Les Manchots Empereurs naissent tous avec le don du chant. Tous sauf le jeune Mumble, qui, lui, est doué pour la danse … ou plus exactement pour les claquettes ! Un comportement aussi indigne d’un manchot, lui vaut d’être exclu de « la Terre des Empereurs » et il se retrouve tout seul dans le vaste monde bien blanc et bien froid. Très vite il sera rejoint par ses Amigos : les pingouins Adélie et Lovelace, le manchot à aigrettes qui sait tout sur tout. Et Mumble part vers de nombreuses aventures trépidantes, qui lui prouveront que rester soi-même peut parfois changer le monde !
On le sait maintenant, depuis quelques années, les manchots ont le vent en poupe, les manchots Empereur principalement. En attendant de voir ceux à aigrettes dans « Les rois de la Glisse » le 24 Octobre prochain. D’ailleurs après l’exceptionnel et très rentable « Marche de l’Empereur », on pouvait logiquement s’inquiéter d’une éventuelle invasion de manchots à l’écran (sous couvert de projets lancés avant la déferlante française). Alors quand en plus, on nous lance presque une année avant la sortie, un teaser avec des manchots danseurs, forcément on est accroché par le concept, mais on s’interroge fortement sur les qualités possibles de l’histoire.
Et « Happy Feet » est en ce sens une véritable réussite, car si le thème (Celui de l’identité personnel au sein d’un groupe) n’est pas nouveau, son traitement lui est imparable. De la même manière que Baz Lhurman l’avait fait avec « Moulin Rouge », Georges Miller, à qui l’on doit notamment la trilogie « Mad Max » et « Babe, un cochon dans la ville », mélange les genres musicaux et les codes de narration. Sous couvert d’un discours totalement commun à bon nombre de films d’animations, il s’offre le luxe de nous distiller de çi de là des petits messages écologiques en formes de grandes idées déontologiques. Notre soif de domination, met en péril des populations animales qui n’avaient même pas entendu parlé de nous. Il s’agit bien évidemment de l’impact de l’activité humaine sur les autres espèces qui est mis en cause tout au long de ce film. Le réalisateur a, une fois de plus (comme avec Babe), le bon goût de ne pas rajouter de critère trop enfantin et surtout le respect de ne pas prendre les plus jeunes pour des bulots, ni les adultes pour de simples accompagnants. Il emmène toutes les générations dans un flux de rythmes, d’humour, et de codes universels partagés par les uns et les autres.
En plus d’un scénario particulièrement ingénieux, Georges Miller, s’est offert une animation grand luxe, avec des personnages criant de vérité, tant dans la gestuelle, que dans la texture. Le pelage des manchots est une véritable prouesse technique, tant la crédibilité est évidente. On aurait presque envie de se poser la question : Vrai ou Faux ? Bien évidemment, il serait malhonnête de ne pas parler des acteurs qui ont prêté leurs voix, afin de donner vie à ces personnages. Et c’est une bonne surprise que d’entendre, pour une fois, une réelle cohérence entre le talent des acteurs américains Elijah Wood « Le Seigneur des anneaux », Hugh Jackman « X-Men », Nicole Kidman « Les autres », et surtout l’incroyable Robin Williams « Le cercle des Poètes Disparus » que l’on aimerait revoir plus souvent dans des films de qualité, et les acteurs français Clovis Cornillac « Les chevaliers du ciel », Marion Cotillard « La môme », Sophie Marceau « La Boum », Kad Merad « Les Choristes », Anthony Kavanagh « Madagascar » et Marianne James. Enfin le bonheur est aussi présent de la version originale à la version française.
En conclusion, « Happy Feet » est une véritable réussite, certainement aussi marquante que « L’age de glace » et aussi jouissive que « Shreck » dans un autre genre. Georges Miller nous offre une œuvre aussi aboutie que parfaitement ouverte à tous les publics. A consommer sans modération.
Deux scènes inédites d’abord, dont une en hommage à Steve Irwin qui fit la voix d’un des éléphants de mer et qui disparu en Septembre 2004, où Mumble rencontre un baleine bleue et où le comédien faisait la voix d’un albatros, puis une autre scène de tendresse entre Mumble et son père. Puis une leçon particulière de danse avec Savion Glover, l’un des plus grands spécialistes au monde de claquettes, qui sera suivit de trois clips musicaux : Brittany Murphy « Somebody to love », Gia « Hit me up », Prince « Song of the Heart ». Ensuite une amusante leçon d’Espagnol, avec les comédiens doublant les pingouins amis de Mumble. Puis bien évidemment un intéressant Making-of du dessin animé, avec de nombreuses séances de travail, notamment avec Robin Williams, et pour finir un petit dessin animé appelé : I love to sing.
L’ensemble est aussi ludique qu’amusant et c’est bien évidemment tout ce que l’on demandait à une édition collector.