Mémoires d'une geisha (2 DVD Collector)

Titre Original
Memoirs of a Geisha
Genre
Pays
USA (2006)
Date de sortie
lundi 2 octobre 2006
Durée
145 Min
Réalisateur
Producteurs
Amy Pascal
Scénaristes
Robin Swicord et Doug Wright d’après l’oeuvre de Arthur Golden
Compositeur
John Williams
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
145 min
Nb Dvd
2


L'histoire :

Quelques années avant la Seconde Guerre Mondiale... La jeune Chiyo est servante dans une maison de Geishas. Après des années de travail, elle devient la légendaire Sayuri, la Geisha qui fascine les hommes les plus puissants. Mais celle qui n'a plus le droit d'aimer reste hantée par l'amour qu'elle porte, en secret, au seul homme qu'elle ne peut atteindre...

Critique artistique :

Steven Spielberg, Brett Ratner, Kimberly Peirce ou Spike Jonze ont été pressentis pour réaliser Mémoires d’une Geisha (2004) à partir du roman éponyme (le best-seller Memoirs of a Geisha) de Arthur Golden avant que le projet n’échoie au réalisateur Rob Marshall, à qui l’on doit Chicago (2003) une adaptation cinématographique d’une comédie musicale qui a glanée cinq oscars et une nomination en tant que meilleur réalisateur. En 1998, Steven Spielberg avait acquit les droits du roman pour le transposer à l'écran et participe naturellement à la production du film après avoir du renoncer à sa réalisation au profit de son long-métrage Catch me if you can (2002). La distribution très étoffée de Mémoires d’une Geisha aurait pu être assez différente puisque Julyana Soelistyo et Maggie Cheung figuraient parmi les actrices pressenties pour incarner respectivement O-Kabo et Mameha. Il est raisonnable de penser que l’histoire aurait été quelque peu différente, non pas dans sa trame générale mais d’un point de vue des sensations communiquées par les acteurs si Michelle Yeoh (Mameha) avait été incarnée par Maggie Cheung. Les deux actrices se connaissent par ailleurs pour avoir partagé l’affiche précédemment et notamment dans The Heroic trio aux côtés de la brillante Gong Li.

Mémoires d’une Geisha est un film très important à la fois pour le réalisateur qui signe un deuxième long-métrage, pour le témoignage qui y est délivré sur le monde des Geishas – on peut espérer que la confusion entre prostituées et Geisha se dissipe – mais également pour les nombreux acteurs asiatiques que l’on peut y voir. En effet, bien que Zhang Ziyi (Tigre et dragon(2000), Hero (2002), 2046(2004)), Gong Li (Epouses et Concubines (1991), L'Empereur et l'assassin (1999), 2046 (2004)) et Michelle Yeoh (The Heroic trio (1993), Demain ne meurt jamais (1997) , Tigre et dragon (2000), Le Maître d'armes (2006))  soient de véritables stars du cinéma asiatique et que Ken Watanabe (Le dernier samouraï (2003), Batman Begins (2005)) et Koji Yakusho soient très connus en Asie, les publics occidentaux les connaissent peu ou très mal. Ce projet leur permet de se faire connaître très largement car ils ont du tourner en anglais ce qui leur assure une large écoute (NDLR, les publics occidentaux sont assez réticents à aller voir des films en version originale sous-titrés). Koji Yashukuro que l’on a vu  dans L'Anguille (1997), Eureka (2000) ou De l'eau tiède sous un pont rouge (2001) sera d’ailleurs prochainement à l’affiche de Babel, troisième volet de la trilogie Amours chiennes, 21 grammes, Babel du réalisateur Alejandro Gonzalez Inarritu.

