Skyfall

Lorsque la dernière mission de Bond tourne mal, plusieurs agents infiltrés se retrouvent exposés dans le monde entier. Le MI6 est attaqué, et M est obligé de relocaliser l’Agence. Ces évènements ébranlent son autorité qui est remise en cause par Mallory, le nouveau président de l’ISC, le comité chargé du renseignement et de la sécurité. Le MI6 est à présent sous le coup d’une double menace, intérieure et extérieure. Il ne reste à M qu’un seul allié de confiance vers qui se tourner : Bond. Plus que jamais 007 va devoir agir dans l’ombre. Avec l’aide d’Eve, un agent de terrain, il se lance sur la piste du mystérieux Sylva, dont il doit identifier coûte que coûte l’objectif secret et mortel.

Depuis sa création, l’agent 007 James bond, est apparu sous différents visages : celui de Sean Connery qui créa le rôle, avec un côté parfois transgressif et détaché, puis Roger Moore, lui permis de renforcer un aspect plus aristocrate, et moderne avec l’introduction de gadgets en tous genres, Georges Lazenby et Timothy Dalton, furent des erreurs de casting tant leurs compositions furent hors de propos. Il fallut alors attendre Pierce Brosnan pour donner une nouvelle jeunesse et un style flegmatique plus en accord avec le personnage. Mais avec l’arrivée de Daniel Craig, James Bond est devenu un agent secret plus ancré dans notre temps, qui saigne et souffre, a des sentiments et plus encore. Dans « Casino Royale » on apprenait les débuts de l’agent 007, l’amour qui lui fut enlevé et la déchirure que cela provoqua dans son esprit. « Quantum of Solace » enfonça le clou, mais déçu par une narration un peu confuse, et par un Bond sombre, trop distant avec ce que les spectateurs attendaient certainement de lui.

Avec « Skyfall », Sam Mendes (American Beauty) revient aux fondamentaux et, peut-être parce que le film a bien faillit ne jamais voir le jour pour cause de risque de faillite de la MGM, le studio historique et propriétaire de la licence, parsème son film de références aux précédentes aventures de la saga. Dynamique, non dénué d’humour, bien au contraire, « Skyfall » renoue avec tous les ingrédients de ses pairs. Bond ne renonce jamais à un bon mot, il court dans tous les sens, les cascades sont tout simplement à couper le souffle, à l'image de la poursuite dans le train. Les personnages secondaires sont tout aussi truculents que les aînés, à l’image de Q qui retrouve un nouveau visage plus jeune sous les traits de Ben Wishaw (The Hour) et la truculence de ceux qui l’interprétèrent.

Outre l’interprétation impeccable et jouissive de son interprète principal : Daniel Craig, ce nouveau James Bond, brille surtout par l’intelligence de la réalisation de Sam Mendes. En effet, le réalisateur traite avec beaucoup d’amour et de passion son histoire, il trouve la mesure juste pour donner tout ce qui a fait le succès de la saga. Une dynamique présente du début à la fin, du glamour avec des actrices qui, et cela est une vraie nouveauté, ne se limitent pas à un simple rôle de potiche, l’humour dans les répliques, mais aussi dans certaines situations, tous les ingrédients sont judicieusement pesés et donne à ce volet tout ce que l’on pouvait attendre. Le réalisateur mélange les genres, mais inscrits l’action dans une véritable modernité qui donne un réel nouveau souffle à la licence, même lorsque le film s’offre un clin d’œil assumé à la légende : L’Aston Martin. Le tout pour arriver dans un final intemporel magistralement mise en scène.

L’autre grande réussite de ce film vient du choix du méchant. Un personnage remarquablement ciselé, avec une ambigüité réjouissante. Javier Bardem (No country for Old men) se délecte des transgressions de son personnage, sa seule présence fait rayonner la scène et justifie à lui seul le succès de ce nouveau volet. L’acteur est royal dans son personnage, menaçant en méchant et redoutable dans ses fêlures.

En conclusion, « Skyfall » est sans nul doute l’un des meilleurs de toute la saga. La mise en scène est redoutable d’efficacité, tant dans les scènes d’actions toutes plus spectaculaires les unes que les autres, à l’image de la séquence de pré-générique, que dans les scènes plus sentimentales, notamment entre Bond et M. Les personnages secondaires sont redoutablement efficaces, à l’instar de Javier Bardem, incroyablement réjouissant dans le rôle du méchant.

Dans l’ensemble l’image est de bonne tenue avec des couleurs bien pesées et des contrastes qui donnent une véritable profondeur à l’ensemble. Le film oscille entre environnements intérieurs sombres et extérieurs lumineux de Londres ou encore les intérieurs High-Tech du MI6.. L’image est de très bonne qualité pour mettre en valeur le travail remarquable du directeur de la photo.

Côté son la piste 5.1 fait preuve d’une grande efficacité avec une répartition minutieuse et une mise en valeur assez subtile, finalement. La dynamique s’impose avec beaucoup de justesse, et plonge le spectateur au cœur de l’action. La piste sonore profite aux nombreux effets sonores qui fourmillent dans le film, même si parfois les explosions et autres coups de feu ont tendance à prendre le pas sur les dialogues.

L’édition dvd est à la limite de la plus grande déception de l’année. Notamment parce qu’elle annonce des bonus incroyable, et qu’au final on se retrouve avec un making of d'à peine 20 minutes, qui expédie à la louche : Le générique, l’histoire de l’Aston Martin, les femmes et les lieux de tournage. Un bonus ridiculement bâclé que vient compléter un extraits d’à peine 30 secondes sur la bande son. A oublier !