques, qui ne seront finalement pas si éloignées que cela des plans du film.

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©MMII New Line Productions, Inc © MMII New Line Entertainment Inc. Le Seigneur de Anneaux, Les Deux Tours et les personnages, évènements objets et lieux y afférents sont des marques déposées de The Saul Zaentz Company d/b/a Tolkien Enterprises sous licence concédée à New Line Productions, Inc. Tous droits réservés. ©proprièté graphique 2003 METROPOLITAN FILMEXPORT. Adaptation : SEVEN SEPT.

 
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