Suikoden V

Titre Original
Suikoden V
Genre
Pays
Japon (2006)
Date de sortie
jeudi 21 septembre 2006
Durée
999 Min
Plateforme
PS2
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Non
Non
Le Jeu
Critique de Christophe Butelet
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
999 min
Nb Dvd
1


Dans le domaine du RPG, il y a deux grandes séries bien connues des amateurs du genre : Final Fantasy et Dragon Quest. Si l’on excepte Xenosaga qui n’est adulée que par une minorité de fans, une autre saga du nom de Suikoden a su se faire un nom à côtés de ces deux mastodontes. Après un très bon premier épisode, cette dernière a connu son apogée lors de la sortie du second opus qui est devenu au fil du temps un véritable jeu culte. Depuis, la série court après cette renommée à l’instar de Final Fantasy et de son septième épisode, dans une moindre mesure. Pourtant, si la majorité des joueurs s’accordent à dire que Final Fantasy VIII, IX et X n’atteignent pas la puissance de l’épisode VII, la qualité est largement au rendez-vous et Final Fantasy VII fait parfois figure de chef d’oeuvre inatteignable. En revanche, depuis cet excellent Suikoden II, la série de Konami s’est malheureusement perdue. En passant à la 3D, Suikoden III et Suikoden IV ont globalement déçu les fans et n’ont jamais réussi à retrouver la qualité du second volet.

Une mise en place qui traîne en longueur

Paradoxalement, Suikoden V n’essaye pas d’accrocher à tout prix le joueur, ni même de le brosser dans le sens du poil. Le jeu vous accueille même à froid avec ses menus sobres, datés et son graphisme digne des premières productions de la PS2. Vous l’aurez compris Suikoden ne mise pas sur la surenchère et ne s’aide pas de cinématiques à couper le souffle pour immerger le joueur dans l’aventure. Non, le jeu de Konami aime se faire désirer au risque de perdre un certain nombre de joueurs en cours de route. Profondément old-school, Suikoden séduira les plus anciens d’entre nous mais plaira aussi à n’importe quel amateur de RPG pour peu qu’il s’efforce de passer outre les premières heures de jeu. Parce que derrière son aspect visuel relativement laid, son classicisme est à la fois le point fort et le point faible du titre. Son point faible parce que Suikoden V n’apportera rien de neuf qui chamboulera le monde du jeu vidéo et son point fort parce que, sûr de son fait, il le fait avec qualité et un savoir-faire évident dans le domaine.

Les premières heures de Suikoden V sont frustrantes. Le jeu est bavard, très bavard et le joueur se contente d’appuyer sur la croix pour passer les répliques des différents personnages. C’est d’autant plus gênant que la liberté d’action se restreint quasiment à cette possibilité de passer ou non les dialogues du jeu. Alors évidemment on appuie, parce qu’on n’a pas vraiment le choix et parce que le joueur chevronné se souvient de la fastidieuse introduction de Baten Kaitos qui laissait ensuite place à une épopée formidable à l’histoire riche en rebondissements ( ah le twist final ! ). Et c’est presque mécaniquement que le joueur continue de faire défiler les dialogues dont la version française est dans l’ensemble très médiocre (les fautes de frappe et/ ou d’orthographe ne sont pas rares).

Un système de combats classique

Vous débutez l’aventure à Lordlake. Un village touché par la sécheresse et victime d’une contamination d’eau. Accompagné des chevaliers de la Reine et de votre tante, votre rôle consiste à récupérer des informations pour ensuite faire un rapport à votre Reine qui s’avère être votre mère. La liberté de mouvements est réduite au minimum. Une caisse de 10 cm fait souvent office de mur infranchissable et votre itinéraire est ainsi clairement marqué. Bien qu’en trois dimensions, il est impossible de changer l’angle de la caméra qui adopte en général une vue de type 3D-isométrique. Si ce choix évite au joueur de jongler avec la caméra, il lui faudra un petit temps d’adaptation pour s’y faire. Le joueur continue son chemin tout tracé et finalement, le premier affrontement intervient. Classique au possible (dans le bon sens du terme), les combats du jeu sont d’une efficacité redoutable et le retour à six combattants dans l’équipe est un vrai bonheur. Ceux-ci se déroulent selon la formule bien connue du tour par tour et une fois les ordres envoyés (attaque, défense, runes, objets...), le combat est lancé. Si tout cela manque un peu de rythme au regard de la production actuelle, ce retour aux sources  a ses adeptes et les techniques de combats mises à votre disposition rendent les affrontements globalement passionnants. Dans Suikoden V, la magie est symbolisée par des runes. Ces dernières sont des pierres qu’il vous faudra porter pour pouvoir lancer des attaques de feu, d’eau, de vent, etc. Leur fonctionnement est in fine similaire au système de matérias de Final Fantasy VII en beaucoup plus simple.

Le meilleur épisode depuis Suikoden II

Une fois débarrassé de votre adversaire, il est temps de rentrer voir votre mère pour lui faire votre rapport. Et si ce premier village laisse un arrière goût amer, la suite est encore plus éprouvante et se résume à des allers-retours d’un lieu à un autre sans aucun combat -ou presque- qui viendrait rompre la monotonie. Alors qu’est-ce qui fait que l’on s’accroche à Suikoden V avec la force du désespoir ? Comme on l’a déjà dit, c’est certainement l’habitude. Des introductions laborieuses, on en a déjà connu et ça ne reflète pas toujours la valeur du titre. Mais ça tient aussi à quelques points scénaristiques judicieusement placés qui peuvent paraître anodins mais qui nous ramènent toujours dans le jeu, dans l’histoire, et qui nous laissent entrevoir une lumière. Car elle arrive, au bout d’un certain nombre d’heures, certes, mais elle arrive. Et Suikoden V ne nous aura rien épargner, pas même le sempiternel tournoi du royaume (mais combien de RPG mettent en scène un tel tournoi ?). Et puis d’un seul coup, l’aventure prend son envol et la mécanique, parfaitement huilée, commence à montrer son vrai visage. La liberté de mouvements devient enfin correcte, les personnages s’étoffent et leurs charismes, propres à chacun, incitent à mener la célèbre quête des 108 étoiles. Comme dans chaque épisode de Suikoden, vous avez la possibilité de vous allier avec 108 personnages qu’il vous faut trouver. Seul le héros laisse de prime abord une impression mitigée. En effet, ce dernier ne parle jamais sauf à travers des réponses pré-établies dont le joueur a la charge de choisir celle qu’il estime être la plus judicieuse (celles-ci pouvant avoir des conséquences sur l’histoire du jeu). Du coup, votre jeune Prince manque un peu de profondeur même si contrairement aux deux précédents volets, sa palette émotionnelle s’est améliorée. On est loin d’un Fayt Leingod (Star Ocean 3) mais plutôt proche d’un Link. En fait, nous ne sommes pas ici face à un phénomène d’identification. Il y a une volonté de laisser le joueur se projeter dans la peau du Prince et de le façonner à son image, de ne pas être simple spectateur mais réellement acteur.

Doté d’une durée de vie largement acceptable pour un RPG, Suikoden V s’annonce alors comme l’un des meilleurs RPG sur PS2, qui en manque cruellement. Bien sûr, il n’y a quasiment pas un gramme d’inventivité dans ce cinquième volet, que ce soit en termes de gameplay ou même au niveau de l’histoire. Notons tout de même des phases de combat en un contre un basé sur une sorte de pierre-feuille-ciseau amélioré et des séquences de wargame sympathiques. Nonobstant, on prend plaisir à enchaîner les combats, à suivre l’histoire, certes sans originalité, mais rondement mené et avec une réelle science de la narration. On pourra lui reprocher des chargements un peu fastidieux, entre chaque combat ou avant d’entrer dans certains lieux, une musique un peu répétitive au début de l’aventure et bien sûr une mise en place trop longue mais ce serait passer à travers un excellent jeu qui redore enfin les couleurs de la série. Enfin, et l’argument est de poids, Suikoden V est proposé à 29,99€ sur le marché alors à ce prix-là, vous n’avez aucune excuse si vous passez à côté de ce jeu.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.33:1
Les graphismes sont très loin d'atteindre la qualité des productions actuelles : les textures sont simples, peu fouillées et l'aspect visuel manque en général de finition. Malgré tout, l'ensemble reste très agréable et les expressions du visage sont très bien rendues.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Les musiques sont vite répétitives dans les premières heures mais gagnent en profondeur et en intensité par la suite. Les voix anglaises, bien que rares, sont heureusement de meilleure qualité que la traduction française.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray
Rien.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
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