Egypte antique, 18ème dynastie. Akhesa, ravissante princesse de 14 ans, est loin d’imaginer qu’elle règnera un jour sur l’Egypte. Lorsque son aventure commence, l’impétueuse jeune fille se rebelle contre son père le pharaon Akhenaton. Elle refuse de vivre confinée dans l’enceinte du palais royal et veut découvrir pourquoi sa mère la reine Nefertiti, est partie en exil sur l’île d’Eléphantine. Akhesa s’enfuit avec l’aide du prince Thout, dans l’espoir de retrouver sa mère. Au mépris du danger, les deux adolescents voyagent alors des rives du Nil aux dunes brûlantes du désert, et affrontent avec courage le mercenaire Zannanza et les prêtres qui complotent pour renverser le pharaon.
Avec leur innocence comme seul arme, Akhesa et Thout surmonteront de nombreuses épreuves, et connaîtront ensemble un destin extraordinaire.
Première adaptation d’un roman de Christian Jacq, « La reine soleil », surprend d’abord par le choix visuel : Un film d’animation. L’auteur étant le premier surpris d’un tel choix, il finit, autant que nous, par s’en remettre à l’évidence : Le choix était particulièrement judicieux. D’abord parce que l’Egypte antique et ses merveilles se prêtent agréablement à l’animation. Ses croyances et son mysticisme ouvrent des multitudes scénaristiques susceptibles d’intéresser les plus jeunes spectateurs. La deuxième surprise vient du choix de l’adaptation, car un livre de Christian Jacq fourmille de détails, de personnages tous plus passionnants les uns que les autres, avec leurs zones d’ombres, leurs clartés etc…Loin des héros de la littérature enfantine, les personnages que décrit l’auteur sont avant tout des figures historiques, emblème d’une civilisation passée. Il fallait donc aux scénaristes Gilles Adrien (La cité des enfants perdus) et Hadrien Soulez Larivière prendre des décisions et ne garder qu’un passage seulement du livre. Ils choisirent donc en tout état de cause de n’adapter qu’un chapitre concernant l’enfance de cette « Reine Soleil ». Et grand bien leur en a pris, car l’histoire est aussi passionnante pour les enfants comme pour les parents. En s’abstenant de toute intrigue simpliste, les scénaristes ont eu la grande idée de conserver le mysticisme qui tournait autour d’Akhenaton pour en ressortir le côté terrifiant et en même temps magique qui plait tant aux enfants. Mais comme le voulait le réalisateur Philippe Leclerc (Les enfants de la pluie, le Roi et L’oiseau), « La reine Soleil » ne s’adresse pas qu’aux enfants, bien au contraire. Ce film d’animation permet aux parents attirés par cette civilisation de découvrir l’une des faces cachées de cette empire et surtout les aspirations de ce pharaon « Hérétique » qui ne croyait qu’en un seul Dieu, qui espérait le paix dans son pays, mais qui en même temps imposait un culte unique à son peuple sous peine de représailles. Toute l’ambiguïté d’un empire passionnant réside dans le règne de ce pharaon.
Et même si l’on peut parler de réussite tant scénaristique que graphique, tant les décors et les animations sont d’une beauté incroyable (D’ailleurs Christian Jacq, le dit lui-même " L’Egypte ne supporte pas la médiocrité"), on pourra encore regretter un doublage un peu trop séquencier, qui semble être la croix de l’animation française ou Europpéene, car comme Asterix ou Lucky Luke, les acteurs doublant les personnages ont tendance à hacher les phrases au rythme des personnages et non pas à se laisser porter à une composition qui réussit tellement à l’animation outre-atlantique.
En conclusion, une véritable réussite que cette « Reine Soleil », tant pour les yeux que les oreilles. Les décors sont saisissants de beauté, l’histoire est passionnante, la musique de Didier Lockwood nous fait plonger des milliers d’années en arrière au cœur de l’Egypte antique si chère à Christian Jacq. Seule ombre au tableau un doublage encore trop académique pour coller au plus réaliste. Une broutille quoi !