Le Film
Critique de Arnaud Herpin
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
118 min
Nb Dvd
1
Anthony Swofford (Jake Gyllenhaal), issu d’une famille de militaires, rejoint le corps des Marines. Commence alors l’entraînement et son conditionnement, sous les ordres du sergent Sykes (Jamie Foxx) pour devenir sniper. Les troupes irakiennes envahissent le Koweït et le groupe de Zwoff est envoyé dans le désert. C’est le début d’une attente gangrenant peu à peu l’esprit des soldats, incapables de faire ce pourquoi ils ont été préparés : tuer !
La Folie de l’attente
Le premier film sur des soldats sans combat ! Sam Mendes livre une copie sur des Marines, une troupe d’élite et leur plongée progressive au cœur de la folie. Ces snipers sont de vraies machines de guerre. L’armée en a fait des tueurs parfaits, sans état d’âme. Ils sont là pour se battre et c’est tout ! Pourtant, étrangement, une fois sur place, en pleine zone de combat, ils n’auront pas la moindre occasion de faire ce pourquoi ils ont été envoyés. Ils vont devoir attendre, encore et encore le début d’un conflit, auquel ils ne participeront finalement pas ou presque.
Le temps qui passe va peu à peu détruire l’équilibre mental des troupes. A l’image de Zwoff assailli par les doutes sur l’éventuelle infidélité de sa copine. L’isolement le gagne petit à petit jusqu’à l’inévitable pétage de plomb. Mais il ne sera pas le seul sur le chemin de la folie. Tous, à un moment ou à un autre, vont perdre pied, à cause de cette attente et de l’impossibilité d’en découdre, de libérer toute la tension accumulée.
Une guerre d’un nouveau genre
Ce n’est pas la première fois qu’un film raconte la montée progressive de la folie chez des soldats. Mais d’habitude cette folie naît de l’horreur des combats, des épouvantables conditions de vie dans la jungle vietnamienne ou dans les froides forêts de Belgique… Ici, l’esprit s’égare car rien ne l’occupe.
Le réalisateur d’American Beauty et des Sentiers de la Perdition retranscrit admirablement cette attente, sans jamais ennuyer le spectateur, contrairement à ses deux premiers opus. Avec une réalisation fluide et dynamique, évitant les effets de mode et les plans faussement clinquants, il rend hommage aux soldats, à tous les soldats engagés sur un front. Il ne traite pas de politique, évite de donner son point de vue sur le conflit irakien, le premier comme le second. Mais il nous donne à voir des images à la fois splendides dans leur composition mais sordides dans leur représentation, comme par exemple lors des scènes des puits de pétrole. Il retranscrit parfaitement la chaleur étouffante du désert avec des tableaux porteurs d’une lumière sans âme.
Sa tâche lui est grandement facilitée par un casting de haut vol. En premier lieu Jake Gyllenhaal, confirmant les bonnes impressions laissées par Donnie Darko (Richard Kelly, 2001) et Le Jour D’Après (Roland Emmerich, 2004), d’une grande expressivité et capable de tout jouer puisqu’on le retrouvera peu après dans les bottes d’un des deux cow-boys homosexuels du Secret de Brokeback Mountain (Ang Lee, 2004). En parfait contrepoint, car tout en retenue avec une rage contenue, Peter Sarsgaard, qui n’en fini plus de faire parler de lui, de Salton Sea (D.J. Caruso, 2001) à Garden State (Zach Braff, 2004). Enfin, Jamie Foxx qui n’allait pas tarder à récolter une petite statuette pour son interprétation aveuglante dans Ray (Taylor Hackford, 2004), impeccable en chef de troupe dévoué corps et âme à son uniforme, malgré une petite tendance à pasticher Denzel Washington dans certaines scènes (cela dit, il y a pire comme modèle).
Au final, un film à ne pas manquer, s’adressant peut-être en priorité aux amateurs de Testostérone, mais il est vivement conseiller de ne pas faire comme ces soldats et d’attendre : allez tout de suite voir ce film !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Une image splendide ! Définition et netteté très bonnes. Aucun défaut de compression à signaler. Les différents tableaux du film sont admirablement bien rendus, que ce soit les tonalités blanches du désert ou les saisissantes scènes des puits de pétrole au contraste parfait.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
Correct mais sans plus. Même si la spatialisation et le surround sont bons, ils se font trop discrets, le son restant concentré sur les enceintes avant. Et c’est la même chose pour la dynamique. Une petite déception, car il y avait sûrement mieux à faire.
Cela s’applique aux deux versions proposées, un dolby digital 5.1 en version originale et en version française. On conseille une nouvelle fois la version originale, pour éviter un doublage très décevant qui annule une partie du travail des acteurs.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
320 min
Boitier
Amaray
Il s’agit ici de l’édition simple. Les bonus sont intéressants sans qu’aucun des programmes proposés se révèle indispensable :
- Les rêves de Swoff (scènes inédites) : Se composent de scènes dans lesquelles l’imagination de Swoff se laisse aller. N’ont pu être intégrées au film, et cela parait normal, la différence avec la tonalité générale du film étant trop importante. Sont commentées par Sam Mendes et Walter Murch, le monteur du film.
- Interviews : Scènes complètes des interviews des Marines, lorsqu’ils sont interrogés par la journaliste. Le bonus le plus intéressant car il montre bien le travail des acteurs, et surtout à quel point ceux-ci sont bons. Egalement commentées par Sam Mendes et Walter Murch.
- Scènes coupées en 5.1 : Comme son nom l’indique des scènes non retenues pour le film mixées en dolby digital 5.1. Peu intéressant. On comprend aisément pourquoi elles n’ont pas été retenues pour le film. A noter, toutefois, la scène d’introduction initialement prévue, avec Sam Rockwell, décidément génial. Egalement commentées.
- Commentaire du réalisateur Sam Mendes : Apporte de nombreuses anecdotes et explique bien comment le film a été fait. Evoque l’histoire et les changements par rapport au livre, le tournage, le travail avec les acteurs… Très explicatif, parfois un peu trop.
- Commentaire du scénariste William Broyles junior et de l’auteur du livre Anthony Swofford : Evoquent leurs souvenirs « militaires ». parlent du travail de Sam Mendes, en bien évidemment. Traitent des différences entre le livre et le scénario, différences obligées. Un peu plus intéressant que le commentaire précédemment, surtout plus fluide.
Les menus sont composés d’images en mouvement sur une petite musique orientale. La navigation est donc très agréable. Il faut noter qu’avant l’arrivée de ceux-ci, le téléspectateur doit se coltiner un spot contre le piratage, heureusement compensé par la bande-annonce de King Kong, version Peter Jackson.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage