Bibi Blocksberg l'apprentie Sorcière

Bibi Blocksberg est une jeune sorcière sur le point de recevoir sa boule de cristal, qui la fera définitivement entré dans la confrérie de la sorcellerie. Pendant la cérémonie de remise, la méchante Rabia brise la boule de Bibi. Elle se voit donc obligé de lui donner la sienne, mais la méchante est bien décidée à ne pas en rester là.

Cousine Germaine d’un certain « Harry Potter », Bibi Blocksberg (Sidonie Von Krosigk) est une version un peu épurée dans le style du jeune sorcier Anglais.  Si celle-ci n’a pas à rougir de son manque de moyen par rapport à la superproduction américaine, elle n’en demeure pas moins une version un peu simple et maladroitement mise en scène du monde des sorcières. On y retrouve donc des points communs avec le sorcier multi-millionaire, comme les gentils sorciers et les méchants, la confrérie régie par des codes, une enfant au destin incroyable etc… mais Bibi Blocksberg a su aussi habilement mêler d’autres inspirations comme les clins d’oeils à la série « Ma sorcière bien-aimée » puisque Bernhard (Ulrich Noethen) le père est un homme tout ce qu’il y a de plus normal qui voit la sorcellerie d’un mauvais œil, mais surtout qui subit les pouvoirs de sa femme Barbara (Katja Riemann)et des ennemis de cette dernière. Première victime de la magie, il est aussi la première raison de combattre le mal de ses sorcières préférées.

Si sur le papier l’idée est très bonne, de créer un nouveau personnage magique, finalement féminin, qui ne vivrait pas caché des humains, mais plutôt en totale harmonie avec eux, pour faire le contrepoids d’un « Harry Potter » particulièrement présent. Le résultat est légèrement décevant. Tout d’abord parce que la mise en scène particulièrement chorégraphiée laisse très peu de manœuvre aux comédiens, qui finalement semblent particulièrement mal à l’aise, spécifiquement lorsqu’ils doivent adapter leurs jeux aux effets spéciaux. Les envols en balais font un peu office de scènes du pauvre, et les transformations (comme celle avec le professeur de Bibi) ne sont pas réellement mises en valeur. Souvent décalée, la composition des comédiens frise parfois le ridicule au point de nous interroger sur la qualité de certaine production Allemande, à l’image du  « Destin de Lisa » qui semble cibler le même type de spectateur(trice). Chaque acteur y va de sa pauvreté de jeu et certaines scènes sont tellement jouées avec ridicule, qu’elles en deviennent subitement drôles, comme la plupart des apparitions de la méchante Rabia (Corinna Harfouch).

Peut-être est ce un effet de la magie, mais finalement l’ensemble finit par intéresser, si toutefois l’on arrive à faire abstraction des chansons particulièrement fades et manquant totalement d’harmonie, surtout après une traduction française si terre à terre qu’elle en oublie la poésie (qui déjà ne volait pas haut dans la version originale), mais qui aurait permis aux chansons d’être un tant soit peu audible. Donc comme je le disais plus haut, l’ensemble pourtant finit par se regarder et l’on se prend quand même aux jeux de trembler lors du dénouement qui semblait  ne pas laisser trop de place à la surprise.

En conclusion, « Bibi Blocksberg » est un film Allemand qui a le mérite de ne pas avoir à rougir face à son grand frère anglosaxon, mais qui souffre pourtant d’un traitement beaucoup trop approximatif pour être satisfaisant. Le manque de crédibilité des acteurs y étant pour beaucoup. On se plait quand même à suivre les aventures sans surprises de cette petite sorcière courageuse. Une bonne idée pour fêter Halloween.