Si Mémoires d’une Geisha témoigne de l’itinéraire d’une Geisha dans le Japon du début du XXème siècle, sont également évoquées des thèmes universels parmi lesquelles la condition de la femme et sa place dans la société. Liza Dalby qui est la seule occidentale à être devenue Geisha a apporté son expertise à l’équipe de tournage après avoir apporté son concours à Arthur Golden lors de l’écriture de son roman. Dans les bonus on apprend qu’elle a été initiée par d’authentiques Geishas qu’elle était venue étudier dans le cadre d’une recherche universitaire. Il est tout à fait étonnant d’apprendre que le terme Geisha qui signifie artiste en japonais était utilisé au 17ème siècle pour désigner des hommes qui distrayaient des notables, des prostituées et leurs clients (en leur racontant des blagues par exemple) avant que les femmes se mettent à pratiquer cette activité qui leur a donnée une forme d’autonomie financière tout en les enfermant dans un système de contraintes que décrit ce film. Les quatre personnages de Geisha incarnées par Michelle Yeoh (Mameha), Gong Li (Hatsumomo), Zhang Ziyi(Sayuri) et Youki Kudoh (O-Kabo alias Pumpkin) décrivent respectivement quatre états possibles de carrière de Geisha :  la Geisha qui réussit sa carrière en mettant à part ses sentiments comme doit l’être toute bonne Geisha, celle qui ne peut vivre de la sorte et implose, la Geisha qui trouve une voix intermédiaire et celle qui rate sa carrière et finit par se prostituer comme Pumpkin (Youdi Kudoh).

Sayuri est associée à l’élément eau qui l’accompagne tout au long du film, souvent en mouvement tant les élans naturels vers l’amour du président restent entiers puis plus statiques quand l’horizon s’obscurcie. L’eau la précède mais la musique l’accompagne, le son du violoncelle dont la mélancolique mélodie amoureuse dialogue avec le violon, l’instrument consacré au personnage du président (Ken Watanabe)  par John Williams, le compositeur génial de nombreux succès dont  Les Dents de la mer (1975), Les Aventuriers de l'Arche perdue (1981), ou Minority report (2002). Le profond désespoir de la Geisha se retrouve entier dans la scène chorégraphiée dite La danse de la neige où la débutante Geisha Sayuri se livre à un spectacle inspiré du Kabuki, le théâtre japonais traditionnel. Moment et mouvements inoubliables, saisissant l’essence sombre, la face cachée, le drame de la Geisha et son impossibilité d’aimer à découvert à moins d’avoir un Danna, un mécène qui tombe amoureux d’elle à défaut d’aimer une épouse issue d’un mariage arrangé comme cela se faisait encore beaucoup au début du siècle et dont témoignent l’actrice Youki Kudoh et sa mère dans les bonus. La grand-mère de Youki Kudoh était mariée à un homme qui était amoureux d’une Geisha à son grand damne confirmant par là une réalité sociologique du couple assez complexe.

Verdict :

Que vous soyez attiré par les histoires d’amours (l’histoire d’amour entre Sayuri et le président est mise en attente par les sentiments de son ami Nobu pour la jeune Geisha), l’univers des Geishas ou la musique de John Williams, Mémoires d’une Geisha est un film certes classique mais laissant un bon souvenir d’autant que l’on retrouve quelques unes des plus belles et talentueuses actrices du cinéma asiatique. Se souvenir de Gong Li, beauté changeante et pertinente dans L’empereur et l’assassin ou Shanghai Triad et redécouvrir une Zhang Ziyi amoureuse torturée après l’avoir apprécié en piquante amoureuse dans 2046 reste un plaisir. De plus cette édition est de très belle facture et fera un très beau cadeau de noël.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Le master de cette édition double DVD collector est tout simplement parfaite grâce à la photo très soignée du film mais aussi à un très bon transfert sur DVD. Memoirs of a Geisha se déroule autour de la période charnière durant laquelle le Japon traditionnel laisse la place à un nouveau Japon, conséquence de la défaite face à l’armée américaine. On passe ainsi de couleurs flamboyantes parmi lesquelles le rouge des décorations habite l’espace de vision où s’invite parfois le rose d’un cerisier en fleur avant de laisser la poussière de la guerre ternir la lumière et l’espace colorimétrique. La lumière est subtile et le contraste n’est pas en reste. La mise en image est très dépendante d’une mise en scène consacrant une grande importance aux écrans multiples qui s’intercalent entre la caméra, notre regard et les cènes filmés. La photo une fois de plus rend justice au jeu des intérieurs confinés, secrets et un très bon confort de vision. Que dire de al colorimétrie et de la lumière de cette incroyable scène inspirée du Kabuki (77ème mn) durant laquelle Zhang Ziyi dépeint le suicide d’une femme se débattant dans la neige. Le réalisateur a su garder quelque chose de la chatoyante colorée des décors de Chicago.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
2.0
Anglais
5.1
Anglais
2.0

