Fred Astaire ? Connais pas ! En même temps je l’ai jamais vu à la Star Ac, ça doit pas quelqu’un de très important….
Encore de ce monde, on peut toujours s’interroger sur son éventuelle présence ou non dans le remplissage de la 1re chaîne en attendant les sacro saintes publicités. Ce qui est certain, c’est que là on affaire à un véritable légende. Une des deux grandes stars masculines, avec Gene Kelly, de la comédie musicale, genre cinématographique ayant fait les beaux jours du 7e Art à une époque que les moins de 20 ans, et même plus d’ailleurs, ne peuvent pas connaître…
Né Frederick Austerlitz en 1899 à Omaha dans le Nebraska, Fred Astaire débute sur les planches avec Adele, sa sœur, comme partenaire. Le succès est grandissant et c’est tout naturellement que le cinéma s’intéresse au jeune danseur. Sa première apparition a lieu en 1933 dans Le Tourbillon de la Danse aux côtés de Clark Gable et Joan Crawford et la même année, sort Carioca, la première de ses neufs collaborations avec Ginger Rogers. S’ensuit de nombreux succès au box office, avec La Joyeuse Divorcée (Mark Sandrich, 1934), L’Entreprenant Monsieur Petrov (Mark Sandrich, 1937), Ziegfeld Folies (Vincente Minnelli, 1946), Entrons dans la Danse (Charles Walters, 1949), Tous en Scène (Vincente Minnelli, 1953), La Tour Infernale (John Guillermin, 1974)… En 1981, il reçoit un « Lifetime Achievement Award » en 1981, avant de succomber à une pneumonie en 1987.
Entrons dans la Danse !!!
5 films tournés entre 1935 et 1938 nous sont proposés au menu.
Top Hat (Le Danseur du Dessus), voit Jerry tomber sous le charme de Dale qui le prend pour Horace le mari d’une de ses amies devant justement lui présenter Jerry. Une valse de quiproquos, entre Londres et Venise, bénéfique à nos zygomatiques. Une comédie musicale très rythmée, dans les numéros de danse et dans les scènes hors chant. Un film aussi surprenant qu’osé. On y parle librement d’adultère, on se moque ouvertement de l’institution du mariage. Tout cela en 1935…
Swing Time (Sur les Ailes de la Danse). Lucky part à New York pour faire fortune et ainsi obtenir la main de Margaret. Il y fait la connaissance de Penny avec laquelle il s’associe pour danser. Et le temps passant, l’argent s’amassant, son attirance pour sa nouvelle partenaire grandit… Une combinaison un peu tiède sur les thèmes du jeu et de l’amour. Ce dernier serait-il l’ultime pari de l’existence ? Sans doute, mais cela ne donne pas forcément un grand film. Un brin fainéant.
Follow the Fleet (En Suivant la Flotte). Fred, matelot dans la marine américaine, rentre à San Francisco en permission. Il va tenter de reconquérir Ginger qui avait déjà rejeté une première demande en mariage. Dans le même temps, Bilge, un autre matelot, fait la connaissance de Connie, la sœur de Ginger. On laisse un peu de côté le rire pour délivrer un opus un peu plus cruel, mais la magie tourbillonnante et dansante du couple Astaire-Rogers fonctionne toujours à merveille. Par contre, le couple Randolph Scott-Harriet Hilliard lui vole la vedette au niveau de l’histoire.
Shall we Dance (L’Entreprenant Monsieur Petrov). Peter, star du ballet veut rencontrer Linda, vedette de la danse moderne. Mais cette dernière doit épouser un milliardaire et mettre un terme à sa carrière au grand dam de son manager. L’idéal ne serait-il pas de faire courir une rumeur sur un mariage caché entre Peter et Linda ? Une merveille valant à elle seule l’achat du coffret. Une des meilleures comédies musicales jamais réalisées. Drôle, des répliques faisant mouche, des parties dansantes sensationnelles et inventives grâce au mariage danse classique-danse moderne. Avec la séquence mythique de la danse sur patins à roulettes.
Carefree (Amanda). Un brillant avocat voit son amie refuser toutes ses demandes de mariage. Il a l’idée de la présenter à son psychologue afin de soigner le problème. Hélas, celle-ci va s’éprendre de son thérapeute. Une petite comédie romantique sympathique se moquant de la psychanalyse. Avec un générique très inventif et remarquable pour l’époque (un doigt avec de la peinture écrit les noms) et un impressionnant numéro de danse avec un Fred Astaire muni d’un club de golf tapant dans les balles, faisant passer Tiger Woods pour un simple disciple.
Certains ne manqueront pas de se plaindre des scénarios quelque peu légers, des situations peu crédibles, des quiproquos et des retournements de situation fantaisistes. Mais il y a 70 ans, le cinéma ne recherchait pas le même aspect réaliste qu’aujourd’hui. Des films donc désuets portant la marque de leur temps. Mais la magie continue d’opérer et les numéros de danse privilégie la poésie à la prouesse technique (non, non, je ne vise personne, quoi que…).
Si vous avez un cœur de pierre, ce coffret n’est sûrement pas fait pour vous. Par contre, si vous voulez une formidable remède contre la morosité ambiante, malheureusement non remboursée par la sécurité sociale, il ne faut pas hésiter une seule seconde.
Un gros travail de restauration. Un très beau noir et blanc passant sans problème sur un grand écran. Quelques défauts, comme des rayures, sont parfois visibles, mais rien de bien gênant. Compression irréprochable.
Un coffret magnifique mais pas de bonus, si ce n’est une présentation de chaque film par Serge Bromberg.