Cette édition DVD est proposée avec une piste audio Dolby Digital 5.1 et 2.0 en version originale anglais et deux autres pistes audio Dolby Digital 5.1 et 2.0 en version Française. Dans le cas des tournages avec des acteurs étranger d’envergure il est plus que conseillé d’écouter un film avec les voix originales. Ici non seulement la distribution étoffée compte de nombreux acteurs asiatiques Japonais (Suzuka Ohgo, Ken Watanabe, Koji Yakusho) et chinois (Zhang Ziyi, Gong Li, Michelle Yeoh parlant cantonnais ou mandarin) qui parlent en anglais pour la première fois au cinéma pour ce film mais ils sont accompagnés par des acteurs américains. Il est préférable de surprendre la subtilité des accents propres au jeu des acteurs parmi lesquels Zhang Ziyi, Gong Li, Michelle Yeoh ou Koji Yakusho offrent des moments inoubliables. Les pistes audio Dolby Digital 5.1 offrent une très bonne expérience sonore, bien dosée, avec une bonne spatialisation équilibrée et une bonne dynamique. Les pistes audio Dolby Digital 2.0 sont un peu en dessous mais restent très appréciables et pourront dépanner dans le cas où votre système ne permet pas l’écoute en codage 5.1.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
130 min
Boitier
Digipack


Cette édition double DVD de Mémoires d’une Geisha est une très belle réussite d’une point de vu des suppléments, ce qui en  fait un très beau cadeau à l’approche des fêtes de noël.

Bonus DVD #2 :

Du roman au film

- Voyage de Sayuri (14mn 25) : il s’agit d’une sorte de reconstitution de ce qu’aurait pu être le voyage de Sayuri. Arthur Golden explique comment il est venu à écrire cette histoire et par quelques étapes il a du passer pour trouver le procédé littéraires adéquate pour raconter l’historie de la petite Sayuri. Les différents intervenants ayant permis à ce fil d’exister témoigne des interventions des uns et des autres pour parvenir au montage final.

- La construction du Hanamachi (12mn 22) : Tourner un film sur le Japon des années 30 et 40 est une gageure dans un Japon modernisé où il ne subsiste que peu de quartier d’époque conserves en l’état. En constatant que le quartier de Gion, à Kyoto, où est censée se dérouler l'action du roman dans les années 20 et 30, était trop moderne, la production a décidé de le reconstituer comme il était à l'époque sur le site de Ventura, près de Los Angeles. Les bonus proposent un document très bien monté la construction du quartier Une partie du tournage eut également lieu dans les jardins japonais de Saratoga, en Californie. Le tournage s'est poursuivi au Japon pour y filmer des lieux authentiques.

- La musique de Mémoires d’une Geisha (9mn 53) : où l’on apprend que pour la première fois John Williams, le célèbre compositeur de film a demandé à faire la musique de ce film ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant. La musique du film mélange instruments classiques et instruments japonais comme le Shakuhachi, la flûte japonaise et le Koto. Le violon interprété par le musicien Itzhak Perlman est associé au personnage du président tandis que le violoncelle interprété par Yo-Yo Ma représente le personnage de Sayuri dont il est en quelque sorte la voix. Le document à l’avantage de mettre en évidence l’exceptionnelle équipe qui a servit Mémoires d’une Geisha sur le plan musical.

Les Geishas

- L’allure d’une Geisha (16mn 18) : On découvre les différentes procédures qui permettent de transformer une femme en Geisha qui était en quelque sorte l’équivalent de nos top modèle. Pour le film les maquilleurs ont adapté le maquillage strict et marqué des Geisha, les vêtements afin de servir au mieux le jeu des acteurs et certains arrangements généraux consentis afin de rendre les Geishas un peu plus sexy selon les normes occidentales actuelles. Il a plus été question d’interprétation de la tradition que d’une reconstitution documentaire.

- La danse de la Geisha (8mn 10) : L’art difficile de la danse de la Geisha, le Miyako Odori est expliqué par Miyaki Tachibana, professeur de dans japonaise qui confirme que les chorégraphes du film ont adapté cet art traditionnel afin de le pimenter.

- L’univers d’une Geisha (8mn 28) : Liza Dalby et certaines membres de l’équipe expliquent les différences fondamentales entre une Geisha et une prostituée. Il n ressort qu’elle étaient surtout des artistes, des performer au sens anglais du terme, intelligente, qui pouvaient devenir l’amante d’un Danna, un homme qui les choisissait et en devenait le mécène. Liza Dalby  témoigne de sa propre expérience en tant que Geisha occidentale et l’actrice Youki Kudoh et sa mère de l’histoire d’amour qu’il y avait entre le grand-père de l’actrice et une Geisha.

- Le camp d’entraînement des Geishas (12mn 04) : un document qui met en lumière l’important travail de préparation nécessaire aux actrices pour parvenir à être crédible en incarnant des Geishas.

Le Japon

- En route vers le Japon (5mn 33) : on retrace le parcours des lieux visités par l’équipe pour les besoins du tournage. Visites, achats de matériaux authentiques, d’objets et accessoires, tournages à l’aube avant l’ouverture des temples, etc.

- Le chemin du Sumo (5mn 57) : l’équipe nous explique ce que représente le sumotori et d’où vient cette tradition. On se rend aussi compte de l’incroyable force de conviction qu’il a fallut à l’équipe pour convaincre d’authentiques sumos et un arbitre officiel de participer au film.

- Une journée aux côtés du Chef Nobu Matsuhisa (9mn 43) : Nobu Matsuhisa est l’un des pus grands chefs au monde, et possède de nombreux restaurants mais est aussi passionné de comédie. On el retrouve donc les pieds dans l’eau glacée de Sacramento pour la scène où Nobu vient retrouvé Sayuri après la guerre. On le suit dans son restaurant où il explique de quoi est fait son art culinaire et nous fait découvrir trois de ses spécialités ! Le Sashimi nouvelle cuisine, le cabillaud miso et le Toban Yaki de champignon.

Rob Marshall

- La biographie (10mn 03): on découvre la vie du réalisateur, sa famille portée sur le spectacle, leurs premiers rôles dans une adaptation de la Mélodie du bonheur au théâtre, ses débuts dans la danse qui l’emmènera à rencontrer l’homme qui partage sa vire et a travaillé avec lui sur le tournage de ce film.

- L’interview (14mn 06) : Rob Marshall évoque la confiance inattendu que Steven Spielberg lui a accordé en lui confiant la réalisation de Mémoires d’une Geisha. Il donne une définition de ce qu’est une Geisha et éclaircit certaines fantaisies consenties afin de rendre la Geisha plus « intéressante » pour le film comme ses yeux bleus qui sont pure invention. Les yeux bleus évoquent l’eau, élément associé à Sayuri tout au long du film. Il aborde différents aspects de la vie de la Geisha comme le Mizuage, la virginité de la jeune Geisha qui est vendu au plus offrant, ou les Kimonos par exemple.

- La filmographie : liste (forcément courte) des réalisations de Rob Marshall.

Bande-annonce (2mn 07)

Menus
L’interface est dans un style « ornament » léger c’est-à-dire orné de motifs floraux  très jolis. Une illustration musicale accompagne les menus dont les transitions sont très agréables. Une belle réussite.

Packaging
L’édition Collector double DVD est présentée dans un très beau boîtier Digipack en trois volets illustrés avec beaucoup de goût et avec des images tirées du film.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage